
Tandis que Lille lance les cérémonies de sa « Renaissance », la Péniche voit débarquer quatre groupes pour le prix d’un.
Se succéderont sur la scène Pyrah (France), molllust (Allemagne), The Stimmgewalt Choir (Allemagne) et enfin, la tête d’affiche, Orphaned Land (Israël). L’ambiance est plus posée car ces quatre formations (dont trois sont plutôt orientées métal) évoluent en acoustique et dans un espace étroit. Pyrah débute avec la ferme intention de lancer la soirée. Vingt minutes de leur métal mis au service d’une voix féminine et saupoudrées de beaucoup de dérision plus tard. La mission semble accomplie. Le quintet laisse percevoir de belles choses et vaudra sans doute le coup d’œil lors de leurs prestations amplifiées.
C’est au tour des Allemands (ou plutôt les Allemandes, car il y a quatre filles et un seul garçon) de Molllust de présenter leur opéra métal, à grands renforts de violons et de piano.
Les voix masculines et féminines se mélangent effectivement dans des structures inspirées par la musique classique. On notera aussi la présentation systématique des chansons en français avant de les « interpréter », car il y a aussi souvent une petite mise en scène et même des accessoires de théâtre. On conclut logiquement avec l’Ave Maria de Jean-Sébastien Bach.
C’est intéressant, mais la formule laisse froid par mal de monde dans la salle, venu surtout pour entendre Orphaned Land. Et pour les entendre, il faudra encore patienter, car c’est le Stimmgewalt Choir qui arrive sur scène. Les six chanteurs (trois hommes et trois femmes) jouent quelques morceaux dont une reprise d’Engel de Rammstein. Ça reste tout de même anecdotique et surtout ça n’arrange pas les fans d’Orphaned Land qui réclament leurs idoles rapidement.
Ils sont enfin exhaussés quand Kobi, le chanteur arrive sur scène pour reprendre Hallelujah de Leonard Cohen soutenu par la chorale.
Fidèle à lui-même, il est pieds-nus et vêtu d’une longue tunique sur laquelle est imprimé le mot « Paix » en arabe et en hébreu. Il est ensuite rejoint par ses quatre acolytes pour ce qui est leur deuxième concert de leur tournée acoustique. Très engagé politiquement, le groupe israélien aborde avec sincérité et objectivité le conflit au Moyen-Orient (Brother, Let The Truce Be Known). Un sujet sur lequel ils communiquent beaucoup durant le spectacle. Ce qui favorise aussi la bonne ambiance qui règne dans la salle, où les fans se manifestent (cette fois-ci pour se réjouir) leur présence.
On retrouve l’ambiance orientalisante qui caractérisait déjà leurs shows « métalliques ».
Cela est d’autant plus vrai lorsqu’ils interprètent des chansons en hébreu (Sapari, Asalk, Olat Ha’tamid) pour la plus grande joie des quelques locuteurs de cette langue présents ce soir. Car Orphaned Land bénéficie d’une bonne cote de sympathie dans l’agglomération lilloise. D’ailleurs ce concert affichait complet et une autre date est prévue, toujours dans le cadre de cette tournée acoustique.
Ce n’est pas la jeune fille à côté de moi qui dira le contraire ! Je la vois reprendre en chœur leurs chansons dès les premières notes et s’émerveiller comme si c’était le meilleur concert auquel elle assistait. Le groupe profite aussi de cette expérience acoustique pour jouer des morceaux jusque-là délaissés comme The Evil Urge. Derrière eux la présence de la chorale se fait discrète. Même si l’on note la performance globale (je veux dire onze personnes sur la scène de la Péniche : chapeau !).
Le concert touche à sa fin vers minuit.
Il a été raccourci (deux titres supplémentaires étaient sur la setlist). Il faut dire qu’il a fallu « caser » quatre groupes dans la soirée. En conclusion, le mot définitif d’un fan en sortant : « quand même, Orphaned Land, c’est putain de bien » !
Nicolas Fournier