No One Is Innocent était de passage à Lille ce 5 décembre 2015.
Quelques mois après avoir fait la première partie d’AC/DC à Paris, le quintet No One Is Innocent, héros du rock bourrin et engagé, est de retour avec un nouvel album, « Propaganda », plus politisé que jamais. Mais avant cela, le public qui a pris place dans la salle, a le droit à deux premières parties. D’abord Dead Sexy, seule formation annoncée pour cette affiche, fait plutôt dans le glam rock. Le son est malheureusement un peu brouillon.
Leur énergie permet cependant de sauver par moments leur set, mais on notera plus l’intention que la réalisation. Les italo-belges de Romano Nervoso les suivent de près. Expéditive (dix chansons en 30 minutes !), la formation de La Louvière a tout fait pour organiser une grande séquence de déconne. Outrancier également dans leurs comportements scéniques (ils la jouent clairement rock star), le passage des musiciens est plus plaisant que celui de leurs prédécesseurs. Invités personnels des No One, Romano Nervoso, aura réussi à se faire apprécier du public avec un rock brut à la Velvet Revolver. À noter cette désopilante version d’Aline de Christophe interprétée en italien.
22 heures déjà et les No One Is Innocent, emmenés par leur chanteur Kemar qui se donnera à fond pendant près d’1 heure 30, arrivent sur scène.
En guise d’introduction, Shanka, le guitariste fait un petit discours relatif aux attentats du 13 novembre qui sera suivi d’une minute de bruits en hommage aux victimes. Immédiatement après, la musique reprend ses droits. La suite sera une débauche d’énergie. Le côté électro du groupe (période revolution.com notamment) a été mis de côté. C’est le versant politique et rock auquel on a droit sur cette tournée.
À ce jeu, bien sûr, certains titres ont été mis de côté (« La peur », « US Festival »). Mais en échange on a droit à un set cohérent et recentré sur 17 titres efficaces. Entre un Shanka en état de grâce (à noter qu’il est également le guitariste du groupe The Dukes) et un bassiste qui groove, le groupe n’aurait même pas a priori eut besoin de deux premières parties pour chauffer la salle. Ils le font très bien tout seul. Le jeu des musiciens fait très clairement penser à une prestation de Rage Against The Machine, la source d’inspiration est claire.
Le set, on l’a dit, sera majoritairement axé sur les titres du dernier album Propaganda, joué presque en intégralité.
Cela oblige à faire des choix et No One Is Innocent a décidé sur cette tournée d’aller à l’essentiel. Un ou deux titres pour représenter chacun de leurs précédents albums et l’affaire est pliée. Un condensé ultra efficace, parsemé de déclarations politiques (nous sommes au cœur d’un week-end électoral). Mais une chose est certaine. On a vu sur scène ce que l’on attendait de No One Is Innocent. Le public n’a pas été déçu.
Nicolas Fournier