
Le groupe belge Girls in Hawaii, qui signe son retour avec son nouvel album, « Nocturne« , sorti le 29 septembre 2017
Quatre longues années après Everest voici enfin Nocturne. Il s’agit de l’album le plus agile, le plus facile à écrire et réaliser selon les dires du groupe. Un jet, fabriqué à la manière d’une toile de Jackson Pollock. Un disque qu’Antoine et Lionel ont écrit chacun dans leur coin « sans trop de consignes ». Sinon quelques mots-clés échangés pour circonscrire les sujets hypnose, jungle, les peintures naïves de Rousseau aussi.
Cibler le travail de manière picturale, ça évite les discussions infinies, expliquent-ils.
Contrairement à Everest, fruit d’une longue te douloureuse réflexion nécessaire à tout disque de résurrection, Nocturne s’est donc fait « presque tout seul ».
La composition de Nocturne
Le groupe se retrouve avec avec dix chansons dont il sait qu’elles participent de la même approche, de la même sensibilité. Même s’il ne parvient pas encore à nommer ce qui les rassemble.
On s’est donc mis à chercher une image qui résumerait à elle seule notre propos.
Les garçons squattent alors les bibliothèques.
Et assez vite, nous sommes tombés sur la peinture de l’anglais Tom Hammick, qui nous a subjugués. Elle faisait directement écho à notre musique, à notre vision du monde, à ce que nous avions écrit sans nous en rendre compte : un disque sur l’enfance à jamais perdue…
Sombre et naïve au premier coup d’œil, la toile montre un homme égaré dans la nature menaçante. Coincé entre les éléments. Mais les contrastes sont puissants. Les couleurs sont vives.
Très vite, on s’aperçoit que derrière cette première impression, derrière la solitude et la peur, il y a de belles choses à regarder.
Et donc, probablement à vivre.
Nocturne, superbe album
Produit Luuk Cox (déjà aux manettes d’Everest) qui imposera encore un peu plus les Girls in Hawaii comme un groupe essentiel. Capable de rester lui-même tout en bifurquant pourtant. Car cette fois, les garçons ont décidé d’avancer sur deux tableaux. Les textes d’abord mettant de côté le mal-être adolescent. La musique aussi. L’ensemble range un peu les guitares pour privilégier les sonorités électroniques.
On n’a plus 20 ans, il va falloir un jour assumer. C’était assez clair pour nous. Nous ne voulions plus parler de nos mésaventures, de nos petits soucis, de nos angoisses. Nous voulions cesser de nous complaire dans la mélancolie et la tristesse. Il nous fallait parler des autres, de nos proches. Du monde qui nous entoure. Parce qu’il est ce qu’il est. Et que l’on ne peut pas l’ignorer.
Depuis Everest, tous les Girls sont devenus papas. Forcément, cela change la perspective que l’on a sur le monde alentour.
Prochainement en concert le 2 décembre 2017 au Splendid de Lille, les 4 et 5 à l’Ancienne Belgique à Bruxelles (attention la date du 4 est complète !).