Le Chien à Plumes Festival 2022
Le festival du Chien à Plumes Festival 2022 reprend ces droits en ce premier week-end d’août dans le sud de la Haute-Marne après deux éditions annulées en raison de la crise sanitaire comme c’est le cas pour de nombreux petits festivals.
On reprend le terrain de jeu habituel (le Lac de la Vingeanne à quelques kilomètres au sud de Langres), du soleil et une très bonne affiche avec notamment Tryo et Hubert-Félix Thiéfaine et la bonne pioche Eddy de Pretto pour un public plus jeune.
La disposition est la même que les années précédentes, deux scènes situées de part et d’autre du site où sont programmées les artistes en alternance pendant environ une heure chacun ? Des petites boutiques, stands de restauration ou d’association sont accessibles aux festivaliers.
Musicalement c’est toujours le grand écart entre les groupes locaux qui ouvrent souvent l’après-midi (NTTF le vendredi, Alambig le samedi, Deinos MC le dimanche), de la musique ethnique (La Perla, musique traditionnelle colombienne, Kongo Blu et son reggae afro) et bien sur des têtes d’affiche évoquées ci-dessus dans des genres différents (chanson, hip-hop, électro).
Le soleil tape déjà fort ce premier jour pour Zoufris Maracas, groupe festif tout en étant engagé donne envie aux festivaliers de bouger.
Par la suite c’est Eddy de Pretto star de cette année et le DJ French 79 qui se succéderont sur la scène principale. Sur la petite scène il y aura deux bonnes découvertes : tout d’abord Ko Ko Mo, un duo rock psyché, c’est simple et puissant. Ils assureront tous les deux un excellent spectacle sur un créneau exposé (21h00-22h00). Ensuite ce sont les anciens membres de Fauve, rebaptisé Magenta qui présente leur nouveau projet. Ils quittent la pop et le slam pour s’aventurer sur la voie de l’électro.
Le lendemain on recommence avec un peu de hip-hop (Hippocampe Fou) et beaucoup d’électro (Glauque, Salut c’est cool, La petite fumée). Sébastien Gonzalez, alias Hippo, déjà présent à ses débuts il y a presque dix ans a fait admirer son flow ultra rapide et son sens de la rime avec des textes bien écrits.
La première tête d’affiche de la journée se nomme Hubert-Félix Thiéfaine et sa tournée acoustique, pour un concert un peu court (dix chansons), mais qui sont interprétées avec élégance et un peu audacieuses avec cette chanson traduite en langage des signes (comme l’avait fait Eddy de Pretto la veille). Grand écart avec la seconde tête d’affiche : le groupe Deluxe. Les Provençaux savent bien mettre l’ambiance grâce à leurs costumes flashy, des éléments pyrotechniques (des étincelles jaillissent du saxophone) et leur invitation constante à la fête. Probablement un des moments les plus remarquables de ce week-end.
Dimanche, dernier jour avec à l’heure du goûter Deinos MC, le vainqueur du tremplin de la région grand est !
C’est un rappeur sympathique dans son rôle de tête en l’air qui lance la fin de l’édition 2022. Sur la petite scène on entendra aussi les Strasbourgeois de Dirty Deep et leur blues rock efficace (déjà entendu en 2017 au Cabaret Vert). On fera un peu plus extravagant et psyché avec le groupe Ceylon qui raconte ses histoires en français ou en anglais. Un ultime groupe de rock clôturera le festival : Jive Me.
Sur la grande scène il y a du lourd. On démarre par un quasi local (il est de Nancy) : Kikesa. Également vu au Cabaret Vert en 2018. Le jeune homme propose un rap ouvert loin des clichés entourés de vrais musiciens (guitare, batterie et même un violoncelle) devant un public jeune qui lui a fait un bon accueil. L’électro de Bagare clôturera la soirée sur la grande scène avec leur son moderne. C’est un peu la même folie que Salut c’est cool la veille. Une dernière grosse ambiance festive en somme !
Un point sur le grand moment de la journée avec Tryo.
Le groupe était prévu pour le festival 2020 (remis en raison du COVID) et sa présence a été maintenue depuis. Il faut dire que c’est une grande histoire d’amour débuté dès le premier festival… en 1998, soit quasiment au début de la carrière du groupe.
C’est un grand moment ponctué par les différents souvenirs des musiciens avec ce festival, l’un des chanteurs agitant un drapeau arc-en-ciel lors d’une chanson hommage à un reggae man homosexuel assassiné en Jamaïque (Brian Williamson), fera venir Kikesa pour une chanson en duo (La crise) et bien sûr tous les tubes du groupe (L’hymne de nos compagnes, Greenwashing, Serre-moi, Désolé pour hier soir…) le tout dans une bonne humeur contagieuse et transgénérationnelle. Ils donneront même rendez-vous après le concert au camping histoire de poursuivre la soirée.
Finalement, une nouvelle édition réussie avec plus de 15 000 spectateurs sur trois jours (un peu plus le samedi soir que les deux autres soirs) dans un contexte difficile pour les festivals (le voisin Le Jardin du Michel, festival de Meurthe-et-Moselle, a dû faire une communication cette année pour faire part de ses difficultés). On reprend prochainement avec la petite salle de la Niche qui accueillera notamment Leila Huissoud le 22 octobre.