L’Orchestre National de Lille est reconnu bien au-delà de la région pour son excellence musicale et sa capacité à toucher un large public.

Mais derrière les concerts et les projets artistiques se cache aussi tout un travail de communication pour faire rayonner l’orchestre. Nicolas Foulon, responsable presse et médias de l’ONL, a gentiment répondu aux questions, afin d’en savoir plus sur son rôle, ses missions et sa vision de la communication culturelle aujourd’hui.

Propos recueillis par Céline Galant

Interview avec Nicolas Foulon, Responsable presse et médias de l’Orchestre National de Lille

Pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a conduit à devenir responsable presse et médias à l’Orchestre National de Lille ?

Après des études au conservatoire en piano et en alto, et une licence de musicologie, j’ai découvert les métiers de la communication grâce à un ami musicien qui était en stage auprès d’un ensemble professionnel. Je me suis orienté ensuite vers des études en communication générale puis en management culturel, afin de travailler au plus près de ma passion et la partager auprès des publics.

J’étais en poste à Paris dans des institutions musicales renommées et j’ai vu que l’ONL recrutait quelqu’un dans son service communication. Étant originaire des Hauts-de-France, et l’Orchestre un ensemble de cœur avec lequel j’ai pu jouer, chanter lors de mes années étudiantes – je n’ai pas hésité à postuler et à revenir dans la région.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans ce métier au quotidien ?

Les projets sont nombreux et divers, les déplacements, les rencontres de professionnels et d’artistes de premier plan… On ne parle pas d’un quotidien dans le spectacle vivant, mais d’un rythme de marathonien ! Promouvoir des spectacles, y assister, rencontrer les artistes est une source importante d’enrichissement pour moi, à la fois humain et intellectuel.

Concrètement, en quoi consiste votre rôle au sein de l’Orchestre ?

Je contribue au rayonnement externe de l’Orchestre, sa direction générale et musicale. Au sein du service communication, je suis en charge des relations avec les médias pour faire connaître nos activités avec les journalistes, les régies publicitaires, les partenaires médias, mais aussi d’engager les captations audio, vidéos, etc.

Quels sont les plus grands défis quand on gère la presse et les médias pour une institution musicale d’envergure nationale ?

La presse musicale classique est moins nombreuse qu’il y a quelques années en France, cela représente un défi que de faire connaître et rendre curieux nos interlocuteurs généralistes. Il y a de nombreux challenges dans notre contexte économique et culturel actuel : comment continuer à faire rayonner un art qui peut paraître élitiste tout en restant accessible et en lien avec la société ? Avec moins de place médiatique et d’opportunité de promotion, notre rôle est d’encourager avec passion nos relais et de défendre ce vaste héritage musical qu’est le répertoire symphonique.

Comment s’organise la collaboration entre vous, la direction artistique et les musiciens ?

À l’ONL, nous travaillons avec beaucoup de transversalité et de souplesse : mon poste s’articule autour de la direction (générale et artistique), la direction musicale (le chef d’orchestre), et les divers services de l’institution selon les dossiers (diffusion, régie, mécénat). Je fais le pivot entre l’interne et les artistes invités (chefs, solistes…) pour toutes les questions liées à la médiatisation.

Comment percevez-vous l’évolution des relations presse dans le domaine culturel, notamment face à la montée du digital ?

Le digital est incontournable, et à mon arrivée à l’Orchestre en 2009, j’ai initié la présence de l’Orchestre sur les réseaux sociaux (Facebook, YouTube), l’utilisation de la vidéo et de la photo (Flickr) afin de constituer une banque de données et de promotion avec deux de mes collègues à la régie technique et photographe/vidéaste.

Aujourd’hui, nous avons intensifié la présence du digital et le service communication s’est doté d’une personne à temps plein pour cela. Les relations presse ont aussi évolué, et nous collaborons avec de nombreux sites spécialisés, blogs et influenceurs locaux – ce sont des relais auxquels nous tenons. L’Orchestre est connecté et nous avons à cœur d’évoluer dans nos pratiques professionnelles.

Comment l’ONL parvient-il à allier son identité classique avec une ouverture vers d’autres univers musicaux ou artistiques ?

L’ADN de l’ONL a toujours été d’être proche des publics (au pluriel). Bien sûr, les artistes défendent le répertoire classique, mais l’équipe souhaite conquérir de nouveaux territoires et a toujours exprimé le souhait de collaborer. Il y a eu de nombreux projets cross-over, avec des artistes de musiques actuelles (jazz, variétés, électro…) qui ont partagé la scène avec l’Orchestre.

L’Orchestre a été pionnier dans ses concerts pédagogiques également dès sa création en 1976, a développé les ciné-concerts à une époque où cela était innovant… Plus qu’une identité classique, je parlerais d’une marque de fabrique « symphonique » : les musiciens sont une formation d’excellence qui, par leur niveau, peuvent se prêter à tous styles musicaux que ce soit la musique classique et bien d’autres !

Existe-t-il une action de communication ou un projet qui vous a particulièrement marqué depuis votre arrivée ?

Il y en a eu de nombreuses : les tournées en Russie, en Chine, au Kazakhstan pour n’en citer que trois… les 40 ans de l’ONL qui coïncidaient avec les 80 ans de Jean-Claude Casadesus et l’arrivée d’Alexandre Bloch (2016) – deuxième directeur musical de la formation –, la réouverture de l’auditorium du Nouveau Siècle, notre magnifique salle au cœur de Lille, sans oublier toutes les œuvres écoutées, les artistes applaudis.
Les bons souvenirs ne manquent pas en 16 ans de maison.

Quels sont les grands projets ou temps forts à venir pour l’Orchestre sur lesquels vous travaillez actuellement ?

En 2026, l’ONL célébrera au cours d’une année événementielle ses 50 ans, un tournant pour l’institution d’autant plus que nous aurons l’arrivée d’une nouvelle direction générale également. Ce sera le grand fil rouge à venir très prochainement avec les défis des prochaines décennies à fêter pour un orchestre national de région en France aujourd’hui.

En trois mots, comment définiriez-vous l’Orchestre National de Lille ?

Audacieux, Ouvert, Chaleureux !

Enfin, quel message aimeriez-vous adresser au public qui n’a pas encore découvert l’ONL et aux lecteurs de Ça C’est Culte ?

Accordez-vous la chance d’aimer l’ONL… et d’y revenir souvent !