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Interview No Money Kids ça c'est culte

Interviews

28 mai 2015 - par L'équipe

Interview No Money Kids Génération pas de tune13 min. de lecture

Félix (chanteur/guitariste) et Jean-Marc (sampler / bassiste) du groupe No Money Kids font le tour de la France en écumant chaque jour une nouvelle ville.

La fatigue se fait sentir à la fin du concert de No Money Kids. Pour eux, c’est bientôt les vacances, deux jours de repos avant de reprendre la route en écoutant dans une Clio des musiques d’Eddy Mitchell comme Sur la route de Memphis, La dernière séance ou Couleur menthe à l’eau sur un téléphone qui donne un son complètement pourri.

Après le concert, il fallait donc se rafraîchir, le temps d’ingurgiter une bière et se récompenser d’une cigarette à l’extérieur du bar. Le groupe redescend dans cette cave aux allures de grottes pour répondre à quelques questions afin de mieux faire connaissance et savoir comment la tournée se passe pour eux, comment le projet No Money Kids est né, comment ils travaillent, avec qui, et si l’album qui doit sortir à la fin d’année contient quelques surprises. Propos recueilli par Guillaume Lew Valles.

Vous avez un parcours assez différent, comment vous avez fait pour vous rencontrez ?

Félix : On s’est rencontrés en studio, par le biais du programmateur de l’EMB Sannois, Pascal Stirn. Il m’avait conseillé pour mon deuxième album solo de bosser avec quelqu’un qui avait un peu les compétences de Jean-Marc, parce que je cherchais un réalisateur pour ce projet. Donc, il m’a donné le numéro de Jean-Marc, on s’est appelé, on a commencé à bosser ensemble sur cet album et à la fin des deux semaines de studio on a décidé de monter un projet ensemble qui est devenu notre projet principal.

Jean-Marc : Au départ c’était un projet uniquement studio, parce qu’on voulait faire des sons. Puis finalement on s’est dit, on va mettre ces sons sur scène. Donc, on a pris une partie du studio et on l’a amené sur scène. Et ça s’est développé petit à petit de cette manière.

Et les autres membres du groupe ? Le photographe, le manager, la community manager…

Félix : Un peu comme on a fait pour te rencontrer. On les a tous rencontrés sur la route au fur et à mesure des concerts. Parce qu’au départ on était tous les deux, donc on se dispatchait vraiment tout le travail à deux, et puis de concert en concert on a rencontré David (le manager) qui nous a filé un petit coup de main.

Jean-Marc : En fait vu qu’on est que deux, on a monté une équipe sérieuse avec les partenaires qui nous accompagnent sur la route, sauf en ce moment, parce que là on est que trois. Mais comme on est deux sur scène on peut avoir des gens super professionnels à l’extérieur et qui font clairement partie du groupe, car ils ont leur importance dans chaque domaine. L’idée c’est ça en fait, si on avait été quatre sur scène, on n’aurait pas tout ça. Vu que l’on est deux et demi avec les machines sur scène, on peut vraiment bosser avec des gens qualifiés qui font partie intégrante du groupe comme je te le disais. On a un sonorisateur aussi, Jean-Marie, qui là n’est pas là, mais on le retrouve demain à Nîmes. Et tous ces gens sont tout aussi importants que nous, vraiment. C’est une équipe.

À votre rencontre l’idée du projet No Money Kids est venue instantanément, ou ça a tâtonné avant de trouver une piste cohérente ?

Félix : Quand on a commencé à travailler No Money Kids, c’était bien après qu’on ait commencé à travailler tous les deux en studio et sur scène, car on a eu d’autres noms avant. On a eu d’autres expériences avec d’autres partenaires, donc en fait ça s’est travaillé sur quatre ans, sur quatre ans on a travaillé le son. Depuis, deux ans on a réussi à trouver vraiment notre son, notre patte et du coup pouvoir la travailler avec différentes personnes. Ça c’est plus fait sur le long terme que du jour au lendemain. Le titre du groupe, « No Money Kids », à lui seul il s’adresse à un public assez jeune, une certaine génération, mais on peut aussi le transposer à d’autres générations qui sont restées dans le même esprit…

Jean-Marc : Génération pas de tune, plutôt. Un peu comme les enfants de la télé, là c’est les enfants qui n’ont pas de tune. En fait ça peut regrouper des vieux et des jeunes et comme Félix et moi on n’est pas de la même génération, ça s’entend dans la musique, donc on plaît autant à des personnes plus âgées comme des potes à moi, comme des gens moins âgés des potes à lui. Ce mélange-là, ça fait que le public est finalement assez large. Après avec internet et tout, sincèrement on est dans les vingt-cinq à… des fois, hier c’était soixante ans. Bon c’est un peu des vieux routards soixante-huitard, ce n’est pas non plus costard cravate, et encore, il y en a.

Vous l’expliquez comment ce mélange de générations dans votre public ?

Félix : C’est comme disait Jean-Marc, on a des influences qui peuvent plaire à des gens qui ont la soixantaine parce que ça leur rappelle leur jeunesse, car clairement on s’inspire de ça, moi je m’inspire du blues des années trente jusqu’au rock des années soixante, soixante-dix, donc quand on s’est mis ensemble et qu’on a voulu construire quelque chose, l’idée c’était ça. On a rassemblé des choses qui étaient réellement générationnelles pour le coup et le ramener avec de l’électro qui est quelque chose de très actuel, très moderne. Chacun y trouve son compte pour aimer le son que l’on fait.

Jean-Marc : La base de la musique c’est du blues, avec ça tu peux faire beaucoup de choses en fait. On est allé dans deux extrêmes, le blues, c’est une vieille musique et ça a plein de dérivé, le jazz, le rock, le métal… Nous on a décidé de mettre quelques machines et quelques claviers, de vieux claviers, c’est de vieux machins, même si les boîtes à rythmes sont plus modernes. On a mélangé ça et ça fonctionne.

Apparemment Félix n’aime pas trop qu’on catégorise, qu’on donne des étiquettes aux groupes, donc si je vous dis électro-rock, vous me répondez ?

Félix : Mais c’est très bien ! C’est pas les étiquettes le problème, l’idée de base c’était que ce qu’on voulait faire à la base, c’était quelque chose d’authentique et le problème de la musique authentique quand elle est pas figée comme la notre, parce que le blues c’est une musique figée, tu reconnais très facilement ce qui construit le blues. Nous on est pas dans quelque chose de figé, on est dans quelque chose d’authentique mais pas figé. C’est pour ça qu’au final l’étiquette correspond à certains morceaux et pas à d’autres. Le côté étiquette sur notre musique marche, parce qu’on est obligé de donner un nom pour pouvoir l’identifier. Mais
l’idée c’est de dire qu’au-delà de l’étiquette qu’on nous donne No Money Kids c’est autre chose.

Jean-Marc : L’étiquette c’est toujours un peu chiant, il faut dire les choses, ça te met dans carcan. Après c’est sûr, on ne fait pas du bal, ni de la musette, quoi que l’on a quand même une valse.

Justement, pour l’album, ça suivra la lignée de l’EP, ou on y trouvera des surprises ?

Félix : En fait, l’album et l’EP on les a quasiment travaillés en même temps, ils ont été composés à la même période, donc c’est des morceaux qui vont être dans la même veine. Pour des raisons externes au groupe, on a sorti un premier EP « Old Man » mais ces morceaux-là existaient déjà, donc ça va être clairement dans la même veine, avec quand même des choses différentes, avec des moyens de production qui sont différents, parce qu’on a évolué depuis le début, mais y aura la même patte que dans l’EP.

L’esthétique du groupe, les photos, les clips, la pochette de l’EP sont en noir et blanc, c’est par rapport à l’essence du blues un peu comme les tatouages, ou c’est pour une autre raison ?

Jean-Marc : Ouais, ce n’est pas con la comparaison avec le tatouage.

Félix : Ça correspond à l’âme des chansons en fait, on s’inspire et on se réclame du blues. Puis nos chansons, ce n’est pas des choses joyeuses. Après d’un point de vu esthétique le noir et blanc étaient quelque chose de plus attirant, de plus juste. Puis on a rencontré différents partenaires dont Djamel Boucly qui est notre photographe et qui travaille beaucoup le noir et blanc, le noir et blanc très contrastés, et ça correspondait vraiment à l’image du groupe que nous avions, mais sans être capable de le mettre en scène.

En ce qui concerne votre tournée, ça se passe comment avec le public des différentes régions ?

Félix : Ça fait longtemps qu’on est en tournée, donc notre attitude n’est pas la même. Notre rapport avec les chansons qu’on joue ce n’est pas les même non plus, et puis on est plus sûr de nous, c’est juste une évolution. L’année dernière on a fait beaucoup de dates à Paris et très peu en région, c’était le début de l’EP que l’on avait sorti, donc tous les débuts de tournées sont un peu particuliers, là on arrive quasiment à la fin de la tournée pour cet EP, forcement le rapport au public est différent. Après, c’est vrai que des fois on sent plus de chaleur dans certains lieux, quoi que, ça dépend même plus souvent du lieu que de la ville. C’est épars.

Ce genre de tournée c’est pour consolider et continuer à acquérir une base de fans qui est déjà présente, vous sentez que ça commence à grandir et à se solidifier de plus en plus ?

Jean-Marc : Ouais ça commence.

Félix : Ce qui est rassurant dans cette tournée, c’est qu’une date ça nous rapporte deux dates. Donc forcément, quand t’as le programmateur qui vient te dire « bon je vous reprogramme » ou qu’il nous dit, « contacte cette personne tu verras il peut te programmer quelque part ». Forcément, au bout d’un moment le public commence à se déplacer. On vient de région parisienne, mais quand on joue à Nantes par exemple, les bars sont blindés alors qu’on n’est pas de Nantes. Donc forcément d’un point de vu management c’est rassurant et d’un point de vue musical c’est très rassurant.

Le concert de ce soir, ça c’est bien passé pour vous ?

Jean-Marc : Ouais, ça a été.

Félix : Ouais c’était cool. Après depuis mardi on a enchaîné une date par jour, donc là on est un peu fatigué.

Jean-Marc : Ouais ça tiraille un peu là.

Félix : Ça tire un peu sur les muscles, mais c’était cool, vraiment cool. Pour notre première à Montpellier c’était vraiment sympa.

Il y a eu des changements depuis le début de la tournée, dans la mise en scène, la liste des morceaux change ou…?

Félix : Ça change tous les soirs.

Jean-Marc : C’est-à-dire qu’on a fabriqué une base déjà sur scène, dans des cafés à Nantes où on jouait tellement que j’enregistrais le concert. On a développé le concert comme ça et maintenant à chaque concert y a des trucs nouveaux qui sortent. Ça dépend vraiment du public et de nous, mais surtout du public. S’il est chaud, nous ça va nous chauffer et voilà sa part en vrille. Une vrille contrôlée, parfois pas contrôlée, mais autrement ça l’est. Ce n’est pas toujours pareil.

Ce soir y a eu du contrôle alors ou pas ?

Jean-Marc : Il y a eu de tout, du décontrôle aussi, c’était un bon voyage. On savait à peu près ce qu’on faisait là, on savait où on allait vaguement, il y avait un point d’arrivée. Parce qu’on joue avec des machines, mais on peu improviser avec ça en fait, c’est des toutes petites séquences qu’on lance ce qui fait qu’on peut changer d’ordre, on peut les commencer avant, les faire durer plus longtemps, les arrêter, c’est ce qu’on a fait d’ailleurs là. C’est vivant en fait. Si on est mort, c’est mort en fait et si on est vivant ça l’est. Comme en général on est vivant, c’est seulement vivant.

Les sons justement, vous les faites, vous allez les trouver… ?

Jean-Marc : On les a enregistrés tous les deux. On a de vieux synthés, des vieux sons de batteries, on les invente, on le fait ensuite. J’ai des synthés analogiques, donc voilà, on les prend, le son nous plait, on enregistre sur mon sampleur et après les samples que l’on a, on les rebalance sur scène.

Félix : C’est un travail de studio ça en plus, quand on commence à travailler sur une nouvelle chanson avant de le jouer en répète, nous on est obligé de l’enregistrer, donc passer par la case studio donc on construit tout et après on fait des samples de ce qu’on a fait nous. Ce n’est pas des plugs-in que l’on a téléchargé, c’est des sons que l’on a sélectionnés, que l’on a faits. C’est un travail de production, qu’on ramène sur scène.

Jean-Marc : L’idée c’est ça en fait. Des fois, c’est comme ce que je te disais tout à l’heure, pendant les concerts quand ça part en vrille, quand sa vrille super, là on s’en rappelle quand j’enregistre et de là on fait au studio, on fait une production, on fait ce truc-là et on le fixe. Mais c’est souvent défixé après. Ça évolue comme ça en fait. On est libre avec les machines, on n’est pas enfermé avec. On fait ce qu’on veut avec ce truc-là.

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