4e jour au festival du Cabaret Vert 2025 par Nicolas Fournier et de Thierry SAÏZ CAMETZ
La journée du dimanche commence sous un soleil radieux. Je patiente avant les premiers concerts au cinéma qui diffuse des courts métrages destinés aux enfants (c’est leur journée après tout).
Une autre petite visite dans l’espace jeux (anciennement consacrés aux arts de rue) pour assister à une conférence consacrée à Superman avec l’intervention de Sylvain Runberg, un auteur qui en a scénarisé un épisode.
Puis place au rock garage de Tramhaus. Le quintet néerlandais est passé régulièrement dans la région ces derniers mois (à Béthune début juin par exemple) mais je les découvre enfin avec toute leur énergie en leurs brûlots rock entre Joy Division et Black Flag.
À nouveau, j’enchaîne rapidement 3 artistes sur 3 scènes.
On commence par The Last Diner Party autre formation 100 % féminine dont j’ai vu les membres répondre aux interviews en salle de presse exécuter leur rock délicieusement rétro qui lui permettent de remporter les suffrages des festivaliers. Direction la forêt pour écouter le crooner rappeur Oxmo Puccino accompagné d’un batteur et d’un DJ pour une prestation maîtrisée et sensible.
Autre forme de rap au Razorback avec les Irlandais de Kneecap. Connu dernièrement pour leurs positions pro palestiniennes (on a d’ailleurs pu voir un drapeau sur l’ampli de Tramhaus). Ici ce sont deux drapeaux qui flottent tandis que le trio enchaîne les brûlots agressifs le tout soutenu simplement par une table de mixage.
Enfin le groupe que je souhaitais revoir ce dimanche : les New-Yorkais de Vampire Weekend plus de 15 ans après les avoir découverts à l’Aéronef) leur pop est classieuse (Classical) soutenue par des vidéos. On note des touches de jazz (saxophone, violon. Je ne reconnais pas tous leurs titres à part le tube A-Punk (qui a servi de jingle publicitaire à SFR). J’ai soudainement envie de changer de forfait moi ! 😉
Dernière session où je dois me partager entre deux groupes : les anglaises de Wet Leg (déjà vues il y a quelques années et sont toujours aussi percutantes puisqu’on se presse en dehors des limites du Razorback (il y a une sorte de clôture qui encercle cette scène avec des ouvertures sur les côtés) pour les écouter. Et bien sûr l’inénarrable Julien Doré sur la grande scène qui présente un spectacle coloré avec un duo improbable avec un panda en peluche (Coco Vanille) ou une reprise de K-Maro au ukulélé (Femme Like U). L’ancien vainqueur de la Nouvelle Star ose tout.
Conclusion d’un week-end rock au Cabaret Vert avec mes chouchous ; les anglais d’Idles, découverts ici même il y a 7 ans.
Ils sont toujours aussi efficaces comme sublimé par la situation politique actuelle (lançant de nombreux appels en soutien à la Palestine). En une heure très dense, ils balaient la carrière du groupe selon les différents styles abordés en étant vraiment pertinent, même les dernières sorties qui m’avaient laissé froid sur disque prennent une autre ampleur sur scène (Dancer, Gift Horse) et les classiques (Mother, Colossus qui ouvre le set comme à leur habitude) jusqu’à la conclusion (Rottweiler) qui m’accompagne tandis que je rejoins Zanzibar (eh oui c’est le petit nom de la grande scène) pour l’événement : Will Smith.
Après une vidéo introductive un brin mégalo (l’homme, l’acteur, l’auteur, l’icône !), le Prince de Bel Air arrive sur scène avec force, des vidéos pop ludiques et des danseurs pour l’accompagner. Il se la joue Eras tour, version Taylor Swift : d’abord ses tubes rap (Miami…) puis un crochet par sa période série (Fresh Prince of Bel Air, un hommage à James Ivory, son père dans la série) et enfin un dernier tour vers les bandes originales de ses films (Men In Black avec des bénévoles du Festival en costumes…). Bref, les choses sont bien faites… pour la préparation d’un nouvel album ?
Un petit détour par la case contrition (pour s’excuser d’avoir giflé le présentateur de la cérémonie des Oscars) tout en assurant la traduction simultanée assurée par une danseuse ! Et bien sûr l’événement quand celui-ci brandit… son oscar en introduction de Work of Art.
Du grand art effectivement comme cette nouvelle édition du Cabaret Vert aura attiré 100 000 spectateurs sur 4 jours, ce qui montre, une nouvelle fois que l’événement ardennais pèse dans le décor des festivals français tandis que d’autres peinent malheureusement à tirer leur épingle du jeu.
Article de Nicolas FOURNIER










