En 2014, Ibrahim Maalouf reçoit pour son album Illusions une victoire de la Musique dans la catégorie Meilleur album de musiques du monde.
C’est un moment historique pour lui et pour tous les musiciens puisque c’est la première fois en 29 ans que les Victoires de la Musique récompensent un projet uniquement instrumental. Le grand public découvre alors un artiste complet dont il ne connaissait que ses collaborations avec Amadou et Mariam, Vincent Delerm, Sting, Matthieu Chedid, Salif Keïta, Lhasa de Sela… pour n’en citer que quelques-unes.
La même année, il réalise et compose les albums Funambule pour Grand Corps Malade qui deviendra double disque d’or, et le très confidentiel « Something came with the sun » pour la suédoise Isabel Sörling tiré seulement à quelques centaines d’exemplaires.
En 2015, c’est une nomination aux Césars pour la bande originale du film Yves Saint Laurent de Jalil Lespert qui le remet au-devant de la scène. Et si composer pour le cinéma est une passion qui lui prend de plus de temps, la chanson n’est pas en reste puisqu’il vient de produire, réaliser et composer sur son label Mi’ster l’album qui marquera le retour sur scène de la chanteuse Natacha Atlas.
Ibrahim Maalouf parcourt le monde depuis la trilogie DIA (trois albums sortis entre 2007 et 2011), jusqu’à son hommage à Miles Davis WIND sorti en 2012 qui lui valut également la Victoire du Jazz Artiste de l’année.
Et pourtant cela n’est que la partie visible d’une vie musicale commencée dès son plus jeune âge. On ne se doute pas du pas du parcours rare de ce musicien éduqué dans une double culture musicale, en grande partie grâce à l’instrument unique au monde inventé par son père Nassim Maalouf, la trompette à 1/4 de tons, qui permet de jouer les modes propres à la musique arabe.
Ibrahim hérite d’une petite perle de l’histoire musicale contemporaine, les instruments acoustiques inventés de nos jours sont en effet bien rares. Et si son père lui enseigne l’art de l’improvisation arabe, il l’éduque également très jeune à la technique de la trompette classique pour jouer avec lui des concertos baroques, classiques, modernes et contemporains, dès l’âge de 9 ans un peu partout en Europe et au Moyen-Orient.
Ibrahim Maalouf compose et ne s’en lasse aucunement.
Avec de nombreuses œuvres pour orchestres symphoniques, chorales, chœurs d’enfants, ensembles divers, avec ou sans sa trompette 1/4 de tons, Ibrahim explore, cherche et ne s’interdit rien. Ibrahim est un enfant de Beyrouth né sous les bombes en 1980, dans un Liban décimé par la guerre civile.
À 12 ans, il se rêve en architecte libre pour reconstruire son pays. Ce sera finalement grâce à sa musique qu’Ibrahim transmettra son souffle de liberté. La transmission est même devenue un élément majeur de son travail. Kalthoum et Red & Black Light sont deux nouveaux albums en hommage aux femmes.