
Au sein de la sphère pop psyché, le dernier album de Devendra Banhart ne passe pas inaperçu.
Dans la dernière création de Devendra Banhart, il est assez évident de déceler les influences japonaises de l’artiste. Déjà dans l’album Ape in Pink Marble, Devendra Banhart avait eu recours à un instrument typiquement japonais : le koto. Et également dans le répertoire de Mac DeMarco, de grands noms de la pop nippone apparaissent… Ça C’est Culte vous emmène au pays du soleil levant, (ré-)écouter Shigeo Sekito, Haruomi Hosono, Ryuichi Sakamoto et Shintaro Sakamoto.
Haruomi Hosono
Devendra Banhart a rendu hommage à Haruomi Hosono dans son single Kantori Ongaku, littéralement appelé « musique country ».

Pour autant, le groupe d’Haruomi Hosono, Yellow Magic Orchestra (YMO) est bien loin des mélodies des guitares folk américaines. Bien qu’il fut comparé aux Beatles, YMO est le précurseur du synthé pop à la fin des années 1970. Leur plus gros succès, l’album éponyme, remonte à 1978, mais tous leurs morceaux sont encore d’actualité. Pas étonnant que nos musiciens contemporains y fassent référence.
L’icône de la pop moderne japonaise a aussi inspiré Mac DeMarco, touché par les mélodies folk, country et jazz des productions solo de l’artiste. Mac DeMarco voue une admiration inconditionnelle à Haruomi Hosono. Preuve en est, sa reprise de Honey Moon, un morceau paru en 1975 sur l’album Tropical Dandy de l’artiste japonais. En réponse aux Inrocks en août 2015, il avait déclaré à propos d’YMO :
« J’adore la discographie du Yellow Magic Orchestra. Surtout leur premier album éponyme qui m’a littéralement ouvert les portes de l’utilisation du synthétiseur. Le Japon est sans doute le pays qui m’a le plus impressionné. J’avais d’ailleurs repris un formidable morceau d’un musicien japonais nommé Sheigo Sekito sur mon album précédent. Un grand merci à lui.»
Et Haruomi Hosono lui a bien rendu. De passage à Los Angeles le 4 juin dernier, il l’a invité à le rejoindre sur scène et à jouer Honey Moon. Plutôt sympa, non ?
En un son :
Ryuichi Sakamoto
Au site de Redbull, Mac DeMarco ne cache pas son admiration pour l’artiste, membre d’YMO :
J’adore Ryuichi Sakamoto depuis un bail. Il a joué dans un groupe qui s’appelait Yellow Magic Orchestra – il était le leader, je suppose. Ça m’a pris un petit moment pour m’y faire, mais maintenant je suis à fond dedans et j’achète tous ces disques à prix d’or. Il y a quelque chose là-dedans dont je ne me lasse pas.»
En un son :
Shigeo Sekito
1975 était décidément une année en or pour la musique. C’est l’année de l’album Special Sound Series Vol. 2 de Shigeo Sekito.
L’artiste reprend la mélodie culte des Beatles, Yesterday (1965), à la sauce synthé pop, grâce aux langueurs de son orgue électronique.
Et plus récemment, Mac DeMarco s’est inspiré du morceau The Word.
Le californien a même reçu l’autorisation explicite de l’artiste nippon pour reprendre la mélodie. Le résultat ? Le bien connu et sublime Chamber of reflection.
En un son :
Shintaro Sakamoto
Même s’il partage le même nom que le précédent, Shintaro Sakamoto n’a rien à voir avec Ryuichi Sakamoto. Le tokyoïte était chanteur et guitariste du groupe de rock psychédélique Yuka Yuka Teikoku, formé en 1989 et dissous en 2010. Depuis, il continue la musique seul, avec plusieurs albums à son actif, dont le plutôt pop How to live with a phantom (2012).
Devendra Banhart et lui ont partagé la scène du festival Week-End Fest à Cologne en 2017. Et le duo a sorti un split single en format vinyle 45 tours, où figurent le titre Another Planet, extrait de l’album Love is Possible (2016) de Shintaro Sakamoto et deux versions de la chanson réinterprétée par Devendra Banhart en japonais.
En un son :
Et sinon, pour écouter Mac DeMarco prochainement, ça se passe le 17 novembre à l’Aéronef (Lille).