
La nuit commence à tomber sur Roubaix ce samedi soir. La foule (plutôt âgée, ne le cachons pas) commence à converger vers le Colisée. Le nom de la tête d’affiche du jour s’inscrit en cinq grosses lettres rouges sur la devanture. Texas est en ville ce soir ! Alors que nous réservent les Écossais ce soir après près de 30 ans de carrière et alors qu’un nouvel album (Jump on Board) vient de sortir ?
La soirée commence avec un duo mixte originaire de Glasgow : Hightre. Peu d’informations circulent sur ce groupe. Outre leur ville d’origine, on notera un sens de la mélodie et des sonorités très années 1980 qui les rapprochent de Texas. Pour le reste, c’est très électro. Et même si le public n’est pas venu pour eux (la salle n’est pas encore pleine lors de leur passage)… Avec six titres expédiés en 20 minutes (dont une reprise de Boys Don’t Cry des Cure) difficiles de se faire une opinion. Mais la prestation est globalement plaisante et le groupe sympathique.

30 ans de carrière pour Texas résumés en 2 heures
Place ensuite à la tête d’affiche : Texas. Groupe phare des années 1990 qui a réussi à rester médiatique en s’adaptant au fil des ans et porté par la personnalité de sa chanteuse Sharleen Spiteri. Le visage est presque devenu le logo de la formation britannique tant il orne leurs pochettes et T-shirts.
À peine une nuée de fumée se dissipe, permettant aux musiciens de prendre place qu’elle apparaît déjà, haranguant la foule en déclamant les trois syllabes de The Conversation. Le public se lève presque instantanément. La soirée part sûre de très bonnes bases.
Il faut dire que Texas a de la ressource et puise dans sa longue carrière les tubes en puissance facilement identifiable.
Le dernier album Jump on Board ne sera pas le plus joué. Quatre chansons jouées dont « Can’t Control« . On retrouve dans ces morceaux, la sensualité qui jalonne l’oeuvre des Écossais (de « Summer Son » à « Say What You Want« ). Il faut dire que le groupe cherche à plaire à son public. Public qui a facilement le même âge que son idole.(Sharleen fêtera ses cinquante ans trois jours plus tard). Et bien évidemment, il ne viendrait à l’idée de personne de bouder son plaisir au son d’ « Everyday Now » ou des « In Our Lifetime » et « Halo« .
La vraie surprise c’est la joie communicative du groupe par la voix de sa chanteuse Sharleen Spiteri.
Arpentant la scène d’un bout à l’autre, s’adressant régulièrement au public (dans un français plus que correct mais si elle est plus à l’aise dans sa langue maternelle) et multipliant les anecdotes (parfois franchement intimes) avec le public. Amoureuse de la France (elle ne cessera de le répéter), le public de ce soir lui rendra largement sa gentillesse. Une dame viendra même se joindre à la formation pour interpréter avec justesse So Called Friend. On notera aussi deux reprises dont une d’Al Green (Tired of Being Alone) pour laquelle Sharleen s’accompagne au clavier. Elle fait étalage de ses capacités vocales ou encore cette version acoustique et épurée d’In Demand.
Ce n’est pas tout ça, mais ça fait bientôt deux heures de concert. Il faut bien conclure avec un enchaînement très marqué 1990 : « I Dont Want a Lover« , « Black Eyed Boy » et « Say What You Want« .
S’il n’y a pas eu de prise de risque, le set de Texas est rodé et respire en même temps une certaine forme d’authenticité et de connivence avec le public. En alignant ainsi les succès d’une oeuvre façonnée sur trois décennies, les Écossais n’ont pas raté leur coup avec le public roubaisien.
Crédit photos : Sebastien Ciron
Les photos de la soirée / Les morceaux de Hightre / Les morceaux de Texas