
Soirée entre filles à l’Aéronef ce soir ? On pourrait le croire, avec ce public majoritairement féminin qui afflux aux abords de la salle lilloise. À l’affiche deux artistes féminines : Calypso Valois et Mademoiselle K.
Difficile de savoir qui est la plus médiatique en ce moment. Certes Mademoiselle K a pour elle une expérience dans la musique et quelques audaces (son album en anglais, à contre-courant de ce que souhaitait sa maison de disque), mais Calypso Valois réussit une belle percée auprès du public et de la presse. Alors loin de les opposer, profitons d’une belle soirée, riche en diversité, qui nous est offerte. Calypso Valois est la première sur scène.
La fille d’Elli Medeiros était déjà passée dans la région, à Béthune, fin novembre. Cette fois-ci la jeune femme ouvre la soirée avec un set qui sera court mais qui permettra de découvrir son univers. Les sons, très typés années 1980 et la voix sont agréables, avec juste ce qu’il faut de mélancolie pour captiver l’attention. Son électro-pop s’avère savoureux et sert très bien sa voix délicate. Au terme des sept titres qu’elle interprète, on relèvera l’efficace « Cannibales » et son petit avant-goût sympa pour introduire « Méchante fille« . Ça donne effectivement envie de la voir plus longtemps. Mais pour l’heure place à une autre artiste et à un autre style.
Une salle, deux ambiances
Comme elle le relèvera elle-même, Mademoiselle K revient à Lille avec la régularité d’un métronome : tous les trois ans à chaque sortie d’albums. Son entrée sur scène accompagnée de ses musiciens se fait sur une diffusion de messages vocaux où des anonymes répondant à cette question fondamentale : « et toi, qu’est ce que tu fais pour aller mieux? » et comme l’évoque l’un des derniers intervenants, écouter Mademoiselle K pourrait bien en faire partie.
Elle apparaît entourée de son groupe (dont le batteur de Radio Elvis, Colin Russeil) et enchaîne les nouveaux titres (« Bonjour, bonjour » ; « Sous les brûlures« , « On s’est laissé« ) avec une égale efficacité. Les nouveaux titres paraissent plus électros, parfois portés par une très forte basse. Ça surprend un peu mais ça se fond bien dans son univers. Elle continue avec les titres en anglais, un virage entamé il y a trois ans avec un album plutôt convaincant écrit à 100% dans cette langue. Elle en profite aussi pour ralentir le rythme avec la ballade « Suckin’ my brain« . On revient ensuite sur des terres rock, plus brutes et plus conformes à mon souvenir pour la fin. Surtout avec le toujours excellent « Ça me vexe » et les guitares agressives d' »Hungry Dirty Baby« .*
Une petite surprise pour le rappel qui commence étonnement avec la reprise de « Porque te vas« . Un album en espagnol est dans les cartons ? Ça n’empêche pas un jeune homme de braver la sécurité pour venir sur scène danser (timidement) à ses côtés, tellement ému qu’il en oubliera sa veste en repartant. En tout cas une soirée sympathique qui aura plu au public avec une affiche éclectique, de qualité que l’on rêverait d’entendre plus souvent.
Les photos par Nicolas Fournier.