
L’Orchestre de Picardie au Nouveau Siècle à Lille.
Cela fait quelque temps que je n’étais pas retourné au Nouveau Siècle. L’auditorium lillois reçoit ce mardi soir son voisin l’Orchestre de Picardie. Celui-ci s’offre une petite tournée dans la région pour fêter son 40e anniversaire avec un programme varié, porté par un duo féminin : la chef allemande Johanna Malangré à la direction et la violoncelliste Anne Gastinel en invité pour un programme composé de quatre œuvres relativement courtes (15 à 20 minutes chacune).
La première partie du programme met à l’honneur le compositeur russe Tchaïkowski avec une œuvre de jeunesse (Souvenir de l’Hapsal) au rythme lent, presque solennel, mais ponctué d’envolées joyeuses. On enchaîne avec une autre œuvre du compositeur russe avec les plus connues « Variations sur un thème rococo » pour lequel l’orchestre picard est rejoint par Anne Gastinel.

L’ambiance est beaucoup plus romantique et apaisée ponctuée par un solo de violoncelle délicat, il faut dire qu’il s’agit d’une œuvre exigeante pour cet instrument, la soliste étant particulièrement sollicité surtout dans les changements de rythmes et un solo qui scinde la composition en deux. Le tout est conclu par un magnifique final en apothéose. Très applaudie, Anne Gastinel reviendra pour interpréter seule une sarabande de Bach.
Après un entracte, l’orchestre revient avec un « Songe d’une nuit d’été » haut en couleur. L’adaptation de la pièce de Shakespeare a été composée par Félix Mendelssohn dont il a même écrit la première partie alors qu’il n’avait que 17 ans. Il ne l’a finalisé que 10 ans plus tard et il en ressort l’impression d’une œuvre en deux parties bien distinctes.
Enfin on conclut la soirée avec « Le tombeau de Couperin ».
Il s’agit d’une des œuvres composées par Maurice Ravel en hommage pour ses camarades tombés lors de la première Guerre Mondiale. Mais loin d’être plombante, on a plus la sensation d’être convié à un voyage féerique porté notamment par les jeux de la harpe et des flûtes traversières.
La soirée se finit peu avant 22h00 avec la sensation agréable d’avoir assisté à une interprétation d’œuvres plus ou moins connues du grand public et sublimées par des interprètes de grand talent.