Nouvel album (« Les choses défendues ») et nouvelle tournée pour Cali.
Une nouvelle tournée pour Cali, un peu spéciale, puisqu’il se présente seul sur scène dans un univers acoustique. Ceci n’est pas sans rappeler la récente tournée « En petit ensemble » de Miossec quand ce dernier a souhaité tester sur scène les titres de son dernier opus. Mais là où le Breton s’est entouré de musiciens, son ami Catalan préfère lui la solitude. Le coup d’envoi a été donné en Belgique et nous avons pu assister à son dernier concert de cette série à Tournai.
Le lieu est parfaitement adapté au propos de cette tournée. La Maison de la Culture a ouvert une salle disposée en amphithéâtre. Un public restreint mais enthousiaste a pris place sur les sièges (même si quelques titres comme « Je m’en vais » ou « C’est quand le bonheur » feront se lever les spectateurs). La grande force de Cali est bien sur de mettre à profit cette proximité avec le public. Car au-delà de la sérénité qui se transmet par l’interprétation simple et apaisée de sa musique, celui-ci s’autorise de longues digressions entre les morceaux afin de présenter certaines chansons, leur origine ou tout simplement pour se livrer au public. Sa fugue à 16 ans pour rejoindre une amie en Angleterre (« I Want You ») est évoquée tout comme ses premiers pas dans une formation punk de son lycée… et de son renvoi de l’établissement après avoir joué un titre provocateur lors d’une fête locale. On notera aussi un hommage à Daniel Darc (« Je ne vivrai pas sans toi »).
Il s’approche souvent du bord de la scène, pour y recueillir les ovations du public belge, très fervent ce soir. Il reçoit même un cadeau d’une dame de l’assistance. Il en profitera pour se faire porter par la foule jusqu’au sommet de cette assemblée, jusqu’à la régie son. Comme il le dira lui-même, lui qui voulait faire quelque chose de plus calme, le voilà servi. Difficile de se refaire. On est habitué à le voir sans cesse sur la brèche, énergique comme une pile et la configuration de cette tournée n’y changera rien, il reste dynamique et généreux, fidèle à lui-même.
Car si la liste des chansons est restreinte (17 chansons au total), on relèvera que le Perpignanais livrera une prestation de plus de deux heures présentant aussi bien les titres du dernier album (qu’on aimerait pourtant bien pouvoir entendre dans leurs versions studio plus tendues) que ces tubes les plus connus au cours d’une prestation de plus de deuxheures. L’exercice paraît le réjouir au plus haut point. Le final prendra d’ailleurs une saveur toute particulière, entre ce dernier morceau interprété dans la pénombre simplement éclairée par une bougie ou enfin cet ultime rappel durant lequel il lit un texte de Léo Ferré.
Cette tournée, dont les Belges auront eu la primeur, se révèle être un exercice de style inhabituel mais intéressant dans lequel Cali s’est mis en danger et dont il se sort avec brio. On espère toutefois pouvoir bientôt le revoir dans des conditions plus traditionnelles ne serait-ce que pour constater l’évolution présente dans ce nouvel album.
Découvrez ci-dessous les photos du concert de Cali par Sébastien Ciron :
