
Cinq ans. Cinq ans que Marcel et son orchestre avait (croyait-on) livré son dernier concert.
C’était sans compter sur la passion qui anime les membres du groupe Marcel et son Orchestre. Même dispersés dans d’autres formations avec un certain succès (Mascarade, Lénine Renaud) les musiciens n’avaient visiblement pas oublié leurs premières amours lycéennes. Ce n’est pas le public qui dira le contraire. Les deux premières dates annoncées ont été complètes en quelques heures, un nouveau concert le dimanche suivant a dû être programmé rapidement.
Alors à quoi s’attendre de ce cru 2017 ?
Comme pour les deux concerts d’adieux de 2012, c’est une soirée bien remplie qui s’annonce. Dès 19h le groupe Mortal Combo entre en scène. Ou plutôt au milieu du public car il faut se frayer un chemin dans la foule bigarrée qui a répondu présent à appel de Franck Vandecasteele et sa bande en arborant des couleurs flashy et des tenues outrancières pour apercevoir cette fanfare grimée en Mad Max.
On enchaîne très vite avec Père et fils, un groupe qui partage avec la tête d’affiche le sens de la fête et l’engagement social.
Une petite demi heure pour se rendre compte du travail et déjà il faut faire la place aux rockeurs de Gentlemen’s Agreement. Un bon vieux rock entre copains qui ne se prend pas trop la tête et qui sait être efficace.
Pour ceux qui veulent faire un tour ou patienter avec la tête d’affiche, une petite exposition photo sur l’univers du groupe. On découvre entre autres les pochettes de leurs albums, dont certaines ont été réalisés par le dessinateur lillois François Boucq ou encore des dessins réalisés par des membres de Charlie Hebdo (Luz et Charb en tête) et même une dédicace du Chat de Geluck.
Il est presque 21h et on attend les héros du soir avec impatience. Avant cela, un orchestre de jeunes musiciens entrent en piste pour reprendre les plus grandes chansons des Marcels simplement avec des cuivres. L’ambiance festive est là et le public reprend en chœur les paroles.
Toujours les rois de la fête
Vingt minutes plus tard, la scène est plongée dans le noir, un drap blanc laissant apparaître en ombre chinoise des silhouettes… Et non, ce ne sont toujours pas les Marcels mais un groupe d’amis. Dernières facéties de la soirée, le septuor boulonnais s’est trop fait attendre. Ils expulsent donc les malotrus immédiatement de la scène. Après tout, c’est leur fête à eux et ils sont laissés les autres s’exprimer longuement. C’est parti pour un concert qui nous emmènera jusqu’à minuit.
Cinq ans se sont écoulés mais on recommence comme si leur dernier concert était hier.
Bon, je sais : c’était effectivement le cas mais vous m’aurez compris. Après tant d’années les costumes de Marcel et son Orchestre sont de sortie. Aussi délirants que ceux portés dans l’assistance. Et s’ils avaient pris la naphtaline, les sept musiciens vont rapidement les dépoussiérer. Pas d’actualité particulière à promouvoir, pas de nouvel album, juste un concert « Pour le plaisir » comme le rappelle le trompettiste en reprenant le texte de la chanson d’Herbert Léonard.
Difficile de faire la liste exacte des chansons jouées (plus d’une trentaine pendant près de deux heures trente) mais tous les tubes du groupe sont là. Des récents « Les frites » et « Cerf-volant » aux rituels « La famille Ingalls » et « 62 méfie-te« . Un matelas pneumatique fait son apparition pour surfer sur le public pendant « brrr… (au début elle est froide) » et Franck Vandecasteele, redevenu Mouloud (son personnage), finit « trapèze volant » dans le public. Parmi les surprises on notera la venue de Mon Côté Punk pour les soutenir le temps de deux chansons.
La politique est toujours de mise et Franck (actuellement chanteur de Lénine Renaud) s’octroiera un court laïus sur le vivre-ensemble. Sans que cela remette en cause l’ambiance festive manifestée par la bonne humeur communicative de la foule.
Le concert se conclura par le traditionnel « Les vaches« , repris en chœur comme d’habitude. Alors c’est déjà fini. Non, une tournée estivale est déjà dans les cartons. Car avec Marcel et son Orchestre « quand t’en re-veux, y’en re-na » !