
Quelques semaines après son concert au Métaphone, Dominique A est de retour dans le Pas-de-Calais, plus précisément au Colisée de Lens, un peu plus de trois ans après sa dernière venue.
Ce concert fait partie de sa tournée solo à l’occasion de la sortie coup sur coup de ses deux derniers albums (« Toute latitude » et « La fragilité« ).
En s’installant dans la salle, on découvre que beaucoup de spectateurs remplissent la salle lensoise. Certains étaient déjà là à Oignies fin décembre, apparemment animés du même désir que moi de revoir ce spectacle si dépouillé et en même temps rempli d’émotions. C’était déjà le cas lors de sa précédente tournée où les fans avaient pu l’applaudir à la fois à Béthune et à Lens en l’espace de peu de temps.
Annoncée depuis quelques jours, c’est Karin Clercq qui ouvre le bal. La jeune femme, dans l’entourage de Dominique A depuis 20 ans, présente avec Alice Vande Voorde des extraits de son dernier album, « La boîte de Pandore« . Après un début a cappella, le duo s’installe derrière leurs instruments respectifs pour une poignée de titres inspirés. Parfois politique (« J’avance« , sur l’itinéraire d’une migrante), mais surtout littéraire avec cette mise en musique d' »On ne badine pas avec l’amour » de Musset. Très dépouillée, cette mise en bouche annonce la prestation de Dominique A.
Enfin, Dominique Ané entre sur scène.
Discrètement. Le décor est sommaire, il y a quelques panneaux lumineux sur les côtés qui donneront une couleur différente à chaque chanson. Derrière lui, un grand écran sera utilisé pour projeter quelques films comme lors de « J’avais oublié que tu m’aimais autant » et qui donne de la profondeur au décor. Pas facile d’occuper l’espace quand on est seul sur scène et pas spécialement très expansif non plus.
Pourtant, Dominique A rempli parfaitement cette tache et chaque chanson (il en jouera une trentaine) est un petit bijou captivant où le texte est sublimé par cette configuration. Bon, bien sûr, il y a parfois un peu de triche. Dès qu’il rebascule sur une ambiance plus électrique, des boucles mélodiques plus ou moins présentes l’accompagnent et donnent l’impression qu’un groupe joue avec lui. Mais c’est si bien amené qu’on remarque peu ces rajouts.
Pour le reste, l’homme est toujours aussi peu bavard, il enchaîne ses titres au cours d’une liste de morceaux quasi-identique à celle jouée au Métaphone.
On notera toutefois une présentation de ses deux « espagnolades » (« Semana santa » et « Hasta que el cuerpo aguante« ) et une brève interaction avec un fan qui l’interpellera au cours du concert. Ce n’est pas la première fois qu’il joue à Lens. Moi-même, c’est la seconde fois que je l’y vois. Lui, nous remémore trois passages… Dont deux en même temps qu’un match de football, ce qui le fait ironiser sur l’organisation sécuritaire de ce type de rassemblement.
Enfin, il est déjà l’heure de se quitter. Si le postulat de base du concert (un solo de près de deux heures) peut faire peur, la mise en scène combinée au choix des chansons (même si je regrette la mise à l’écart de « Pour la peau ») permet d’en faire un spectacle prenant et de grande qualité. Entre l’émotion à fleur de peau que dégagent les textes, ainsi que le minimalisme de la mise en scène, le spectateur est plongé dans une ambiance quasi-intimiste qui correspond tout à fait à l’image que renvoie Dominique A.
Les photos du Métaphone sont ici et les photos du Colisée de Lens sont là !