
Frànçois and The Atlas Mountains était de passage ce jeudi soir au Colisée de Lens pour une tournée. Une tournée visant spécifiquement à promouvoir leur dernier EP enregistré avec des musiciens africains.
Mais avant Frànçois and The Atlas Mountains, place à Tim Fromont Placenti, jeune auteur compositeur originaire de la région lilloise et entouré pour l’occasion de trois comparses (François à la guitare, Rémy aux percussions et un autre Rémy au violoncelle). La formation distille ainsi des compositions folk agréables. Largement acoustique (avec parfois des petites intonations flamenco dans les guitares), le concert permet de mettre en avant la voix de son interprète. Parfois soutenue par le guitariste pour donner plus de profondeur au chant. Tim a bien fait du chemin depuis le Tour de Chauffe 2012. L’album Original Sadtrack est là pour le prouver. L’ensemble est juste assez mélancolique et suffisamment rythmé pour donner à tous l’envie de s’intéresser à ce groupe qui tourne énormément dans la région.
Place maintenant à la tête d’affiche Frànçois and The Atlas Mountains. De retour dans la région après leur passage sur la scène des nuits secrètes l’été dernier. Le groupe est venu, comme on l’a dit pour leur EP L’homme tranquille qui donne son titre à cette tournée en compagnie de deux musiciens burkinabés. Mais tout d’abord, on a le droit à la liste traditionnelle des titres de la formation franco-britannique. Très accès sur le dernier album Piano Ombre.
C’est toujours aussi agréable d’entendre leur pop sous influence électro qui évolue dans un cadre très travaillé. S’inspirant de la pochette de leur album avec en fond une image schématisant une forêt et de longues bandes qui descendent du plafond vers le sol. Ces piliers de la musique francophone (bien que signé sur un label britannique) ont su imposer leur pop avec un succès critique et public mérité. La très efficace La vérité symbolise d’ailleurs à elle seule la qualité d’écriture du groupe.
Mais à peine le temps de mettre en place l’ambiance que déjà le gros rebondissement du concert s’opère. Deux musiciens traditionnels burkinabés (Sanou Dara et Papa Djiga Boubacar) rejoignent le groupe sur scène pour The way to the forest. Ils resteront dans cette configuration pour le reste de la prestation. À la fin de cette chanson, François présente ses acolytes. Ceci permet de faire un petit tour des projets respectifs de ceux-ci. Babe pour Gérard Black et Petit Fantôme pour Pierre Lostaunau.
Sanou joue du balafon (sur une sorte de xylophone). Il trouve sa place naturellement aux côtés de Gerard Black, le claviériste écossais. Son comparse Papa va quant à lui de l’autre côté de la scène près de François Marry. Petit Fantôme avec son n’goni (un instrument à cordes ayant l’allure d’une guitare). Le pari est audacieux mais ces instruments se combinent plutôt bien à la musique de Frànçois and The Atlas Mountains. Utilisant pourtant beaucoup de machines et de programmations.
Le dynamisme de la formation est communicatif. De nombreuses personnes viennent danser dans l’espace entre les sièges et le devant de la scène à l’invitation de François. Les quatre dernières chansons seront enchaînées d’un seul bloc (Dessine, Piscine, Talalbadro et Be Water). Mais la fête n’est pas fini pour autant. Le rappel sera consacré presque exclusivement à l’EP mentionné au début auquel s’ajoute une composition de Sanou Dara (Dimiyando). Autre grand moment du spectacle, la chanson Ayan Filé, composé lors de leur périple africain.
Incontestablement, cette soirée Frànçois and The Atlas Mountains est l’un des grands moments de la programmation du Colisée de cette année. Cette rencontre savoureuse entre des univers qui ont trouvé leur complémentarité et qui ont enchanté le public.
Découvrez le reportage photo de Sébastien Ciron.
Nicolas Fournier