Volver, c’est revenir. De loin, d’Argentine précisément, et faire le voyage retour vers l’Europe. Benjamin Biolay nous embarque de nouveau.
Cet album se nomme donc Volver et c’est par conséquent une nouvelle invitation. Le deuxième chapitre du diptyque argentin Palermo Hollywood. Commencé avec l’album éponyme, il y a un an et couronné par une Victoire de la Musique, meilleur album de chansons 2016. Benjamin l’a écrit et composé en deux temps. Comme un chassé-croisé musical ardent, sentimental et géographique. En artiste toujours si inspiré, il nous balade. Il met sa carte du tendre en musique et l’itinéraire de ce retour. Cette échappée lumineuse évoque autant Paris, Rome que Buenos Aires. Ces capitales latines se répondent dans Volver et se jouent de nos émotions en mélangeant leurs sons et leurs sens.
Palette de couleurs latines
Les notes mélancoliques du bandonéon, les accords métalliques du charango, la chaleur des peaux et des percussions et la pulsation des rythmes urbains de neo cumbia, prolongent l’éclat latin qui brillait déjà dans Palermo Hollywood. Mêlées aux envolées des orchestrations toujours sophistiquées. Les arrangements de cordes portent la signature d’un styliste habillant et enluminant les compositions. L’énergie électrique des titres rock et les chansons de ce nouvel album font de Benjamin Biolay, un savant de la chanson pop française. Un artiste accompli passant ses nuits en studio et maîtrisant sa production jusqu’à l’aube. Il prend des risques et se renouvelle.
Biolay défend sa liberté artistique
Il écrit sa partition personnelle album après album. Volver est son neuvième album studio. Il embrasse les différents styles qui lui plaisent, sans jamais se laisser formater ni enfermer par un genre. Benjamin Biolay est l’héritier d’une chanson française haut de gamme. Artisan de cette liaison amoureuse si française du texte et de la musique, des mots qui nous parlent si bien et des mélodies attachantes qui nous accompagnent dans la vie. Voilà que surgit un îlot au milieu du disque. Une reprise inattendue. Biolay se met au piano, écrit un nouvel arrangement de cordes et revisite sans trahir Avec le temps.