
C’est lors de son concert au festival de la Côté d’Opale édition 2015 que nous avons eu l’occasion de rencontrer Christophe Chassol et son batteur Lawrence Clais.
Vous retrouverez Chassol le 16 octobre 2015 au Tourcoing Jazz festival. Propos recueillis par Christine Protin. Crédit photo : Céline Galant.
Big Sun, signifie retour aux sources ?
Chassol : Non, pas retour aux sources. Les sources en Martinique sont toujours là.
Le projet, comment s’est-il créé à l’origine ? Est-ce la musique qui va venir habiller les images ? Ou est-ce que c’est d’abord l’idée de chercher des images avec un projet en tête au départ ?
Déjà, chronologiquement, je me demande ce que j’ai envie de faire. Je trouve le truc que j’ai envie de faire. Là, c’était filmer le carnaval aux Antilles, la langue créole, la nature. Je voulais faire tout ça. Donc j’ai monté ma petite équipe pour tourner les images et j’ai précomposé deux ou trois grilles d’accords avant de partir. Ensuite, je commence à « mélodifier » sur certaines prises de vue. Et ensuite je me demande ce que je veux dire, ce que je veux raconter. Donc je fais une chronologie, un plan en trois parties en général. Et j’adapte les prises de vue dans les tonalités de grilles d’accords que j’ai composées, qui vont revenir pendant tout le film. Après, cela donne un collage.
Un collage et un projet assez fou…
C’est assez raisonné. Oui, il y a plein de choses.
C’est foisonnant. C’est riche, c’est sans répit. Et hypnotique.
(sourire) Cool ! Cela fait plaisir !
Combien de temps faut-il pour un projet comme celui-là ?
Bon, il faut y penser déjà… J’y ai pensé la première fois durant l’été 2013. Nous sommes partis filmer en mars 2014. Ensuite, j’avais deux mois et demi pour faire le premier concert à la Cité de la Musique dans une première version. En novembre je m’y suis remis pour faire le disque et préparer la tournée en même temps.
La musique que tu crées, tu la ranges dans quelle catégorie ?
Cela vient du classique et du jazz. Il y a un truc un peu pop dans les accords. Un truc de la musique de film à la Ennio Morricone aussi dans les accords. Et puis il y a aussi le minimalisme américain, et le jazz avec Herbie Hancock, Miles Davis, et beaucoup de choses. C’est un mélange de ce que j’ai écouté. Sans oublier aussi le Third stream (le troisième courant). C’est une musique qui est née dans les années 1950… Genre West Side Story.
Donc tes inspirations : le jazz, le classique ?
Oui et tout ce que l’on écoute en grandissant.
Tu composes tout. Comment c’est de composer de la musique ? De la batterie par exemple…
On se connaît depuis longtemps avec Lawrence. On s’est connus sur la tournée de Phoenix. Après chaque balance on jouait tous les deux. Chaque fois que je lui demande de jouer de la batterie, on enregistre en une fois. C’est lui qui crée ses parties.
Et les prochains projets ?
Je ne sais pas encore. Il y a pas mal d’envies. On verra...