C’est déjà la dernière journée du Cabaret Vert 2024 ! Traditionnellement c’était la journée des enfants. Bon compte tenu du nombre de groupes de métal à l’affiche le public a sans doute évolué.

Certaines habitudes restent. Une fanfare de nerds jouant les plus grands génériques des films de Walt Disney et appelée sobrement Disnerds est installée sur une estrade dans l’espace arts de rue. Un peu plus loin au cinéma des épisodes de Lou et Captain Biceps sont projetés… il n’y a toutefois pas d’enfant dans la salle quand j’y étais. Juste à côté une conférence sur le rôle des artistes dans l’écologie a lieu, avec notamment Thomas Brail (connu pour sa contestation de la construction de l’A69) ou le compositeur électro Molécule.

Place à la musique avec Xavier Rudd. J’apprécie peu le reggae, mais le côté « je joue tous les instruments seuls » est impressionnant. Qu’il s’installe derrière son kit de batterie ou joue de la guitare avec une boîte à rythme à ses pieds, le courant passe très bien avec le public.

Je me dirige ensuite sur l’autre rive pour voir le nordiste Ben PLG. Sur le chemin j’entends le groupe Nova Twins au loin, ç’a l’air d’être sympa aussi avec un gros son rock comme je les aime. Il se fait attendre le Ben, presque une demi-heure de retard, mais je suis ravi de le découvrir. Un petit mot préenregistré de sa grand-mère et ensuite il entre sur scène accompagné de ses musiciens. Ça donne un petit côté rock à son rap assez agréable.

Lors de la conférence de presse de fin de festival du Cabaret Vert 2024, les organisateurs dressent un bilan très positif de cette 18e édition.

107 000 visiteurs sont estimés sur quatre jours avec un record pour une journée réalisé ce dimanche même avec 32 000 personnes. La nouvelle configuration des lieux a bien fonctionné. Quelques moments étonnants ont eu lieu comme les membres de Justice qui font ma queue pour une dédicace du dessinateur Frank Margerin ou encore les Libertines qui se déplacent en centre-ville pour visiter le musée Raimbaud.

La fin du week-end arrive à grands pas. J’assiste aux dernières chansons de Louis Tomlinson. L’ex-membre du groupe One Direction est finalement très rock dans ses compositions, je ne m’attendais pas à ça et même quand il reprend son ancien groupe (Drag Me Down) le résultat est très intéressant.

Ce dimanche est une journée placée sous le signe du métal : on commence avec les anciens de Mass Hysteria, qui fêtent cette année leurs 30 ans d’existence.

C’est la même scénographie qu’à Bar-le-Duc l’an passé. Mouss, le chanteur rappelle au public qu’ils étaient à l’affiche de la première édition du festival ardennais en 2005 ! C’est déjà leur troisième passage et l’effet fonctionne encore, surtout quand je vois le nombre de tee-shirts à leur effigie portés par des membres du public. Pour le dernier titre (Plus que du métal), le groupe fait monter des enfants sur scène. À coup sûr la relève est assurée.

Enfin, Shaka Ponk entre en scène. Leur tournée des festivals tourne à plein et comme le groupe a annoncé que ça serait la dernière (avec un vrai discours écologiste pour le justifier), le public est au rendez-vous. La scénographie est délirante avec les choristes et le décor de bibliothèque. Il y a tellement de monde que j’ai même du mal à voir la scène. Heureusement que je les ai vus il y a deux semaines et que je me souviens du déroulé du concert. Frah, le chanteur, en profite pour parler longuement au public surtout sur le sens de la vie.

On finit en beauté avec Korn.

J’étais déjà ravi d’avoir pu les voir il y a sept ans pour la première fois (déjà au Cabaret Vert), alors que ce festival m’offre l’opportunité de les revoir une seconde fois est très appréciable. Et j’ai même envie de dire que ce concert est meilleur que le précédent. Clairement orienté vers leurs premières sorties (les années 1990), le public est ravi. Les Américains enchaînent leurs plus grands succès.

Le décor est intéressant : un grand écran fixe sur la partie basse derrière le batteur et un autre mobile en haut sur le devant de la scène qui s’abaisse parfois pour donner une impression que le groupe est dans une cage. Malgré ses 30 ans de carrière et ses déboires, le groupe est toujours là et le public répond présent comme ce soir encore.

Ainsi, s’achève l’édition 2024 du Cabaret Vert. Comme le disait une intervenante lors de l’inauguration, ce festival marque souvent dans les têtes la fin des vacances. Pour moi il me reste encore le Watts à Bar dans la Meuse dans une semaine, mais c’est vrai que la rentrée approche. Cependant, avoir des images d’un concert de folie de Korn en tête aidera sans doute beaucoup de monde à retrouver le chemin de travail avec des souvenirs de cette parenthèse estivale.

Article de Nicolas FOURNIER

Photos de la troisième journée par Thierry SAÏZ CAMETZ :