
L’été touche à sa fin et avec lui la saison des festivals. Pour ce dernier week-end d’août, il faut choisir son camp. Rock en Seine ? Alléchant mais pas envie de retourner à Paris après avoir assisté à Lollapolooza le mois dernier.
Restons plutôt dans ma région d’origine et après être aller au Chien à Plumes, direction les Ardennes pour découvrir le Cabaret Vert 2017.
Le Cabaret Vert : cela a beau être dans la même région, ce n’est pas à côté. Après un long trajet qui m’aura fait découvrir Woinic (le plus gros sanglier du monde!), je pose mes pieds dans ce festival créé en 2003. Les choses se sont toujours mal combinées pour que je puisse y assister, alors je suis bien décidé à profiter des animations proposées.
Il y en a pour tous les goûts. De la chanson (Fishbach, Catherine Ringer), du rap (Cypress Hill) ou encore du métal (Korn). À noter que plusieurs artistes étaient présents à la fois à Rock en Seine et au Cabaret Vert (Ty Segall, The Kills, Franz Ferdinand notamment). De nombreuses performances ont été enregistrées par des télévisions (Arte et W9).
Au-delà de la musique, tout un village a été installé et propose des activités variées (dont d’autres festivals devraient s’inspirer). Par exemple : les arts de la rue, conférences sur l’écologie, cinéma et encore merci de m’avoir permis de rejouer à Sonic the Hedgehog. Mais parlons musique et revenons au vendredi.
Vendredi : les valeurs sûres
L’après-midi débute avec deux groupes encore relativement confidentiels (le blues des Strasbourgeois de Dirty Deep et le rock garage des quatre Anglaises de Goat Girl) mais largement méritants. Place ensuite a la première surprise du week-end : les Norvégiens de Turbonegro. Comme leurs homologues suédois de The Hives au Lollapolloza, ils enflamment le public à grands coups de punk directs et en exhibant leurs tenues provocantes. S’il fallait lancer la journée, c’est fait.
Après les plus anecdotiques Parquet Courts, retour à du très lourd avec le duo The Kills dont le rock flamboyant et tendu électrice le Square Bayard où se situent les deux scènes.
On fera aussi la fête une dernière fois avec Jain dont c’est bientôt la fin de la tournée. Elle n’est désormais plus seule sur scène. Elle est accompagnée de plusieurs musiciens et utilise à fond le grand écran géant situé derrière elle (tôt comme le fera Vald le lendemain). Son mélange d’influences a beau être un peu répétitif, sa bonne humeur est communicative.
Après deux groupes rock emmenés par des valeurs sur du genre (Ty Segall puis Band of Horses) on retourne sur la grande scène (pardon, Zanzibar) pour la principale raison de ma venue à Charleville-Mézières : Korn.
Bien que je sois peu renseigné sur la production actuelle du quintet californien (c’est presque la formation d’origine d’ailleurs), ils enchaînent suffisamment de tubes marquants des années 1990 (comme Got the Life) pour que je ne sois pas dépaysé. Le public est également aux anges devant ce mythe, quasi inventeur d’un genre (le néo-metal). Le mythe reprendra durant leur prestation presque par cœur, les paroles des quinze chansons interprétées.
Je finirai la soirée en prenant de plein fouet le débit vocal ultra-rapide du rappeur britannique Denzel Curry et retourne dormir tandis que les plus courageux enchaîneront deux formations électro (Soulwax et Carpenter Brut).
Le samedi : les découvertes du Cabaret Vert 2017
On recommence le samedi après-midi. Mais d’abord, on fait un petit détour vers avec une nouvelle activité : le salon de la BD. Emmenés par le dessinateur local Stéphane Créty, une quarantaine d’auteurs d’horizons divers sont venus dédicacer leurs ouvrages. Le tout avec un magnifique panorama surplombant la scène Zanzibar.
Après cette escale, retour à la musique, tendance psyché avec successivement les Allah-Las, victime d’une alerte terroriste quelques jours auparavant à Rotterdam. Le quintet californien s’en est apparemment bien remis puisqu’il interprète avec décontraction des titres ensoleillés. Ces sonorités sont plutôt bien venues car le temps est de la partie.
Longtemps menaçant la veille, la clémence de la météo semble marquer cette treizième édition du festival ardennais. On retrouve ensuite les membres des Allah-Las comme simples spectateurs. Se laissant prendre au jeu des selfies avec le public tout en assistant au concert de leurs homologues de Lemon Twigs. Raté au Main Square en juillet, je me décide à me rattraper aujourd’hui. Clairement, même en assistant à leur prestation dans son intégralité, je reste assez dubitatif sur leur rock psyché ponctué de nombreuses reprises et traversé par leur folie et leur excentricité.
Et sur la petite scène (pardon, les Illuminations) me direz-vous ?
On a constaté avec plaisir la programmation d’artistes français. On commence par Last Train. Cet autre groupe strasbourgeois, qui aura droit à un chant des supporteurs du club de foot de leur ville d’origine en fin de concert, montre un rock taillé pour la foule et bien maîtrisé. C’est un agréable moment et certainement une formation qui prend toute sa mesure en concert et que l’on peut recommander.
Un peu plus sûrement que Fishbach. La locale de l’étape (elle a longtemps vécu dans les parages) pratique une pop plus austère. Le public des Hauts-de-France pourra se faire une opinion ou lui offrir une seconde chance en novembre à Douai.
Et déjà les premiers accords de Franz Ferdinand attirent les oreilles. Les écossais sont de retour après avoir joué un des concerts les plus marquants de l’histoire du festival selon un sondage réalisé auprès du public. Sans véritable actualité pourtant, le quatuor égrène ses principaux succès, « Take me Out » en tête pour le plaisir des festivaliers. À titre personnel, c’est aussi la seconde fois que je les vois après leur passage également convaincant au Main Square 2014.
Comme la veille, vous reprendrez bien de l’électro en guise de dessert ?
Les Rémois d’Alb s’y collent, en bons habitués du Cabaret Vert (c’est leur quatrième participation). Le duo présente son nouveau projet mariant à merveille le son, souvent inspiré par les jeux vidéo, et l’image. Plus connu, le duo Justice fait parler la poudre (« D.A.N.C.E », « Genesis »…) avec un son énorme qui a dû réveiller les locataires de cet immeuble qui domine le Square Bayard.
Enfin, un dernier délire avec Vald qui nous apprendra notamment ce qu’il en coûte de ne pas dire « Bonjour ».
Ça y est c’est fini. Le Cabaret Vert, la saison des festivals, les vacances. L’année fut chargée. L’été et ses festivals encore plus avec une pléthore de groupes qui se prêtent à un exercice particulier devant des publics pas toujours conquis d’avance, avec son lot de découverte et de déception. Une première réussie en tout cas pour ce séjour ardennais. Bien sûr, on recommence une nouvelle année de concerts qui se profile à l’horizon !