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Paradis Recto Verso

Artistes

29 août 2016 - par L'équipe

Paradis en Recto Verso, premier album4 min. de lecture

Recto Verso est le fruit d’un long travail commencé en mars 2013 par le duo Paradis, qui sortira le 23 septembre 2016.

Cet album de Paradis s’est achevé en début d’année 2016, presque trois ans plus tard. Autant dire une éternité… dans une époque où l’impatience nous dicte ses règles. Trois ans pour un premier album, cela va à l’encontre de toute logique, mais qu’apporte la logique à une démarche artistique ?

Paradis a donc pris son temps. Comme toujours, serait-on tenté d’ajouter à propos du duo formé par Simon Mény et Pierre Rousseau. Un premier maxi en 2011 (Parfait Tirage / La ballade de Jim, réinterprétation du succès d’Alain Souchon), un second en 2012 (Hémisphère / Je m’ennuie). Puis, un EP en 2015 (Couleurs primaires), quelques remixes (notamment pour Christine and the Queens, qu’ils accompagnent en première partie le temps d’une tournée). Des collaborations dans la mode (une performance pour un défilé Acne Studios au Centre Pompidou, deux t-shirts avec A.P.C.). Une bande originale entre-temps (un court-métrage de Sacha Barbin, Mes amours décomposé(e)s). À chaque fois, l’aura de Paradis a grandi et le duo s’est doucement installé comme l’un des meilleurs espoirs de la scène hexagonale.

L’histoire de Paradis commence à Paris en 2010.

Une soirée organisée par des amis communs. L’évidence d’une collaboration qui s’impose au fil de la discussion. Qu’avaient-ils à partager ? Une enfance à l’étranger (Pierre a grandi à New-York et Londres, Simon à Buenos Aires et Lisbonne). Des goûts musicaux contraires ou peut-être complémentaires. Donc attirants.

Pierre aime la musique expressive, explore alors les mythes libérateurs du disco et du garage : West End records, Arthur Russell, David Mancuso… Simon, lui, est dans le triste, le minimaliste : la techno allemande du label Dial, le sampling mélancolique de Dj Cam. Ensemble, ils prennent une claque avec Can U feel it de Larry Heard, alias Mr. Fingers. Un titre fondateur de la deep house américaine, sorti en 1986. Sa rythmique est ultra syncopée, ses harmonies d’une simplicité redoutable, de celles dont on ne se lasse jamais. Le morceau les soude, devient à leurs yeux comme un exemple.

Les premiers titres naissent. À quatre mains, plus une voix, celle de Simon, en français. Parce que dans leurs discothèques respectives, le chilien Matias Aguayo chante en espagnol. Jürgen Paape, le cofondateur de Kompakt, en allemand, dont l’accent tonique ne s’improvise pas aux yeux de Pierre, qui, par ailleurs, a toujours pensé que les artistes Air sont plus touchants lorsqu’ils susurrent. Même chose dans l’esprit de Simon, pour qui la musique française est celle des vacances en France. Une sorte de fantasme, un langage presque exotique.

Alors Pierre et Simon débattent, s’écharpent parfois sur un nombre de syllabes en quinconces, un « Toi et moi » au lieu d’un « elle et lui ». Afin de toucher, toujours, à l’universel. Quitte à créer parfois le malentendu. Comme cette manie de faire des chansons qui se dansent et qui s’écoutent au point, qu’un jour, rêvent-ils, « les gens puissent oublier l’idée de musique électronique, comme en club les gens finissent par oublier le DJ.»

Le premier à les remarquer est américain.

Il s’appelle Tim Sweeney, animateur depuis plus de quinze ans d’une radio emblématique de musique électronique à New-York. Emballé par leur démo, il est le premier à les contacter. Il leur propose d’inaugurer son label Beats in Space d’une première sortie. Son rôle est fondamental dans la trajectoire de Paradis. Il leur suggère d’accorder encore plus de place à la voix, au chat et en français… et décide de mettre en avant La ballade de Jim. Ce maxi leur ouvre immédiatement les portes du monde entier. Il accroche les cœurs et les danseurs des États-Unis au Mexique, du Canada à l’Allemagne, comme un remake de leur enfance cosmopolite.

Ce « mieux du mieux que tout » aujourd’hui entre vos mains, a été composé écrit, peaufiné à deux, jusqu’à l’accord parfait. Soit la somme de leurs envies, de leurs inspirations moins tout ce qui ne plaît pas à l’autre. Car Paradis ne cherche pas le compromis, mais l’idéal commun. Une palette de sons réduite au minimum. La contrainte a toujours été source de création. Des mots pesés avec soin pour tendre vers la substantielle légèreté à laquelle ils aspirent. Celle que recherchent leurs modèles pop Saint Etienne, Everything but the Girl, New Order, Moloko ou encore les canadiens de Junior Boys. Le second pilier de leur amitié dont ils partagent le goût pour le romantisme glacé et la précision électronique.

L’extase chez Paradis se niche dans les détails. Une phrase qui ne commence pas tout à fait sur le pied. Une noté libérée à l’instant magique. Une vague de douceur qui vient soudain envelopper une rythmique aiguisée. Car ce qui les passionne au fond, c’est le contraste, la dualité, le conflit créatif. C’est parfois douloureux, frustrant. Mais le paradis n’est-il pas ce lieu auquel on accède après le combat de la vie sur Terre ? Dans tous les cas, cet album est un petit bijou à écouter sans modération. Chez Ça C’est Culte, nous sommes déjà au Paradis…

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