Mercredi au Tourcoing Jazz Festival 2025 : une soirée entre rêves, voyages et émotions.

Tourcoing s’est transformée en un véritable théâtre de l’imaginaire, portée par la magie du jazz. Au programme : le Florian Verdier Trio et son projet poétique “Rêves d’enfants”, la voix envoûtante de Tyreek McDole, puis le voyage méditerranéen de Renaud Garcia-Fons, avant une clôture festive signée Sanseverino. Retour sur une soirée où la musique a prouvé, une fois encore, qu’elle pouvait tout raconter (même nos rêves les plus fous.)

Texte et crédit photos : Nina CANOEN

Florian Verdier Trio – “Rêves d’enfants” au Magic Mirrors

Une ouverture magique au Magic Mirrors

Dans l’atmosphère feutrée du Magic Mirrors, le Florian Verdier Trio ouvre le bal. Une œuvre basée sur l’ostinato, cette répétition d’un motif musical qui devient le fil conducteur d’un voyage intérieur. Les regards pétillent, les têtes bougent au rythme des variations : la musique s’intensifie, s’apaise, puis s’éteint doucement, comme un rêve qui se dissipe à l’aube.

Rêve n°11 – L’intrigue musicale

Le onzième rêve installe une ambiance mystérieuse. Une basse omniprésente, un piano qui danse sur la pointe des pieds… puis soudain, l’énergie explose : peur, excitation, tension. Tout retombe, laissant dans l’air une mélodie que chacun continue de fredonner intérieurement.

Rêve n°12 – La valse cauchemardesque

Dès les premières notes, la tension se fait sentir. Le piano apporte une illusion de légèreté, un espoir fragile dans ce rêve en clair-obscur. Puis le rythme s’accélère : n’est-ce pas plutôt une course-poursuite effrénée ?

Un moment suspendu, où chacun construit son propre scénario.

Rêve n°14 – Le rêve mélodieux

Un rêve plus léger, plus aérien. Les rythmes changent, se superposent, se contredisent parfois, à l’image de nos songes. Le bassiste s’empare de la scène, dirigeant l’émotion du public : un instant hors du temps.

Rêve n°16 – Le voyage spatial

Le piano s’élève et nous voilà propulsés dans l’espace. Un rêve intersidéral où la musique devient une navette, flottant entre silence et étoiles.

Rêve n°18 – Le labyrinthe

Ce rêve nous entraîne dans une quête haletante. Les notes du piano évoquent une course dans un labyrinthe, la fatigue, la recherche d’une issue. Et soudain, une éclaircie : la lumière au bout du tunnel.

Une conclusion pleine de magie

Chaque rêve est une histoire, chaque note une émotion. Difficile à croire qu’un simple trio : piano, basse, batterie puisse nous transporter aussi loin. Et pourtant, ces trois musiciens adultes ont su garder leur âme d’enfants, insufflant à leurs compositions une poésie rare.

Tyreek McDole – “Open Up Your Senses” à la Maison Folie Hospice d’Havré

À seulement 25 ans, Tyreek McDole impose un charisme incroyable. Sa voix d’abord douce, presque chuchotée, devient soudain puissante et vibrante, emportant le public dans des mondes contrastés. Les spectateurs, captivés, oscillent entre regards hypnotisés et yeux fermés, savourant chaque nuance de cette interprétation habitée.

Renaud Garcia-Fons – “Blue Maqam”

Un voyage méditerranéen

Avec “Blue Maqam”, Renaud Garcia-Fons nous convie à un voyage à travers la Méditerranée. La voix de sa fille Soleá Garcia-Fons évoque Cécile Corbel, et l’on se croirait transporté dans le monde des chapardeurs d’Arietty. L’air devient dansant, porté par un solo de batterie époustouflant, et le public se laisse aller à fermer les yeux, à rêver, à voyager.

L’appel de l’univers hispanique

Les premières notes suivantes nous entraînent vers un paysage hispanique vibrant. Dans le cadre somptueux du théâtre de Tourcoing, la musique résonne comme une invitation à danser. Impossible de rester immobile : le tempo emporte tout.

Sanseverino – Une fin en apothéose

Pour clôturer la soirée, Sanseverino fait l’unanimité. Dès les premières paroles, toutes les générations se mettent à hocher la tête. Ses textes engagés, loin d’être moralisateurs, s’accompagnent d’une énergie communicative. Le public chante, sourit, danse.

Une fin de soirée vibrante et joyeuse, fidèle à l’esprit du jazz : libre, vivant et universel.

Conclusion

Ce Festival Jazz de Tourcoing a été bien plus qu’une simple série de concerts : c’était un voyage collectif dans l’imaginaire, un hommage à la créativité et à l’émotion. Entre rêves d’enfants, voix envoûtantes et rythmes méditerranéens, chaque artiste a offert une part de son monde intérieur. 

Et le public, conquis, n’a plus qu’une envie : replonger dans ce rêve éveillé.