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simple minds big music tour concert

Chronique

12 janvier 2015 - par L'équipe

Simple Minds BIG MUSIC4 min. de lecture

L’inattendu grand cru Simple Minds !

Il fallait oser appeler un album « Grande Musique » quand on fait office de seconde classe New Wave derrière U2 et Depeche Mode depuis trois décennies. Pourtant, 37 ans après ses débuts, les Écossais de Simple Minds et son leader Jim Kerr (de plus en plus touchant avec l’âge), ont renoué avec l’énergie poignante de leurs cinq premiers albums cultes, que la tournée 5X5, sous forme de best-of, a réveillé miraculeusement.

Bien inspiré par ce retour aux sources, richement accompagné par le légendaire Steve Osborne (producteur essentiel de New Order dans les années 1990), et soutenu par le pilier Steve Hillage (producteur de l’ère avant-gardiste “Sons And Fascination” en 1981, fondateur du projet techno System7), le groupe retrouve enfin ses titres de noblesse post-punk propres au néo-romantisme. L’influence d’un David Bowie (fantasmé) plane même sur les écoutes qui passent allègrement de plaisantes à envoûtantes, envoûtantes à fascinantes.

D’emblée, le frissonnant « Blindfolded » ouvre l’album sur un anthem de dance rock épique à l’ancienne.

La nappe de synthétiseur qui conte sur une rythmique discoïde, les guitares héroïques (du toujours fringuant Charlie Burchill), le refrain tenace sur les chœurs spirituels, prouve que le groupe a retrouvé la justesse et la foi. « Midnight Walking » qui ne déroge pas à la règle avec sa production synthétique léchée, puissantes guitares mélodiques, chœurs féminins sexy, procure du plaisir inconditionnel.

L’introduction à la Depeche Mode de « Honest Town » n’en sera que la seule véritable influence musicale, car pour l’image, la pochette de l’album reprend les hauts-parleurs de Music For The Masses (1987). La posture frontale des membres pour la photo de la tournée, plagie celle employée chez Depeche Mode pour le « Tour Of The Universe » de 2009. Un clin d’œil admiratif et ironique à la fois, qui n’a forcément rien d’innocent. “Honest Town” possède donc sa force de nostalgie personnelle, que le doux refrain enfonce profondément dans l’esprit, avec la lueur d’espoir qui fait tant défaut aujourd’hui chez les gros vendeurs précités. La version acoustique jouée lors des promos radios ou télé, témoigne de cette émotivité authentique.

L’éponyme « Big Music » claque brillamment entre la renaissance du son de “New Gold Dream” (1982) , le revival de “Sparkle In The Rain” (1984), et le meilleur de David Bowie, saupoudré d’une production divine. Tandis que « Human » fait écho à la pure pop FM anglaise des élèves Coldplay, « Blood Diamonds » virevolte sur la même veine pure british avec le vocal d’un David Bowie, comme savent le faire Manic Street Preachers ou Editors pour qui Simple Minds sont mis en haut du panthéon des pères spirituels. « Let The Day Begin » retrouve le zeste celtique rare. Le piano sonnant à la « Alive and Kicking » (le classique de 1985) sur une boucle électro pêchue et chœurs féminins façonnés “Soul Music” comme le font les compatriotes Primal Scream, emmène le titre sur un ton atypique qui balance.

Les lalala de « Concrete And Cherry Blossom » et vocal à la Barney Summer (New Order) n’enlèvent rien à la force rock’n’roll qui se ressent dans le rythme et riff Stonien, qui ont font le titre le plus direct de l’album. « Imagination » très new orderesque justement dans ses sons de synthés vintage plonge le groupe dans une étrange jouvence, jusqu’au timbre disco de Jim Kerr. « Kill or Cure » respire cette même aisance insouciante de la première partie des années 80 qu’on entretenu des artistes comme Billy Idol (pour la voix suave) mais aussi la synthpop commerciale des Duran Duran résonne pourtant comme une évidence moderne. « Broken Glass park » est de la même trempe sonore, encore, de New Order avec “Get Ready”en 2001,  dont même la patte de production Osborne se fait ressentir finalement tout au long d’un album qui aurait pu sortir il y a dix ans.

Mais ne bondons pas aujourd’hui le bonheur que nous procurent les ondes ultras positives de ces douze titres (vivement conseillées au casque), et quasiment autant de tubes, comme le fait injustement la FM en France, car elles sont bienveillantes et à fortiori intemporelles. « Spirited Away » qui conclut parfaitement l’album, enfonce le vibrant témoignage d’un groupe qui a tout mis  sur la table pour en découdre avec la faiblesse.  « Big Music » est juste le plus grand album des Simple Minds, celui qu’on attendait absolument plus, surpassant les dernières productions des premiers de la classe. Eux qui scandaient « Promised You A Miracle » en 1982, viennent d’en commettre un, en fournissant leur plus bel effort discographique depuis « Once Upon A time » en 1985. Il était une fois fin 2014, comme une aura de “New Gold Dream”.

Voir l’article sur le concert de Douai

Josse Juilien

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