Je n’ai vu la Ruda qu’une seule fois. C’était en 2012 pour leur tournée d’adieux.
De cette soirée il reste le souvenir d’une énergie incroyable, de rock mélangé aux sons des cuivres et ce refrain qui invite à « la cantine du Trianon, les minots qui n’ont pas un rond » dans un ska endiablé. C’était bon, mais comme l’annonce le titre de cette tournée, c’était déjà la fin.
Quand c’est fini, parfois ça recommence quand même. Quelques années après les Marcel et son Orchestre, qui avaient déjà annoncé leur fin en 2012, il y a du retour dans l’air (j’ai donc bon espoir de revoir Aqme un jour). Pas encore de nouvel album certes, mais l’annonce des titres inscrits sur la setlist suffit à mettre l’eau à la bouche des fans massés à l’Aéronef ce soir.
Avant cela, place aux Liquidators.
Un groupe local que j’avais déjà pu découvrir en ouverture de Soviet Suprem il y a un an. Cette fois-ci, ils ouvrent pour un autre ska-band.
Les musiciens ne jouent que des reprises. Du ska (Pick Up The Pieces d’Average White Band) mais pas que. Michael Jackson (Bille Jean), les Beatles (Day Tripper), les Doors (Light my fire) passent à la moulinette ska, et même les Bee Gees se voient parodier pour nous entraîner dans la Ska Fever !
Du bel ouvrage qui met en jambe, car la suite va démarrer fort.
Le retour de l’Art de la joie.
Je suis venu avec des amis, des fans de la première heure qui ont même fait les déplacements au Chabada, sur les terres angevines (enfin, presque, ils sont de Saumur) il y a sept ans pour la série de trois concerts supposés clore un chapitre ouvert vingt années auparavant.
Quant à moi, j’ai gardé de bons souvenirs de mon seul concert de la Ruda même si je n’ai pas suivi aussi assidûment leur carrière. Je me souviens juste du changement de leur nom (la Ruda Salska, jeu de mots en référence à la ville polonaise de Ruda Slaska), de leurs pochettes d’albums colorés qui annonçaient les festivals estivaux et même leur virage plus pop (« 24 images secondes » m’a accompagné quelques soirées à l’université).
L’attente sera largement comblée.
Le temps d’un démarrage sur les chapeaux de roue, aussi rapide que la « Trajectoire de l’homme-canon » qui pourrait résumer la soirée à elle seule. La suite sera parfois plus lente, néanmoins empreinte d’une humanité poignante : « Tant d’argent dans le monde » ou encore ce « Trianon » cité plus haut et dont je me souviens encore du refrain après toutes ces années.
Il ne faut pas oublier qu’on est aussi là pour faire la fête. Le son des cuivres se mélange au rock entrainant de la section rythmique. C’est aussi bon qu’à l’époque. Le chanteur se démène toujours autant, jouant avec son pied de micro, toujours avec la casquette visée sur le crâne et sa diction saccadée !
C’est déjà fini et le public en redemande. Je n’ai jamais vu l’Aéronef réclamer aussi longtemps un artiste même après le rappel. De longues minutes d’applaudissements qui ne seront finalement pas récompensées. Toutefois, la ferveur fait plaisir à voir. Et cette fois, pas de regret : on devrait bientôt les revoir !
Les photos de la soirée sont là.