
L’Orchestretto : « Inspirations Lointaines »
20h30 au Biplan, un concert est prévu ce soir. Non pas dans la cave mais bien au théâtre ! Et pour cause, le groupe de ce soir n’est pas un groupe de rock indépendant, ou un nouveau DJ qui fait exploser ses platines. Ce soir c’est l’Orchestretto qui joue au Biplan. Mais me direz-vous, un groupe de musique classique au Biplan ! Pourquoi pas ? À peine une soixantaine de spectateurs dans la salle, le noir se fait. Une quinzaine de musiciens entrent sur le petit plateau, tous bien serrés face à leur pupitre, leurs instruments près d’eux. On retrouve une harpe, un basson, une contrebasse et même un gong ! Des instruments encombrants pour la petite scène du Biplan. Mais soit ! Tout le monde attend maintenant le chef d’orchestre, Mauricio Arancibia. Enfin, la salle applaudie à son arrivée et nous voici partis pour une heure de musique.
Sur le programme de L’Orchestretto, de grands noms
Maurice Ravel, Robert Schumann, Claude Debussy et Johannes Brahms. Alors même si vous ne connaissez pas la musique classique, vous avez forcément déjà entendu au moins un de ses compositeurs sans vous en apercevoir, dans un spot publicitaire, dans un film ou même dans un ascenseur. Pendant une heure les musiques, sur le thème du concert « inspirations lointaines », nous font voyager vers l’Europe entière. Avec Ravel et ses mélodies hébraïques portées par la soliste Émilie Corabeauf. On retrouve une sensation de prière grâce à l’harmonie et le langage musical de ses mélodies. Après Ravel, Schumann nous emmène dans le romantisme européen du XIXe siècle. Son Adagio et Allegro pour cor nous transportent. Cet instrument méconnu, le cor révèle toute sa sensibilité.
Trois pistons, un tourbillon de cuivre, le cor en apparence gras et sans charmes se révèle être un instrument très mélodieux et impressionnant (soliste Anthony Blondeau). Ensuite, Debussy, le deuxième compositeur français de ce programme nous emporte avec ses influences mauresques et espagnoles. La clarinette en soliste d’Amélie Harel nous transporte dans un rêve, un lieu inexistant entre la France et les pays orientaux.
Enfin, le concert se termine avec les Danses Hongroises de Brahms
Ces musiques aux couleurs fraîches et enivrantes nous donnent envie de taper du pied. Sur un poème écrit spécialement pour l’occasion, l’histoire d’une gitane nous met dans le décor. Au début, heureuse, la gitane danse, mais après quelques morceaux, les temps deviennent difficiles. On finit sur une note triste avec la danse n°11 (danse préférée du programme, à titre personnel). Mais qu’importe, le public est ravi, tous les musiciens se lèvent et la salle applaudie au triomphe, en demande encore devant la prestation enchantée de l’Orchestretto.
Cet ensemble à géométrie variable (comme il aime se définir) est formé de jeunes musiciens (20-30 ans) tous issus de formation prestigieuse (conservatoire, de Lille, Paris, Bruxelles, Lyon), le tout sous la direction du chef Mauricio Arancibia. Après plusieurs rappels la salle nous demande de quitter le lieu, mais chacun peut encore profiter d’un verre au bar du Biplan. Prochain rendez-vous : le 19 novembre 2015 pour « Piazzolisimo » au Biplan de Lille.
Agnès Paccou