
Un peu plus d’un an après sa tournée de fin 2023, voici Damien Saez de retour avec un nouvel album.
Les gradins se remplissent vite et, tandis que nous attendons de pouvoir entrer dans les crash-barrières, on spécule entre photographes sur la durée de ce nouveau spectacle. Il faut dire que Damien Saez est un spécialiste des concerts qui s’étirent en longueur !
Pas de première partie : à 20h30 pile, la musique retentit et le chanteur apparaît quelques minutes plus tard, s’installant confortablement sur un canapé mis à sa disposition. Il commence à entonner Venise, qui ouvre le spectacle face à un public déjà conquis (même ceux qui réclament Manu dans l’cul). La performance se déroule devant un rideau qui masque les musiciens situés derrière. Il ira les rejoindre à la fin de cette chanson pour un intermède au piano magnifique.
Cette première partie met en avant les aspirations poétiques de l’auteur, avec pour thèmes principaux le féminisme (Mon influenceuse, Féministe) ou encore la religion (À ton nom). Il interprète aussi Fleur iranienne, durant laquelle les images de la jeune femme ayant déambulé en sous-vêtements dans Téhéran sont projetées sur la toile qui coupe la scène en deux. Cette partie dure environ 1h15 et, après un entracte de quelques minutes, le spectacle reprend et « on a fini de rigoler ».
La seconde partie est en effet beaucoup plus rock et débute avec des titres bien connus du public (On n’a pas la thune, Mon européenne), durant lesquels Damien Saez flatte la fierté lilloise en rappelant qu’ils sont « le meilleur public de France ».
Il enchaîne avec des morceaux récents et plus politiques comme Le Requin ou Anticommunautaire. Il transforme le Zénith en dancefloor le temps de Miami, et ceux qui réclamaient Manu dans l’cul en début de spectacle entendent enfin la chanson tant attendue (vers 23h30 tout de même). Il poursuit avec deux titres marquants issus de l’album J’accuse (avec sa pochette controversée représentant une femme nue dans un caddie) : J’accuse et Pilule, qui mettent tous deux les musiciens en valeur avec des riffs de guitare incisifs.
Le rappel est plus intime : il retrouve le confort de son canapé pour interpréter notamment Les enfants paradis et À nos amours. Comme il semble se sentir bien, il revient même pour un second rappel avec Tu y crois.
Il est plus de minuit trente lorsque le concert de Saez se termine. Quelques spectateurs sont partis avant la fin, mais le Zénith de Lille reste bien rempli.
À côté de moi, une mère et son adolescente sont encore là, preuve que chacun a trouvé ce qu’il cherchait dans ce concert, qui mettait en lumière les deux facettes d’un artiste capable de remplir des Zéniths sans forcément assurer une promotion massive. La performance d’offrir un spectacle aussi captivant pendant plus de quatre heures mérite d’être saluée.