Métamorphoses est le titre du spectacle présenté trois soirs de suite par l’ONL : deux fois au Nouveau Siècle et une fois à la Philharmonie de Paris (qui d’ailleurs avait été reçu l’an passé).
Le programme est éclectique avec l’ONL (Orchestre National de Lille) : il comporte deux œuvres de Tchaïkovski et les quatre compositions interprétées sont de durées très variables et les émotions transmises sont également très différentes.
Il est assez étrange de se retrouver dans cette salle dont un siège sur deux doit rester vide. Il y a quand même du monde pour applaudir l’orchestre et son invité le violoncelliste solo Misha Maisky (qui le matin même présentait son travail commun avec au piano sa propre fille). À noter que le concert de cette soirée a été enregistré et sera diffusé sur YouTube. Ce début d’année est marqué par la présence d’invités prestigieux puisque le violoniste Nemanja Radulovic était déjà invité pour les concerts de rentrée et reviendra quelques jours après.
On commence par une Nocturne de Tchaïkovski, une œuvre courte (quinze minutes) douce et fragile et qui paraît étonnante pour les spectateurs qui, comme moi, attendait quelque chose de plus flamboyant de la part du créateur du Lac des Cygnes.
On passe ensuite à une pièce plus longue (trente minutes) de Max Bruch composée à partir de musiques juives et dédiée à la communauté israélite de Liverpool : Kol Nidrei. La composition est marquée par de nombreux pizzicatos des violons et on notera aussi le solo de violoncelle très mécanique, presque brutal servi par Maïski.
On poursuit dans le grand écart stylistique avec les très courtes (cinq minutes) Variations sur un thème Rococo de Tchaïkovski. Une œuvre dont les notes de harpe lui confère une ambiance très aquatique. Ce sera la dernière composition interprétée avec Maïsky qui laisse l’orchestre seul pour la dernière œuvre.
Après une pause de dix minutes le temps de tout réorganiser, il ne reste que les instruments à cordes pour les Métamorphoses, l’œuvre qui donne son titre au spectacle de ce soir.
Il s’agit d’une ouvre de Richard Strauss rendant hommage à la destruction de l’opéra de Munich.
On passe effectivement par une large palette d’émotions dans cette dernière composition de trente minutes. La tristesse bien sûr, qui marque le début, mais tout de même l’espoir vers la fin.
Au final, le public de l’ONL est ravi de la prestation il faut dire que le programme fut riche et varié et l’interprétation de Mischa Maïsky véritablement formidable. Et l’ONL réserve encore de bonnes surprises ce mois-ci, puisqu’outre le retour de Jean-Claude Casadesus à la direction (les 22 et 25), deux soirées consacrées au cinéma d’Alfred Hitchcock sont programmées les 30 et 31 pour des ciné-concerts avec à l’affiche respectivement Psychose et Vertigo.
Crédits photos : Ugo Ponte (ONL) et Nicolas Fournier.