
Nicolas était au concert de Vianney, avec en première partie Émilie Gassin à l’Aéronef de Lille le 30 octobre 2015.
« Non, je ne suis pas Vianney, mais je suis plus jolie que lui ».
C’est sur cette boutade que se présente l’Australienne Émilie Gassin. La jeune femme prend encore quelques minutes pour parler au public avant même de jouer la moindre note. Ce n’est qu’après cela que l’on pourra entendre la musique folk que la jeune femme interprète seule avec sa guitare acoustique. Les compositions font parfois penser à de Ed Sheeran (période « A Team« ). Elle aime échanger avec le public de l’Aéronef et se lance même à chanter en français avec un beau succès (dont son léger accent ne doit pas être tout à fait étranger).
De sa voix douce, elle reprend même l’horripilant « Freed from Desire » de Gala. Eh oui, moi non plus je ne pensais que l’on pourrait tirer quelque chose de bon d’un morceau d’eurodance. Elle présente principalement les titres de son premier opus Curiosity dont l’un d’eux sera sur la bande originale du prochain film de Jean Dujardin. Ces cinq titres joués en moins de trente minutes sont un franc succès pour Émilie, comme en témoigne la longue fille d’attente pour obtenir une dédicace sur son stand à la fin de son set. Ce serait avec plaisir qu’on la reverrait en concert en tête d’affiche.
Vianney aussi entre sur la scène de l’Aéronef seul avec sa guitare.
Et comme il le dit lui-même rapidement : « n’attendez pas les autres musiciens, personne d’autre ne viendra ». Mais d’autres surprises sont réservées au public lillois que l’on se rassure. Vianney est donc seul sur scène, bien qu’aidé par des pédales d’effets, c’est essentiellement sur le son de sa guitare acoustique que repose sa prestation. Si l’expérience est probante pour certaines chansons (Aux débutants de l’amour), cela manque de profondeur pour d’autres qui auraient mérité plus de densité (Veronica). Et quand on comprend que le concert va se dérouler comme cela, on craint un peu pour la suite.
Heureusement, le jeune chanteur a d’autres atouts dans sa manche, notamment sa bonne humeur. Lui aussi est adepte de la communication avec le public et se permet de chambrer un peu celui de ce soir, en se moquant (gentiment) de l’accent local (la prononciation du son « a » en « o » surtout) en proposant par exemple de chanter son tube T’es pas là (« T’es pô lô »). Le public de l’Aéronef le prend bien. Un public nombreux, familial (on voit même de très jeunes enfants) et qui connaît par cœur la plupart des paroles des chansons du premier album Idées Blanches. Et surtout un public auquel on a réservé des surprises.

La première surprise : ces deux reprises consécutives de « Man Down » de Rihanna puis de « Lean On » de Major Lazer. Deux reprises audacieuses, d’artistes éloignés de son propre style et qui enthousiasment les spectateurs. Et alors qu’il se lance dans une troisième reprise (« L’encre de tes yeux » de Francis Cabrel) il s’interrompt pour demander… à Joyce Jonathan de le rejoindre. La jeune femme était dans les coulisses. Apparemment, il y aura régulièrement des invités sur cette tournée. La présence se poursuit avec un second duo, une reprise de son propre tube « Ça ira » avant de s’éclipser et de laisser Vianney à nouveau tout seul, dans son décor minimaliste (trois miroirs sur lesquels sont projetés des filtres lumineux et des ampoules reposant sur des trépieds) plutôt étonnant quand on a en tête la pochette colorée qui illustre son album.
C’est déjà la fin du concert. Mais le public en demande encore, et surtout son succès « Pas Là ». Il profite bien évidemment d’un rappel pour le jouer, ainsi qu’un « Tout seul« , qui pourrait résumer parfaitement sa prestation, même s’il n’oublie pas de remercier toute son équipe et le public qui l’a chaudement accueilli. Globalement satisfaisant, ce concert de Vianney doit cependant son intérêt à quelques artifices (reprises, duos) sur lesquels il se repose pour compléter son set qui sans cela manquerait sans doute un peu de profondeur. Même si on ne boude pas son plaisir, on aimerait quand même bien le voir accompagné d’un groupe sur scène. Une occasion qui se présentera peut-être lors de son prochain passage dans la région, mi-novembre à Bruay-la-Bussière.
Nicolas Fournier