
Concert de Shaka Ponk : Jeudi 7 novembre 2024, 2Oh00. Nous voici plongés dans la fosse aux lions d’un Zénith de Lille comble où plane une ambiance bouillonnante et pré-apocalyptique pour ce final FUCKED UP TOUR.
Les roadies déroulent quelques mètres de câblage et surprise… le show débute derrière nous, prouvant une fois de plus l’anticonformisme du groupe.
Cette introduction de quelques titres acoustiques guitare et chants pleine de nuances et de musicalité, évolue lentement avec l’apparition audible et crescendo d’une douce et ronde contrebasse.
La suite se poursuit sur une scène avec, où en son centre trône un salon cosy avec un fauteuil en cuir, comme pour partager la chaleur de l’intimité, comme si les musiciens exprimaient leur générosité en nous invitant chez eux.
Le concert est explosif et très énergique !
Rapidement, les titres s’enchaînent avec un filage parfait et une balance des sons très propre. À la fois cristalline dans les aigus et profonde de sub à faire trembler toute la métropole lilloise !
Nous passons par le titre « tout le monde dans » exprimant une prise de position politique et dénonçant la servitude volontaire qui nous mène droit à la catastrophe. Frah, survolté et dénudé comme à son habitude, se défenestre de la scène pour se retrouver plusieurs fois dans la soirée, debout, sur le public et slam dans toutes les positions et cela des barrières de sécurités jusqu’au bar.
Les jeux de lumières sont puissants et découpent nos rétines.
L’écran géant de Shaka Ponk est particulièrement fort de réalisme et déroutant !
Au point où j’ai du mal à réaliser que les 16 choristes du gospel Sankofa unit étaient réellement sur scène et non incrustés aux superbes cinématiques et aux lives filmés et projetés en temps réel.
L’osmose et l’échange harmonique nous régalent les oreilles.
Mandris sur sa 4 cordes, semblant totalement en transe et dans un monde parallèle communique en fait très bien dans les jeux basse-batterie avec Ion alias Yohann Meunier qui, caché derrière son set de cymbales, nous donne une rythmique acérée et à la fois pleine de feeling.
De bonnes nappes d’orgue Hammond, de Fender Rhodes et d’autres pianos de Mr Steve Dejgarceaux, un rendu céleste !
Tout y est ! Une magnifique version de Smells like teen Spirit de Nirvana, un sublime cover des portes du pénitencier.
Le drapeau LGBT et celui de la Palestine sont issues sur le mât des différences et partagés en repas sur la table de la tolérance et de la paix…
Retour de Frah sur le cube infernal au milieu de la fosse.
Petites consignes de sécurités invoquants la non responsabilité de l’assurance SHK PNK concernant les éventuelles blessures et fractures du nez, et s’enchaîne un tourbillon diabolique, une marée humaine virevolte et serpente autour du cube.
C’est une communion spirituelle, une marche de fraternité lumineuse faisant pénitence de vouloir posséder le superflu.
Une belle image de vouloir coller un pansement aux maux de la société un court instant.
Cerise sur le gâteau : un altruiste rappel des Shaka Ponk sur scène qui dure comme un deuxième concert.
Bonne route à Goz le singe mascotte de synthèse qui représente comme ses créateurs, la réconciliation entre l’espèce humaine et la nature.
Merci au Zénith de Lille.
Jeff Giannone du Retro Music Shop