Passées les frondaisons folks de leur premier album, et les quatre titres plus électroniques de leur dernier EP, les Erevan Tusk décident de s’aventurer désormais vers des contrées plus éthérées, aériennes et acérées.
D’apparence plus calmes, ces douze nouveaux titres déploient leurs saveurs à travers une maîtrise mêlant le classicisme de l’écriture à des élans conduisant à des arrangements plus téméraires.
Les quatre garçons posent ainsi les bases d’une cartographie enchantée, entre chaleur et tensions, où la mélancolie, souvent, s’avère lumineuse et réconfortante. Petits poucets en leur royaume, celui d’une pop exigeante et lettrée dont ils redéfinissent et lustrent les contours, les Erevan Tusk allient le legs ensoleillé des Beach Boys à la matière grise de Talk Talk, aux explorations de Grizzly Bear.
Narration entortillée, pistes brouillées, flux et reflux des vagues.
Adepte du double sens sautillant et de l’abstraction qui fait mouche, la musique d’Erevan Tusk balaie le spectre d’un continent en devenir.
Ainsi, de la terre à la lune, d’un terreau fertile à une bienveillante apesanteur au temps décroché, leur nouvel album Foreign Lines est d’une déconcertante et trompeuse limpidité. Il vise l’universalité dans un esprit de corps et de cohésion.