
Paris Punk Summer 2022 : direction le Petit Bain !
En ce début de mois d’août caniculaire je profite un séjour à Paris pour assister au Paris Punk Rock Summer, un festival sur deux jours qui se tient au Petit Bain (il y avait un warm-up le dimanche soir sur un autre site) dont j’ai pu participer à la dernière soirée du mardi 2 avec un échantillon international de ce qui se fait de mieux en matière de punk avec notamment Anti-Flag en tête d’affiche.
La soirée commence tôt, dès 19h10 le trio australien The Decline dans un style proche de celui de NoFX (les voix des deux chanteurs guitaristes, assez similaires, ressemblent à celle du groupe californien). Ils ont trente minutes pour jouer une dizaine de titres dont une reprise de No Use For A Name et ils s’y prennent plutôt bien. Le public est déjà nombreux (la salle est plutôt exiguë), mais on peut encore circuler sur le devant de la scène, bientôt ça ne sera plus possible. La soirée commence sur de bonnes bases et va progressivement devenir de plus en plus folle.
On enchaîne avec Grade 2. Cette fois-ci on se déplace au Royaume-Uni et plus précisément sur l’île de Wight avec un mélange punk et garage rock plutôt efficace. Les titres s’enchaînent pied au plancher : là encore en trente minutes pour dix titres joués. Le bassiste et le guitariste se partagent les parties de chant et passent l’ensemble du concert à permuter de place. Les premiers slameurs se lancent dans la fosse profitant du fait que le public se rapproche de la scène. La température vient encore de monter d’un cran.
Pour les deux derniers groupes on franchit l’Atlantique avec une première étape au Canada avec The Flatliners. Il s’agit de l’une des têtes d’affiche du festival, même si comme les deux groupes précédents ils jouent sur la batterie de Grade 2. Ils auront aussi droit à dix minutes de rab’ pour le plus grande joie de ma voisine, débarquée quelques minutes plus tôt et qui, d’après ce que je comprends, est l’une de leurs compatriotes.
Bon, cette fois-ci on nage dans la folie : plus aucune place devant la scène. Il faut se battre pour conserver son petit espace. Les slameurs montent sur scène à un rythme frénétique ! La densité du public est telle que la foule les porte assez loin. C’est la folie ! Le quatuor retourne tout, y compris la tête de ma voisine qui se lance sur scène pour chanter un petit couplet avant de se jeter dans la foule qui la porte pendant quelques instants ! La barre est placée haut et on n’est pas au bout de nos surprises !
Voici enfin la tête d’affiche : Anti-flag !
Je suis avec intérêt le quatuor américain depuis 2016 et leur passage à l’Aéronef de Lille. J’attendais avec impatience leur retour en France pour entendre les nouvelles chansons issues de leur dernier album (20/20 vision sorti en 2020). Tandis que mes voisins prennent mon coin (je suis installé près d’un caisson de basse à côté de la scène) pour une table de bar, ma voisine revenant avec deux pintes… pour sa consommation personnelle.
Les roadies installent une scène plus fournie avec notamment le nom du groupe inscrit sur deux drapeaux situés de part et d’autre de la batterie. Le technicien lui-même s’installera derrière l’une de ces bannières pour faire les chœurs et intervenir régulièrement pour éjecter dans le public les slameurs trop lents à s’élancer à son goût.
Bon, cette fois-ci c’est vraiment la guerre dans la salle : les trois premiers titres (The Press Corps, Die for the Government et Brandenburg Gate) finissent de me convaincre que j’ai bien fait de venir ce soir. C’est la bagarre parmi les spectateurs : les multiples invitations à sauter des musiciens sont prises au premier degré par le public et l’on sent le bateau tanguer (oui, j’ai oublié de vous dire que le Petit Bain est une péniche dans le même esprit que celle installée il y a quelques années à Lille, mais plus large et avec un plafond plus haut).
J’apprécie beaucoup ce groupe mélange d’engagement politique (qui se retrouve dans les textes) et de mélodies pop bien senties qui font que l’on retient forcément leurs chansons. Les nouvelles compositions s’inscrivent dans ce cadre comme Hate Conquers All et The Disease. Pas sûr que ça interpelle plus que ça les spectateurs qui se succèdent sur la scène. L’un d’entre eux entreprend de se prendre en photos avec chacun des membres du groupe. Il se fait recadrer par le bassiste qui lui prend son téléphone des mains avant de se lancer dans une nouvelle diatribe politique, ces interventions ponctuant souvent les chansons.
Alors que le concert touche à sa fin (au bout d’une heure et dix minutes) ma voisine compte sur moi pour l’aider à monter sur scène. C’est de plus en plus difficile : les verres de bière s’agglutinent devant moi (non personne ne m’en a proposé !). La dernière chanson est un medley de plusieurs standards punk (Should I Stay or Should I Go, God Save The Queen, Blietzkrieg Pop notamment).
C’est déjà fini, il est un peu plus de 23h00, mais tous les spectateurs sont en nage et cela fait du bien de retrouver une fraîcheur relative (il fait encore chaud à cette heure-là) sur les bords de la Seine.
Incontestablement un petit festival très sympathique avec une affiche de rêve que je conseille aux amateurs du genre.