Comme chaque été depuis maintenant 30 ans, le festival du Chien à Plumes est de retour sur les bords du lac de Villegusien (en Haute-Marne) avec un programme une nouvelle fois éclectique (L’Entourloop, Eddy de Pretto, Odezenne…).

Mon emploi du temps ne me permet d’être présent que pour la journée du dimanche, mais celle-ci concentre à elle seule un programme alléchant !

Tout commence en milieu d’après-midi avec le rappeur local Minh.

Entouré de trois musiciens, il propose des textes profonds et engagés sur des musiques finalement assez diversifiées, influencées par le jazz ou la pop. L’entrée en matière du festival commence bien, surtout que le soleil est de la partie (il pleuvait fréquemment les autres jours du week-end).

On enchaîne ensuite avec Yves Jamait sur la grande scène, un chanteur que je suis ravi de découvrir (il n’est jamais trop tard) et dont l’univers, mélangeant le jazz et la chanson française, accompagne à merveille sa voix rauque. Un univers intime et tendre que les Lillois pourront découvrir le 20 mars 2026 au Splendid.

Nouveau retour vers la petite scène où Joe Bel se produit.

Déjà autrice de deux albums, elle propose avec ses musiciens une pop teintée de country music assez reposante, alors que l’on entre dans la dernière ligne droite avec (déjà) les principales têtes d’affiche.

On commence avec Gringe qui, même s’il doit s’y reprendre à deux fois pour son entrée en scène, sait y faire avec son rap personnel. Il est bien accompagné, notamment par DJ Pone (déjà entendu chez les Svinkels) aux platines et Sidney, un choriste, avec lequel il reprend ses compositions personnelles ou celles écrites avec Orelsan au sein des Casseurs Flowters. Pour les Nordistes, une séance de rattrapage est prévue le samedi 30 août au site minier de Wallers (et c’est gratuit).

Les temps sont durs, vous ne trouvez pas ? C’est ce qu’ont dû se dire les (nombreux) membres de la Fanfare du Contrevent. Ce groupe local, dont le maquillage et les tenues portés par les musiciens évoquent un décor post-apocalyptique, propose une musique énergique portée principalement par des cuivres. Une bonne découverte pour faire la fête… même si c’est la fin du monde.

Événement du festival Le Chien à Plumes 2025 : la venue de Ben Mazué.

Lui-même semble étonné par son succès un peu tardif. Alors il a fait les choses bien : quatre choristes le rejoignent sur scène, laquelle est décorée de nombreuses plantes pour figurer un bord de route de campagne, en continuité avec les images projetées sur l’écran géant installé au fond. Sur cet écran, on voit défiler les pochettes des albums dont Ben Mazué interprète un ou deux titres à chaque fois.

Il en profite aussi pour s’offrir des duos virtuels (avec Pomme, Grand Corps Malade et Gaël Faye) tout en nous partageant sa vie privée (ses ruptures, ses enfants) sur un rythme pop et un phrasé très influencé par le slam. C’était sa dernière date estivale, mais rassurez-vous, il sera à Lens le 11 octobre et au Zénith de Lille en mars.

Ça manque d’électro tout ça ?

Réparons ce manque avec le set de Fakear qui, deux heures après avoir parlé développement durable avec des festivaliers sous la tente « Le Chien s’engage », livre une prestation rythmée devant un public encore nombreux, alors que la nuit tombe et que la température commence à rafraîchir.

Heureusement, le groupe surprise (annoncé seulement début juillet) va réchauffer le public encore présent : Ultra Vomit.

Fort d’un nouvel album, Le Pouvoir de la Puissance, sorti l’an passé, le groupe reprend la route des festivals pour le plus grand bonheur des spectateurs.

Toujours aussi énergiques et déjantés, les membres imposent leur patte pour le dernier concert du festival : scatologie (E-tron, GPT), délire animalier (Je collectionne les canards, Un chien géant), mais surtout une solide connaissance des codes du métal, avec un hommage à Motörhead (Quand j’étais petit) ou cet improbable remix de Calogero à la sauce Gojira (Calojira), avant de finir la soirée vers 1 h du matin avec leur tube Kammthaar, fortement inspiré par le groupe allemand Rammstein.

En bref, une nouvelle édition festive, plutôt épargnée par la météo, avec des découvertes sympathiques et des têtes d’affiche au top. Malheureusement, comme de nombreux festivals, le Chien à Plumes connaît des difficultés financières. L’association a donc lancé un appel aux dons (helloasso.com/…/le-chien-a-plumes-a-besoin) ou aux précommandes pour l’édition 2026 (chienaplumes.fr/billetterie/), pour que le plus grand nombre puisse continuer à apprécier ce très beau festival local.
Vivement l’été prochain avec Le Chien à Plumes 2026 !