
Soirée spéciale Québec ce mercredi soir à la Péniche avec deux formations en provenance de la Belle Province et évoluant dans le style électro-pop.
On commence par Dear Criminals. Les membres de ce trio annoncent eux-mêmes qu’ils ne savent pas s’ils sont là pour « réchauffer ou refroidir l’ambiance avant la réjouissance principale [Monogrenade] ». La vérité est sans doute quelque part entre les deux. Très axée sur les boucles électroniques (seule une guitare électrique montrera parfois le bout de son nez), la musique du groupe rappelle par moment celle de Xiu Xiu, y compris avec un chant extrêmement maniéré et la théâtralisation de leur interprétation. Malheureusement, les samples utilisés ne sont pas toujours du meilleur goût, quand bien même une inspiration trip-hop pointe parfois.
Malgré cela, la petite colonie de Canadiens présents dans les premiers rangs semble apprécier.
Les dernières chansons paraîtront plus apaisées et composées plus simplement. La dernière chanson sera d’ailleurs interprétée au milieu des spectateurs, a cappella. Pas suffisant toutefois à mon goût pour me donner envie de m’intéresser plus à ce groupe.
Après le changement de plateau, on retrouve les six musiciens de Monogrenade venus présenter leur deuxième album « Composite ». Je les avais déjà vus il y a deux ans presque jours pour jours lors de leur précédent passage dans la métropole (à la Cave aux Poètes) et c’est avec une certaine excitation que j’attendais de les revoir interpréter les nouveaux morceaux de cet excellent album.
Commençons par l’exploit le plus remarquable des Montréalais : tenir à six sur la scène exiguë de la Péniche ! L’exploit suivant c’est bien sur de parvenir à maintenir cette qualité d’écriture et d’interprétation durant l’heure et quart que durera leur concert. Le groupe canadien se compose donc de six musiciens, dont trois jeunes filles jouant d’instruments à cordes (violons et violoncelles) qui se fondent harmonieusement dans l’ensemble. Bien que parfois mélancolique une impression de bien être se dégage des compositions. D’ailleurs, l’élément électronique est aussi mieux assuré par rapport au groupe précédent.
Quelques chansons comme « Le fantôme » avaient été interprétées avant la sortie de leur album lors de leur passage à Roubaix. Sur la veine de ce titre, plusieurs de leurs compositions se scindent en deux parties avec un final instrumental qui rallonge leur durée par rapport à leur production habituelle, comme « Métropolis », dernier titre interprété, qui résume à lui seul l’esprit des Montréalais.
Le groupe reviendra pour un rappel en jouant « Ce soir » tout en délicatesse. Un excellent concert qui m’a confirmé tout le bien que je pensais de cette formation et que je vous recommande chaudement.
Nicolas Fournier
Découvrez la série de photos de Sébastien Ciron.