
Deux formation locales étaient proposées ce soir au Colisée de Lens : Les Mauvaises Langues et Lénine Renaud, le nouveau groupe de groupe formé par d’anciens musiciens de Marcel et son Orchestre qui allie contestation et humour (le tout accessoirement en musique).
Tout d’abord, la pop simple, efficace et emprunte d’humanité des Mauvaises Langues. Comme ceux qui leur succéderont sur la scène du Colisée, ils étaient déjà passé par cette salle et en conserve un bon souvenir. C’est l’une des anecdotes partagées par les Lillois durant près d’une heure de concert. Ils aborderont les thèmes du militantisme (Fernand), de la transmission générationnelle (ça manque de chaleur) ou encore des inégalités (Oscar) avec un ton humoristique. Le tempo se fera plus lent pour cet hommage à la Belgique touchée par des attentats en début de semaine (Bruges). Un groupe de potes, sérieux et qui offre des morceaux intéressants pour une prestation de qualité.
Il est déjà temps de passer la main au nouveau groupe de Franck Vandecasteele (ex-Marcel et son Orchestre) et de son acolyte, Cyril Delmotte (ex-VRP, Les Nonnes Troppo…). Après une courte introduction sur l’air de Kalinka, les deux trublions rejoignent leurs musiciens et c’est parti pour près d’une heure et demie d’une musique populaire avec des thèmes comme l’amitié (« Mon pote et mon chien », « Faux jumeaux »), tantôt plus humoristiques (« Bebert », « Pourvu qu’il pleuve ») ou plus sérieux (« L’araignée » sur le milieu carcéral, « Le visage de Dieu » sur le fanatisme ». On notera des références, inévitables à Marcel et son Orchestre (« Pendant ce temps » également présent sur le dernier opus des Marcels sous le titre « Les cerfs-volants », et une reprise de « Nous n’avons plus les moyens »). on notera aussi « Ma môme », jolie déclaration d’amour et plongée pertinente dans le monde ouvrier. Si la traditionnelle reprise de « Mémère » des VRP est absente, elle est remplacée par celle, très décalée, de « Tandem » de Vanessa Paradis.
Ce nouveau projet de Lénine Renaud permet d’explorer une facette musicale plus régionale avec des instruments traditionnels comme l’accordéon, la contrebasse. Cela leur permet de revisiter avec efficacité (et toujours cette touche d’humour et d’engagement politique qui caractérise ces musiciens) la musique traditionnelle en lien avec une conscience ouvrière.
Nicolas Fournier