
Aston Villa était à l’affiche, ce samedi soir, à la fête de la musique à Saint-Dizier. La sous-préfecture de la Haute-Marne a souhaité miser cette année sur un groupe reconnu pour générer un certain attrait sur cette fête qui coïncide avec le passage à l’été.
Le groupe se produit sur une des places de la ville, entre la mairie et le théâtre. Il fait beau. L’endroit est agréable. Tous les ingrédients sont là pour passer un bon moment. Aston Villa s’est fait discret ces dernières années, c’est peu dire. Un long silence seulement rompu l’an dernier avec la sortie d’un nouvel album Joy Machine. Une tournée a suivi qui leur a permis de se retrouver à nouveau devant un public. Au tour de Saint-Dizier ce soir d’être témoin de ce grand retour.
L’introduction parlée du Baiser nous rappelle à leur bon souvenir instantanément avec leur style particulier d’un rock rythmé, influencé par Eiffel ou Luke et qui chante également en français.
On se remémore aussi ces riffs toujours aussi efficaces même pour des titres vieux de vingt ans (Les codes). L’absence a été longue et il faudra de la patience pour reconquérir le public. Celui-ci répondra par intermittence (notamment pour accompagner le groupe par des aboiements pour la chanson Le chien), mais reste un peu trop distant. Pourtant la première partie du concert fait la part belle aux anciens titres. D’ailleurs, le groupe ne jouera jamais plus de deux titres consécutifs du dernier opus.
Ce concert représente donc une bonne opportunité de pouvoir réécouter L’Âge d’or ou J’en rêve, les meilleurs titres de l’album Extraversion qui est donc particulièrement bien mis en valeur ce soir. Contrairement au précédent opus De jour comme de nuit, plutôt laissé à l’écart. Seul le titre éponyme sera joué tandis que les singles lancés à l’époque de sa sortie (Un million de lézards, Regarde-moi) seront laissés de côté.
Dommage. On a donc l’impression d’un jeu de va-et-vient le long de ce concert entre (très) anciens titres et les nouvelles compos de Joy Machine.
Les 17 titres interprétés ce soir restent pertinents. La qualité générale est là. On a clairement l’impression de retrouver Aston Villa sans l’avoir jamais vraiment quitté, sans cette coupure de près de dix ans. Le concert ne sera pas non plus linéaire. On découvre l’incorporation de boucles électros (Badminton). On apprécie quand le tempo ralenti (L’âge d’or, Raisonne) et on revient avec un rock saturé (Bonne nouvelle). Un rock enlevé qui influence aussi la retranscription des nouveaux titres en live. L’écoute du dernier album se révèle en effet plutôt décevante à ce niveau-là. On pourra aussi les entendre reprendre un titre des Queens of the Stone Age (In My Head). Un choix surprenant car on ne les attend pas vraiment sur ce terrain.
Le final paraîtra presque écourté, avec deux titres du dernier album Projet Y et Cortex et le sublime Raisonne. Un concert qui permet de se rassurer sur l’avenir du groupe. Le retour est fait pour durer, le set est carré, les nouvelles compos tiennent la route en concert. Les spectateurs qui souhaitent assister aux prochains concerts du groupe ne seront pas déçus.
Nicolas Fournier