Un peu avant leur passage au festival Tour de Chauffe 2016, l’équipe de Ça C’est Culte a eu l’occasion de rencontrer les membres du trio Space Alligators. Propos recueillis par Davy Kazimierzak, Nicolas Fournier et Céline. Crédits photos : Ludovic Mannechez.
Bonjour les Space Alligators ! Racontez-nous votre histoire…
Gauthier : On allait à la piscine ensemble (rires).
Martin : Après la piscine, on s’est dit que l’on allait faire un peu de musique quand même. On a commencé à faire de la reprise comme beaucoup de petits groupes. Et puis un jour on s’est dit « il y en a marre de se trimbaler tout le matos ». Donc a commencé à faire des chansons à deux. On mélangeait des reprises et des compositions. Et puis à deux ça devenait trop léger. Donc on a dit « on va en prendre un troisième ! ». On a commencé un trio qui s’appelait déjà Space Alligators. C’était en 2012. J’étais à la batterie, Gauthier était à la basse. Et puis nous a rejoints Benjamin. C’est là que l’on a fait notre premier set de compositions, qui tenait assez bien la route. Et puis Benjamin nous a quitté pour partir dans les Vosges. Ainsi, je suis passé à la guitare et puis on a recruté Nathan à la batterie.
Gauthier : Cela fait un peu plus d’un an maintenant.
Martin : Cela prend un peu plus de place et l’on est assez satisfaits de ce que l’on fait. On a sorti un EP en novembre 2015. Depuis on tourne avec. Cela se passe plutôt bien.
Vous parliez de reprises. Qu’est-ce que vous repreniez à ce moment-là ?
Gauthier : Nous sommes très dans l’autodérision et second degré. Notre truc était de reprendre des morceaux très ringards et de les jouer en acoustique, à notre sauce. En mettant une petite touche en plus.
Martin : On faisait « Moi… lolita« , des tubes de l’été…
Gauthier : « Born to be alive » aussi… C’était l’idée de reprendre des morceaux assez disco et de les mettre à notre sauce.
Martin : C’était rigolo, on avait plaisir à le faire. Le public suivait, bien que ce soit décalé.
Vous avez sorti un album précédemment, Banana Club. Quelles furent vos inspirations lors de sa création ?
Martin : Banana Club est un EP où il y a quatre chansons très différentes. On a des influences qui vont de Franz Ferdinand à Kings of Leon, Gush, etc. On a des inspirations très larges. Banana Club est un mélange de tout ce que l’on aime bien. Chaque chanson a une identité très particulière. On l’a écrit en se disant que l’on n’avait pas de limites. On peut passer du blanc au noir. Sans qu’il y ait nécessairement de lien entre les chansons. C’est surtout quelque choses qui nous ressemble.
Gauthier : On n’a pas tellement été influencés par d’autres groupes. C’était davantage l’énergie du moment. Fin de l’été, on avait passé du temps à faire des concerts ensemble. On a une bonne pêche. C’est bien énergique. Ça s’est fait dans l’action. C’était plus influencé par l’environnement que par la musique finalement. On a une bonne cohésion.
Comment et où l’avez-vous enregistré ?
Martin : On l’a enregistré au Bosshog studio à côté de Béthune. Cela s’est fait à la suite d’un tremplin : le tremplin en Poche ! On a gagné ce tremplin et ils nous ont payé deux des quatre titres de l’EP. Cela nous a beaucoup aidé, car nous n’aurions pas eu les moyens de le faire complètement.
Combien de temps avez-vous mis pour la réalisation de votre album ?
Martin : L’enregistrement de l’EP nous a pris une semaine.
Gauthier : On avait bien préparé à l’avance au studio. On avait beaucoup maquetté à la maison pendant deux mois pour quatre titres. C’est conséquent, cependant on a testé toutes les versions des morceaux pour voir si l’on ne faisait pas des erreurs de choix dans l’univers que l’on allait donner aux morceaux. C’est ce qui a pris le plus de temps et après une fois arrivés en studio, on savait ce que l’on voulait. Par conséquent, tout a roulé !
Vous cumulez les dates de concerts. Prochainement on pourra vous voir à l’International à Paris ou au Poche à Béthune. Que vous procure la scène ? Comment ça se passe avec le public ?
Martin : En général ça se passe plutôt de bien. Le public est assez réceptif, que ce soient les jeunes ou les moins jeunes. Notre musique est très accessible. On essaye de faire quelque chose d’assez entraînant, qui touche directement les gens. On a un public de tous les âges. Et comme l’on fait des concerts à des endroits très distincts, c’est là que l’on se rend compte, aussi bien dans les cafés-concerts que dans les festivals, que ça se passe bien. Quelquefois, on récupère du public des autres groupes, groupes qui ne sont pas forcément dans le même style que le nôtre. En général, le retour est très positif. Les gens se souviennent de nos chansons. C’est une sacrée satisfaction.
Vous êtes sélectionnés cette année pour la onzième édition du Tour de Chauffe. On vous verra notamment en première partie de The Limiñanas à Comines. Qu’est-ce que ça vous fait d’être programmés lors de ce festival régional, parmi des têtes d’affiche telles que Radio Elvis, Grand Blanc, Mesparrow, etc. ?
Gauthier : Déjà, ça fait huit ans que je suis arrivé sur Lille, ça fait huit ans que je vois les affiches du Tour de Chauffe et de me dire « c’est génial c’est génial ». Et là je suis passé sur l’affiche. Donc ça c’est cool ! Je suis fier mais c’est surtout de se dire que ça nous a permis de travailler de manière assez précise sur un projet qui nous tient à cœur. Puis, savoir que nous sommes entourés de professionnels, ça nous motive encore plus ! Cela fait des années que je vois ce festival… Waouh c’est top !
Les Space Alligators, où vous voyez-vous demain ?
Martin : Demain, demain ou après-demain (rires) ? En fait, on a un gros problème de vision à court et long terme, car on a chacun un travail. C’est déjà très compliqué de se projeter avec des objectifs de carrière là-dessus. Si l’on oublie le fait que l’on travaille tous de notre côté, on se voit bien sur la scène de Rock en Seine dans deux ans. On ne désespère pas, néanmoins c’est compliqué. La semaine on ne peut pas vraiment se voir et jouer aussi souvent que l’on souhaiterait.
Gauthier : Cela va un peu se calmer. Car là actuellement, il y a Nathan qui est sur Paris. Martin qui n’est pas tout près non plus. Progressivement, on est en train de se centraliser autour de Lille. Ce sera plus simple pour se voir la semaine. Là, on se voit les week-ends et le reste de la semaine c’est un peu la course. C’est un rythme de vie qui est assez particulier pour le moment. Mais comme ça reste occasionnel, ça va être deux ou trois mois chargés. Ensuite, on a un mois où l’on peut se retrouver avec un peu plus de calme. Pour l’instant, on combine bien les deux. D’ici quelque temps, si l’on a des opportunités, je pense que l’on saura les saisir.
Envisagez-vous un prochain album ?
Martin : On y pense. Là, on a un set d’une heure qui tient la route. On est en manque de temps pour composer. Si l’on avait une quinzaine de chansons, ce serait top. Malheureusement, on ne les a pas encore.
Gauthier : Je pense que nous sommes dans la période où l’on a envie de composer. Avec la résidence, l’enregistrement studio, les concerts qui se préparent, le temps pour composer on ne l’a pas. Souvent quand on compose, ce sont des moments où c’est calme. Là, souvent on se voit et on l’on a très peu de temps. Alors, on ne peut pas composer ensemble de manière efficace. Il y aura certainement un prochain Ep avant l’album. Nous sommes plus familiers avec des formats courts.
Enfin, un ou des petit(s) mots pour vos fans des Hauts-de-France et plus encore ?
Martin : On a hâte de retrouver tout le monde, que ce ce soit à Béthune, mais aussi à Comines et puis quelques fans parisiens vus à l’International. On a hâte aussi de faire découvrir les deux titres que l’on a enregistrés au Tour de Chauffe, qui vont sortir sur la compilation du Tour de Chauffe. Pas mal de monde nous réclame les nouvelles chansons. On espère que ça leur fera plaisir d’entendre ces nouveaux titres. Les Space Alligators ont hâte de les retrouver en concerts !