Le Main Square Festival était de retour cette année encore à la citadelle d’Arras dans une formule 4 jours déjà expérimentée par le passé.
Malgré une météo capricieuse les festivaliers ont tout de même fait le déplacement dans la préfecture du Pas-de-Calais pour voir Placebo, Bring Me The Horizon et Sam Smith entre autres. Mon choix s’est porté sur la journée du dimanche entre découvertes et vieilles gloires que j’allais enfin pouvoir découvrir sur scène.
J’arrive peu après 15 heures sur le site tandis que le bluesman Christone « Kingfish » Ingram inaugure la grande scène. Il en profite pour se mêler aux premiers rangs qui l’entourent pendant qu’il démontre sa virtuosité à la guitare. Tout en l’écoutant je fais un tour dans les allées qui si elles se remplissent vite, restent facilement praticables. Envie de jouer à une partie de Super Mario pour passer le temps ? C’est possible au stand rétrogaming. Un peu plus loin des stands de tatouage s’exposent tout près d’un coin hip/hop ou des battles de danse se préparent.
Je passe devant la greenroom où je m’attarde pour écouter les rythmes chauds de la capverdienne Ronisia soutenue par des percussions mises en avant.
C’est très agréable, mais je dois traverser le site pour aller sur le Bastion pour assister aux concerts de la scène locale. On commence par Moma Elle, une Bretonne (quoi ?) installée depuis sept ans dans le Nord (ouf !) et qui propose sa musique folk chantée en anglais.
Je finis d’écouter Ronisia qu’on entend depuis la grande scène en attendant que Bombay Bicycle Club se mette en place. Ce groupe pop sera ma révélation de la journée. On pense à Foals (souvent), mais d’autres influences se font entendre comme Interpol (« Dust on the Ground ») avec sa basse en avant et ses riffs de guitares obsédants. C’est très sympa en live et je recommande vivement si vous avez l’occasion de les croiser en festivals cet été.
Je prête une oreille très discrète sur le rappeur Békar qui fait le plein sur la Greenroom avec son gros beat qui soutient un flow plutôt posé.
Pas trop ma tasse de thé, mais l’affiche du jour est éclectique. J’enchaîne tout de suite une traversée (plus compliquée que tout à l’heure) du site pour entendre Blue Katrice sur le Bastion. Son petit moment de tendresse dans un monde de brutes est apaisant. J’arrive pour assister à quelques morceaux pour lesquels elle est accompagnée d’un violoncelliste.
Allez, un nouveau détour vers la grande scène où vont rapidement s’enchaîner les principaux artistes pour lesquels j’étais venu à l’origine. Je commence par découvrir Tom Odell. le Britannique est l’auteur du tube « Another Love », seul titre de sa discographie que je connaisse et qu’il jouera tout à la fin.
Entre-temps il interprétera derrière son piano et accompagné de ses musiciens (des cuivres, mais aussi un violoniste) ses chansons pop très entraînantes avec parfois même un petit riff de guitare entraînant (« fighting fire with fire »). Il se lancera régulièrement près des premiers rangs (« Spinning », « Parties »).
Bien sûr le temps fort ce dimanche au Main Square Festival sera l’invitation de Zaho de Sagazan pour interpréter « Black Friday ».
Et justement Zaho on la retrouve quelques minutes après la fin du concert de Tom Odell sur la Greenroom pour une setlist assez proche de celle entendue il y a un an quand je l’avais découverte à Ronquières en août dernier. Un petit hymne à la cigarette (« Aspiration ») pour ouvrir le bal puis un enchaînement de chansons tristes écrites comme exutoire à ses tendances dépressives (« Je rêve », « Tristesse »).
Mais, le grand moment a lieu juste après. Alors qu’elle explique comment elle s’est mise à l’écriture des chansons, elle parle de sa passion pour un artiste en particulier qui l’a aidée dans cette démarche. Cette artiste, c’est Tom Odell qui fait son entrée pour chanter en duo avec elle « La symphonie des éclairs » (en français !).
La fin du spectacle sera plus dansante (« Ne te regarde pas », « Dansez »). Elle se déchaîne en se trémoussant le long de la scène. Elle conclura le concert par une reprise de David Bowie (« Modern Love »).
Rentrons maintenant dans la catégorie souvenirs d’adolescence.
On commence avec Avril Lavigne en petite forme qui fait un tour rapide de sa discographie en mettant l’accent sur les succès écrits justement quand elle était adolescente (« Complicated » notamment). C’est tout de même très agréable et cela s’écoute sans déplaisir (« My Happy Ending », « Losing Grip ») qui était parmi mes chansons préférées au début des années 2000. Un petit détour par le dernier album en date (« Bite Me ») et elle conclut avec « Sk8er Boi » comme il se doit.
Vous aimez l’électro ? Pas moi, donc je zappe Mosimann, pour retourner une dernière fois au Bastion soutenir la scène locale (Lowland Brothers) et me détendre un peu alors qu’il fait encore un peu jour et préparer la dernière ligne droite de la journée : Lenny Kravitz.
Je patiente en entendant le début du concert de Kravitz avec quelques sons de Mosimann en fond. Le DJ suisse a eu des problèmes techniques qui décalent d’un quart d’heure le dernier concert. Je ne suis toujours pas convaincu par ses remix (« Feeling Good » en tête). Il semblerait sur les réseaux que les fans aient appréciés.
Enfin Lenny arrive sur scène sur le Since I’ve been loving you de Led Zeppelin.
Et d’amour il en sera question pendant une heure trente durant laquelle le chanteur prodige de la guitare égrène ses plus grands succès dans une tournée best-of comme l’a proposé Avril Lavigne quelques heures avant. De « Are You Gonna Go My Way » qui lance le concert au plus récent « Let Love Rule » qui le conclu, le chanteur américain fait dans l’efficace et aucun de ses plus grands tubes n’est mis de côté et même certains titres dont j’avais oublié l’existence me parlent.
Il est un peu plus de minuit quand je regagne mon véhicule. La journée a été agréable : une météo favorable et surtout des artistes qui ont joué le jeu. Je retiens surtout Bombay Bicycle Club comme révélation et Lenny Kravitz que j’ai été ravi de voir enfin en concert et qui a proposé un spectacle de grande qualité.
Cette édition marque les 20 ans du festival et ce sont 130 000 spectateurs qui sont venus souffler les bougies. Et bien sûr, on se donne déjà rendez-vous du 4 au 6 juillet 2025 pour une nouvelle édition !