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Reportages

10 septembre 2015 - par Nicolas FOURNIER

Reportage Gohelle fest 20154 min. de lecture

Nouveau venu parmi les festivals à orientation métal de la région (le mois de septembre verra d’ailleurs se succéder le Raismes Fest près de Valenciennes et Du Métal à la Campagne à Rexpoëde), le Gohelle fest a choisi le bassin minier comme terre (ou plutôt terril) de jeu.

Il s’agit de la deuxième édition. La précédente avait déjà vu des poids lourds du genre comme Loudblast ou Napalm Death à l’affiche. Direction donc Loos­-en-Gohelle et plus précisément la salle Vardet, qui au vu de sa configuration est plus habituée à accueillir les apprentis basketteurs du collège voisin que des amateurs de double pédales et de cris gutturaux. C’est pourtant à ces derniers que la place est offerte pour les deux jours de cette manifestation.

On commence (très tôt) dès le vendredi après­-midi avec les Amiénois d’Yrzen qui proposeront leur death folklorique issu de leur premier album Fimmrot. C’est ensuite Nirnaeth qui se produit suite au basculement du groupe W.I.L.D. sur la journée du vendredi (faisant lui­-même suite à la défection de Benighted). Les franco­-belges sont plus expérimentés que leurs prédécesseurs avec déjà deux albums sortis et un troisième en préparation). Ils évoluent quant à eux sur un genre plus black métal. M:­Pire of Evil les suit. Ce groupe est un projet de membres de Venom, précurseur du heavy metal à la fin des années 1970. D’ailleurs de nombreuses chansons de ce groupe seront interprétées (le bien nommé Black Metal notamment) par cette formation, créée trente ans après les débuts de ces pionniers. Dans la salle, la foule commence à arriver, le spectacle est effectivement au rendez-vous.

Entre deux changements de plateau, les festivaliers peuvent se détendre sur le village installé à proximité.

Outre les inévitables stands de restauration (où les plus aventuriers oseront déguster une ch’tiflette : la tartiflette au maroilles), les fans pourront obtenir une dédicace auprès des groupes se prêtant au jeu. Parmi les commerçants, on notera aussi la présence d’un luthier dont le travail du bois est impressionnant pour des guitares de style métal, très esthétiques. On retourne sur la scène ou les Bretons de Tagada Jones ont pris place. Avec eux, on s’éloigne (un peu) du métal pour aller plus dans un sens punk. Les titres sont courts, bourrins et efficaces.

Une invitation à la fête aussi, vu le nombre de circle ­pits déclenchés durant leur heure de présence. Le ton est également plus politique avec notamment une réaction aux attentats de janvier (Je suis démocratie) qui sera suivie d’un morceau plus récent (Plus de son, plus d’image). Il est toutefois dommage que les rangs se soient un peu clairsemés durant leur set, car la qualité est là et les liens entre leur musique et le métal en ont intéressé plus d’un comme le montre la bonne ambiance parmi le public.

On quitte la Bretagne pour la Suisse avec Eluvietie pratiquant du folk-métal (!).

Oui, ça existe. Mieux que ça, c’est même plutôt bon. Des instruments traditionnels ou en tout cas peu utilisés dans les musiques actuelles (flûte, vielle à roue) avec un honorable métal. Le septuor chante aussi bien en anglais qu’en helvète et interprète même une chanson en français (L’appel de la montagne). Le chant masculin est principalement inspiré par le chant guttural traditionnel du métal. Et juste au moment où l’on se disait qu’un accompagnement féminin manquait, une jeune femme vient ajouter son timbre sur les chansons suivantes. La formation suisse est visiblement très populaire. Il y a beaucoup de jeunes fans, arborant souvent un t-shirt à leur effigie. C’est d’ailleurs au cours de leur passage, que l’on atteindra le pic de fréquentation de la salle. Une très bonne découverte, même si la formule s’épuise et perd assez vite son intérêt une fois l’effet de surprise passée.

On assiste ensuite au concert d’Obituary. Pionnier du genre death metal dès le milieu des années 1980 et en provenance directe de Floride. Très attendu par les fans (certes moins nombreux que ceux d’Eluveitie, mais bien présents tout de même), le quintet ne décevra pas. Les musiciens alterneront les titres issus de leur dernier album Inked in Blood (sorti l’an dernier) avec leur tout premier Slowly We Rot. Un vrai plaisir pour les amateurs du genre.

Pour ceux qui voulaient fuir la braderie de Lille qui se tenait le même week-­end, la fête se poursuivait le lendemain avec notamment à l’affiche Entombed A.D, Carcass et les régionaux de l’étape : W.I.L.D.

Nicolas Fournier

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