
Avec ce nouvel album Roses, Cœur de Pirate élargit ses horizons et modernise son approche.
La lumière de Cœur de Pirate ne brille alors que sur la Belle Province, la France ne lui a pas encore offert son cœur. Une certitude surgit pourtant au Québec dès 2009. Aimant à amour au charisme irradiant, la demoiselle n’avait pas 20 ans. Dans sa forte tête et ses doigts agiles de la jeune fille pétillaient déjà ces étoiles merveilleuses, cette inexplicable aisance, permettant d’écrire de belles chansons et d’esquisser des mélodies attachantes.
Depuis la parution de son premier album éponyme en 2009, suivi de Blonde en 2011 ou de la bande sonore de la série télé Trauma en 2014, la Québecoise n’a cessé de récolter les lauriers platinés d’une adoration publique massive. Lors d’incessantes tournées, elle a joué devant des centaines de milliers de spectateurs admiratifs et charmés. Elle a vendu au total plus d’un million d’albums. Ses clips furent regardés plus de quarante millions de fois !
La suite du périple ?
Il passera par le Brésil ou Danemark, par Kyoto ou Glasgow, par la Russie et l’Australie, par Paris comme Toronto mais aussi de Los Angeles à New York, de Washington DC à San Francisco, Coeur de Pirate a ainsi déjà comblé de grandes salles et leurs publics. Intrépide et ambitieuse, à 25 ans, elle s’en est donné les moyens. Le premier est anglais : c’est dans cette langue pop,universelle, que l’album Roses exhale ses airs et parfums entêtants. Les chansons elles-mêmes constituent évidemment, la seconde arme de cette universalité en devenir.
Ciselées avec soin, sobres et cristallines, les mélodies de Béatrice Martin resplendissent et les fans de toujours devraient à nouveau apprécier
Les thèmes que l’artiste québecoise aborde sont ceux de l’initiation, parfois douloureuse, à l’âge adulte. Ils sont les textes, touchants et souvent sombres, d’une femme se confrontant à ses craintes et à ses insécurités, à ses déchirements. Ceux d’une femme s’ouvrant sur les revers de la célébrité, sur la maternité qui a bouleversé sa vie et sur les doutes qui l’ont accompagné.
D’ailleurs, elle dédie le titre The way back home à sa fille Romy et Drapeau blanc, sur la relation complexe à sa mère. Ils sont une catharsis puissante et un dévoilement intime auquel, langue de Shakespeare aidant, des millions d’individus, sur cinq continents, pourront s’identifier.
Le troisième moyen de ces nobles ambitions est le brillant trio de producteurs auquel Cœur de Pirate a décidé de confier ses musiques
Elle est au plus proche de ses goûts affirmés et inspirations de toujours. Bjorn Yttling, grand arrangeur de cordes cinématographiques et producteur moderniste dont elle admire depuis toujours le travail pour Lykke Li, également en charge d’albums de Franz Ferdiand, de The Hives ou de son propre Peter Bjorn and John, a produit en Suède une majorité des titres de l’album Roses. L’électrique et éclectique Rob Ellis, vieux collaborateur de PJ Harvey et metteur en son d’Anna Calvi ou de encore de Cold Speaks, a travaillé dur deux morceaux, dans les studios de Portishead à Bristol et avec les musiciens de Bat For Lashes.
Ash Workman, enfin, producteur de Metronomy ou de Frànçois & The Atlas Mountains notamment, spécialiste des chansons aux rebonds surprenants, a lui aussi enluminé deux chansons de Roses, à Londres, avec l’aide de Sarah Jones, batteuse du groupe Hot Chip, et de Gabriel Stebbing, alias Night Works, vu sur scène aux côtés de Christine & The Queens.
Le résultat final est un album clair-obscur aux mélodies hyper travaillées et stylistiques, avec des merveilles sur les arrangements, eux-mêmes inventifs et variables
Roses est à la fois accrocheur et aventureux, tubesque et expérimental, sombre et lumineux, exalté et touchant, romantique et épique. Béatrice Martin y développe son talent inné avec à la fois douceur et force impressionnante (que l’on peut apercevoir chez Lana Del Rey, Nick Cave, Feist et Agnes Obel). En anglais ou en français, qu’importe : Roses est l’album le plus abouti de la carrière de Cœur de Pirate.
Cœur de Pirate présentera son nouvel album le 8 novembre 2015 à l’Ancienne Belgique de Bruxelles et le 21 avril 2016 à l’Aéronef de Lille.