Petite audience ce mardi 24 novembre 2015 à la Médiathèque de Lens. Quand on arrive sur place, on hésite entre s’asseoir à même le sol ou sur les chaises mises à notre disposition. Et on attend tous Théodore, Paul et Gabriel.
Ce trio Théodore, Paul et Gabriel 100% féminin (je sais, ça ne va pas de soi) doit subir la concurrence du RC Lens qui joue un match dans leur antre situé à quelques centaines de mètres de la salle. Fondé à Paris en 2009 par Théodora de Lilez, Pauline Thomson et Clémence Gabriel (voici l’explication du nom du groupe), le trio groupe vient dans l’Artois présenter son deuxième album We wont let you down.
Depuis, Louise Decouflé a remplacé Théodora à la basse et elles se présentent devant le public lensois, accompagnées d’un batteur (Benjamin Collin) avec lequel elles vont imposer leur style pop bluesy, dès le premier titre (Taxi Driver). Vêtu comme des garçons, le trio joue aussi sur une esthétique androgyne (comme le laissait entendre leur patronyme).
Sur scène, les émotions apparaissent immédiatement
Le ton est souvent mélancolique (The Bet), mais on perçoit toujours une réelle intensité dans leur interprétation. Les notes se diffusent dans une ambiance délicieusement rétro (The Dollways) qui fait paraître leurs compositions un peu hors du temps. Le son est brut, elles utilisent peu d’effets si ce n’est quelques touches de clavier de temps à autre. Ces touches sont plus discrètes encore que sur disque où, à la première écoute, on reconnaissait une petite influence des Écossais de Saint-Étienne.
Pendant les 90 minutes de ce concert (oui, nouvelle référence au football), les filles feront des allers-retours dans leur discographie entre leur dernier album et le précédent Please her, please him.
Parfois une petite pépite se glisse (Chasing the sea) avec un goût doux-amer. Elles interprètent aussi régulièrement des reprises lors de leurs spectacles. Ce soir nous avons droit à Suburban War des héros de la pop indie : Arcade Fire et plus tard à Mercedez Benz de Janis Joplin, dans une version proche de l’original.
Quelques balades acoustiques (Would you mind, Slow sunday) viendront aussi casser le rythme plutôt rapide (le groupe jouera une vingtaine de chansons au total). Lors d’une de leurs interactions fréquentes avec le public, elles lui demandent même de choisir s’il souhaite entendre la chanson Darling (Darling) en français ou en anglais. Finalement, ce sera un mélange des deux.
Le public est attentif et claque même des mains pendant Silent Veil
Les titres sont entraînants comme on l’a dit. D’ailleurs, les filles invitent le public à danser (Are you ever gonna love me). Même si c’est tentant, le public préfère tout de même la station assise. Le dernier tiers du concert sera clairement plus rythmé. Un unique rappel, en acoustique, pour conclure cette soirée et est déjà finie.
Sur le chemin du retour, je croise un supporteur sang et or (le match s’est fini en même temps que le concert) et lui demande le résultat. Il me répond : « 1-1, triste match ». Un reproche qu’on ne pourra pas faire au concert de Théodore, Paul et Gabriel.
Les photos du concert de Théodore, Paul et Gabriel par Sébastien Ciron.
Nicolas Fournier