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Reportages

10 juin 2015 - par L'équipe

Reportage Y’a pas l’feu festival 5 et 6 juin 2015 à Cambrin5 min. de lecture

Journée du vendredi 5 juin 2015 à Y’a pas l’feu festival.

Ce vendredi soir débutait la deuxième édition du festival Y’a pas le feu, nouvelle création de l’association Droit de cité (déjà engagée dans l’organisation du festival itinérant Les Enchanteurs). Cette fois­-ci, un lieu fixe a été désigné : il s’agit de Cambrin, dans la proche banlieue de Béthune. Ce petit festival a lieu dans un espace vert au milieu de la commune. Cette nouvelle édition attire notamment grâce à la présence à l’affiche des Fatals Picards mais le reste de la programmation de ce jour 1 réservera quelques surprises.

On débute avec Aux petits oignons.

Un sextet festif qui propose une musique sous influence musette. La formation reviendra également pour un second concert entre les performances de cinq marionnettes sur ton théâtre et du Vrai terrien. Leurs concerts se dérouleront en plein air sur une petite scène aménagée spécialement pour eux. L’ambiance chaleureuse de la troupe de six personnes permet d’attendre en toute décontraction et d’aborder sereinement les caprices du temps. Après cette mise en bouche, direction la grande scène, située sous un chapiteau pour le concert de 5 marionnettes sur ton théâtre.

Ce trio pratique là encore une musique festive, tout en acoustique, rehaussée notamment par la présence d’un violoniste parmi eux. On pense par exemple à Monsieur Rémy, vu récemment au festival Solidari’son pour le style. C’est le début de la soirée et ils essaient de chauffer la foule avec des rythmes entraînants composés parfois avec des instruments fabriqués de bric et de broc. Le public se prend au jeu avec leurs petites histoires finement racontées, et par moments engagées, qu’ils savent rendre vivantes.

On passe ensuite au premier événement de la soirée : le dernier concert du groupe Le Vrai Terrien.

Ce quatuor pratique également un genre très festif avec une musique composée avec des cuivres et un violoncelle. Le public est rapidement dans l’ambiance et on sent clairement l’inspiration de Tryo. Lénine Renaud, référence régionale n’est pas très loin non plus. Les spectateurs sont arrivés et il ne reste maintenant plus de place sous le chapiteau. Les refrains sont accrocheurs (Ma plume) et la bonne ambiance générale des morceaux est communicative (Ma jolie). Comme on l’a dit, il s’agit de la dernière date du groupe qui tournait énormément dans son Nord­-Pas­-de­-Calais d’origine, qu’il chante d’ailleurs à l’occasion (Envois-­moi la p’tite sœur). Alors on a un petit pincement au cœur lorsque arrive La vie, le dernier morceau. Dommage, car la formation était très sympathique et l’expérience aurait mérité d’être prolongée un peu.

C’est maintenant au tour du groupe Oyamba de faire le spectacle en attendant le changement de plateau. Les jeunes filles qui composent cette formation inspirée par les percussions bahianaises ont bien rempli leur rôle. L’animation, devant la chapiteau était agréable à suivre et ont permis d’oublier un peu qu’il recommençait à pleuvoir sur le lieu du festival.

Arrivent enfin sur scène les quatre Fatals Picards.

Ils reprennent leur tournée Septième ciel, qu’ils jouent depuis maintenant deux ans. C’est à peu près la même setlist depuis leurs deniers passages dans le Pas­-de­-Calais (à Bruay­-la­-Buissière ou à Avion en 2013), avec notamment un mini­ concert acoustique entrecoupant la prestation. Même s’ils n’ont pas de nouvel album à promouvoir, Les Fatals Picards ont tout de même une actu avec la sortie d’un album live. Mais peu importe, le public est là et reprend la plupart des paroles en chœur.

Quelques slameurs semblent être inspirés par l’ambiance festif.

Malgré les faux airs détachés qu’ils se donnent, il faut aussi mettre en avant la qualité des musiciens pour aborder différents styles, se les approprier et même s’en moquer. On parle en particulier du punk, repris et parodié souvent (Pogo d’Amour, Punkachien, Punks au Liechtenstein), mais aussi du reggae (Les dictateurs). Ils parviennent aussi à se moquer de la variété française au sens général, aussi bien dans les textes que dans la musique (c’est l’histoire d’une meuf se moque des Enfoirés et L’amour à la française a représenté la France à l’Eurovision). Ces artistes s’attardent un peu en introduction de L’amour à la française pour justement aborder leur apparition dans cette émission. Ils nient avoir lamentablement échoué. Selon eux, ils ont ouvert la voie. Vue les performances récentes de nos représentants, c’est sans doute en partie vraie.

Mais revenons à ce concert, comme on l’a dit une pause est orchestrée pour faire place à un mini-set acoustique de quatre titres durant lequel le batteur Jean-­Marc Sauvagnargues délaisse son instrument pour accompagner Paul Léger au chant. Il entonne même seul Mon père était tellement de gauche dans ce contexte. Un morceau que le groupe dédie à Droit de Cité, l’association organisatrice. Retour à l’électricité, notamment pour Le combat ordinaire et La sécurité de emploi, deux chansons issus de l’album Pamplemousse mécanique et surtout deux emblèmes de leurs engagements sociaux et du ton humouristico-­réaliste qu’ils affectionnent.

Le set principal se conclue par Noir(s), hommage aux grands groupes de rock français (Noir Désir, Berrurier Noir, Mano Negra) qui ont pour point commun cette couleur et dont les Fatals Picards reprennent quelques extraits de leurs chansons phares. Ils reviendront ensuite pour trois nouveaux titres, notamment une reprise de Mylène Farmer (Sans contrefaçon). Alors certes leur actualité n’est pas très récente mais cela semble égal à la foule nombreuse, si nombreuse qu’on a du se tasser sous le chapiteau lorsque la pluie est réapparue. Une nouvelle prestation brillante de nos Picards préférés. Le lendemain, le spectacle continuait avec notamment le délirant Didier Super ou encore Sebastian Sturm.

Nicolas Fournier

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