
Si je vous dis musique russe, vous me répondez quoi ? Chostakovitch, Rachmaninov, Prokofiev peut-être. Je vous arrête tout de suite, vous faites fausse route. Loin de leurs célèbres aînés qui ont contribué à dessiner le romantisme classique, les Pétersbourgeois de Little Big pratiquent plus sûrement un gros électro tapageur et outrancier (ou alors ils ont leurs propres définitions du romantisme à la russe).
Avant ce grand cirque avec Little Big, c’est DJ Blondin qui passe derrière les platines
Arrivé avec beaucoup d’avance avant l’arrivée de Little Big, celui-ci fait mieux que simplement faire patienter les fans du groupe russe. Lui aussi est adepte d’un big beat fait pour danser et tailler pour les discothèques. Il montrera son efficacité pendant plus d’une heure. Car il faudra qu’un membre de l’équipe technique lui rappelle plusieurs fois qu’il était temps qu’il quitte la scène pour qu’il daigne la quitter. C’est toujours un peu casse-gueule de programmer un DJ en première partie (d’autant plus qu’il était tout juste 18 heures quand il a débuté son set). Mais finalement dans ce cas, c’était parfaitement dans le ton de ce qui allait suivre.
Enfin arrivent les compatriotes de Vladimir Poutine
Pas sûr que l’actuelle locataire (ou plutôt propriétaire) du Kremlin apprécie le travail et les tenues vulgaires de ce quintet, pourtant originaire de la même ville que la sienne. Avec eux, passez votre chemin amateur de bon goût et de raffinement. Au programme, musique violente, paroles outrancières et tenues vulgaires. Pour le plus grand plaisir du public qui hurle comme s’il s’agissait d’un boys band.
La musique (enfin plutôt le gros son martelé sans s’appesantir sur les nuances) est uniquement produite par un DJ, Sergey qui laisse le champ libre à deux chanteurs : Ilya dont les tatouages sur le ventre sont reproduits à l’identique sur les t-shirts vendus à leur stand et Olympia, une naine avec de faux airs de Scarlett Johansson.
Le duo a tout l’espace nécessaire pour haranguer la foule et assurer le spectacle tout en couleur. Les lumières sont criardes… parfaitement ce à quoi on s’attendait de la part d’un groupe qui annonce clairement en vouloir à notre argent (« Give me your Money ») afin de faire la fête (« To Party »).
Vers la moitié du spectacle, un nouveau duo de chanteurs entre en piste
Car oui cela ressemble vraiment à un grand cirque. On admirera donc Sophia, aguicheuse au possible, plus pour son déhanché que pour ses talents de chanteuse. La suite se compose de plusieurs titres, qui ne seront sans doute jamais approuvés par le ministère du tourisme local (« Russian Hooligans », « Everyday i’m drinking »). Néanmoins, ils abordent toutefois la politique… à leur façon (« Fucking Assholes »).
On ne saura probablement jamais ce qu’ils chantent exactement. De toute façon les paroles sont justes là pour choquer et assurer le rythme au service d’une musique assez répétitive (à quelques exceptions près comme « Rave On »). Mais bon sang que c’est jouissif ! Little Big a trouvé une sorte d’alchimie idéale pour assurer le spectacle et permettre à tous de se défouler.
Il est à peine 20h45 quand le groupe termine son concert
Non sans s’en avoir tenu à nous entretenir de leurs particularités anatomiques (« Big Dick »). Il est tôt certes, mais tout le monde est rincé. Le sol est trempé de sueur et les quelques personnes croisées dans la rue après on l’air ravi de ce moment. Et effectivement c’était génial. Leur seul mot d’ordre, c’est la fête. Et ces cinq Russes ont trouvé le cocktail parfait pour cela. Cpaciba !