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Les Wampas et Les Ramoneurs de Menhirs au Métaphone 9-9bis de Oignies © Nicolas Fournier
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Les Wampas et les Ramoneurs de Menhirs au Métaphone à Oignies4 min. de lecture

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25 janvier 2016 - par Nicolas FOURNIER

« Ce soir, c’est Noël » comme le chante Didier du groupe Les Wampas ce 23 janvier 2016. En tout cas, c’est ce qu’ont pu se dire les nombreux fans de punk que compte le bassin minier. En effet, le Métaphone est complet depuis quelque temps pour cette date prometteuse qui met sur le même plan les Ramoneurs de menhirs (de l’ancien Bérurier noir Loran) et les légendaires Wampas. Si l’on se doute que les seconds sont un peu plus connus que les premiers et auront attiré leurs propres fans, les deux formations bénéficieront presque du même temps de présence sur scène, une bonne heure et demie. De quoi réjouir les spectateurs.

Les Bretons des Ramoneurs de menhirs (avec un nom pareil d’où pouvaient-ils venir ?) entament le bal. Les quatre membres du groupe sont tous sur le bord de la scène. Il n’y a en effet absolument pas de section rythmique. C’est Loran, en chef de la bande qui lance des enregistrements en guise de batterie et de basse. Lui-même se charge de la guitare électrique (seul instrument moderne qui aura droit de cité pendant leur set). Deux de ses compagnons se chargent d’instruments traditionnels (une flûte et les inévitables bignous) et le quatrième larron du chant en langue bretonne, ce qui représente plus de la moitié des chansons jouées ce soir. Cette alliance entre le punk et la musique traditionnelle celtique donne un cocktail détonant et très efficace. Depuis les gradins, on peut apercevoir des mouvements de foule dans la fosse. C’est d’autant plus impressionnant que la salle est remplie ce qui donne une impression d’une mer démontée. Bien sûr, les drapeaux Gwen-Ha-Du sont de sortis. Aussi bien dans le public que sur scène où celui-ci se trouve associé à un drapeau pirate. Cela donne une idée de l’esprit du groupe qui n’aura de cesse que d’appeler à l’insoumission entre deux diatribes contre l’extrême droite et en faveur de la dépénalisation des drogues douces (durant la chanson Marijanig ; et oui une chanson sur le cannabis en breton c’est possible). Les sans-papiers auront aussi l’honneur de se voir dédier une chanson.

Même si l’ambiance festive est notable et très appréciée du public et il faut toutefois noter le côté répétitif (la structure rythmique pré-enregistrée n’aide pas) et le set particulièrement long (17 titres au total joués) finit par être lassant. Mais on retiendra surtout la bonne humeur du groupe qui aura su se mettre le public local dans la poche. Loran dira en effet tout le bien qu’il pense du public ch’ti et aussi grâce à quelques reprises bien senties (les Bérruriers Noirs bien sûr et If The Kids are United de Sham 69). Une prestation globalement réjouissante.

On quitte la Bretagne pour une autre légende vivante du punk hexagonal. Didier Wampas et sa troupe arrivent pour promouvoir leur dernier disque (Les Wampas font la gueule) avec lequel ils tournent depuis plus d’un an. Un gigantesque « W » sert de décor en fond et le Didier show peut débuter. Et celui-ci se dépensera une nouvelle fois sans compter pendant toute la durée du spectacle. Il profitera de la configuration particulière du lieu pour s’aventurer dans la foule. Même les gradins auront droit à une petite visite du retraité de la RATP le plus célèbre de France. Peu de surprises dans la setlist, conforme à ce que l’on peut entendre globalement sur cette tournée. De nouveaux tubes potentiels (Victoria) côtoient de titres plus lents moins enthousiasmants (Julie London). Les classiques sont là aussi. Rimini et encore Manu Chao durant lequel Didier tend le micro à qui veut chanter une ligne du texte de leur chanson la plus connue tout en profitant pour slamer dans la foule. Les titres s’enchaînent (plus de 25 au total) sans qu’on note le moindre affaiblissement des Wampas. Tout n’est pas bon, certes, mais le plaisir y est. On notera tout de même que Loran et Didier auraient peut-être pu profiter de ce concert pour faire un titre en commun. La rencontre de ces deux poids lourds du rock français partageant à l’évidence les mêmes fans (ah l’accoutrement de ces punks celtiques !) Malheureusement cela restera de l’ordre du rêve : Loran ne fera une apparition que pendant le rappel du groupe Les Wampas pour renouveler son aversion pour l’extrême droite locale. Dommage cela aurait été la cerise sur le gâteau d’une soirée très riche.

Nicolas Fournier

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