
Chronique de l’album “Disconnection” de MY DISCO JACKET qui sort le 30 mars 2015 sur le label Les Disques Anonymes.
L’attachant Rémi Lecluse de MY DISCO JACKET, résident à Lille physiquement, continue de sévir spirituellement dans une galaxie faite d’ondes soniques illuminées avec la sortie prochaine de son premier album.
L’artiste MY DISCO JACKET qui a déjà publié deux E.P forts remarquables sur le label Rennais Les Disques Anonymes, étoffe sa discographie de dix titres 100% inédits. Inclus dans l’orientation nettement plus pacifiste (exit l’énergie punk), où il emmène une nouvelle fois sa musique dans des sphères de pop mutine et cosmique.
Sans frontière, car chanté en anglais, mais aussi dans des vocaux androgynes ou trafiqués par ordinateur, l’album made in Lille, possède le potentiel schizophrénique. Il est taillé pour l’aventure universelle. La pochette très réussie. Elle illustre bien ce symptôme que l’on pourrait rapprocher à celui d’un Sébastien Tellier, capable de toucher au génie.
On regrettera peut-être le choix du titre d’ouverture “Discolivid”, un tantinet (auto)parodique et la durée (trop) courte de l’album.
Mais ce qui compte est le résultat du coït global entre les oreilles et le son. En effet, après le très sophistiqué “comput-heart” en 2013 et électro ludique “Push Da Clush” en 2014, “Disconnection” semble se déconnecter de la facette la plus tourmentée de son auteur au profit d’une recherche plus lyrique, avec la chanson “Mistakes” belle à pleurer ou encore “Invaders” au karma années 1970 façon Alan Parsons Project.

Néanmoins, Rémi ne retourne pas “son jacket” original (comprendre sa veste).
Sans rien perdre de son identité musicale électronique riche, il transcende une trame façon années 1980 sur “Sugar Castle” (épique à jeter les bras au ciel). Sur “The Saddest News”, il fait virevolter les genres comme sur un manège réellement enchanté. Quelque part entre les productions Warp, les Beatles et Hot Chip.
Les influences britpop et grunge sont assumées sur le très pulp “Waves” (jusqu’à son vocal à la Jarvis Cocker) ou sur le bien nommé “The Lost Teens Of The 90’s” (sonnant comme les premiers Smashing Pumpkins avec son riff de guitare rebondissant).
“King of Panic” clôturant l’album, résume parfaitement le traitement atypique employé sur les sons ou mélodies qui oscillent brillamment entre le rétro et le futur, pour donner un present (comprendre cadeau). My Disco Jacket ou la définition du stylisme en matière de créativité musicale, n’a pas fini de se connecter sur les enceintes et écouteurs des mélomanes, comme les vêtements sont portés sur les plus beaux mannequins.
mydiscojacket.com/mydiscojacket
Josse Juilien