Après son premier album Un (2017), Malik Djoudi entame la tournée des villes françaises pour présenter sa dernière création : Tempéraments (2019).
Une compilation de morceaux électroniques et poétiques, où se dégage un certain parfum de nuit et d’énigme. L’artiste lève le voile sur le mystère en interview.
Ça C’est Culte (CCC) : Votre album est sorti après un an et demi de travail. Était-ce un album plus difficile à réaliser ?
Malik Djoudi (M.D.) : Pendant la réalisation, j’ai vécu des moments simples, et d’autres moins. C’était une sorte de dialogue avec la musique, et j’adore faire ça. Même si je me sens mal, j’y arrive toujours. Et j’ai de bons retours, je ne m’attendais pas à un tel accueil. C’était réellement libérateur de dévoiler l’album au public. C’était comme ouvrir la cage à oiseaux.
CCC : Avez-vous fait face à des obstacles durant votre carrière Malik Djoudi ?
M.D. : Il y a quatre ans, il était question d’arrêter la musique. Mais il faut toujours franchir les obstacles. Quand j’étais enfant, ma mère me poussait, seule contre tous, à faire de la musique. C’est mon rêve depuis tout petit. La musique est en moi. Et c’est peut-être la seule chose que je sais faire. Aujourd’hui, je tâche de faire de bons concerts.
CCC : Dans les morceaux ‘Belles sueurs’ et ‘Histoires d’autres’, vos paroles traduisent une certaine peur : la peur de tout, la peur de l’abandon. Est-ce votre intention ?
M.D. : ‘Belles sueurs’ est plutôt un titre à prendre au second degré. C’est une façon de se moquer de moi. En règle générale, j’aime bien rigoler de moi-même. Pour ‘Histoire d’autres’, il s’agit surtout de parler d’amour, et tout ce qui va avec.
CCC : Pour ce nouvel album, vous avez produit ‘À tes côtés’ avec Étienne Daho, et vous avez travaillé avec Amaury Range (Frànçois & The Atlas Mountains) et Ash Workman (Metronomy). Quels autres artistes vous inspirent, et avec qui voudriez-vous collaborer dans le futur ?
Malik Djoudi : Amaury Range est un ami. Il a réalisé le mixage et a permis d’apporter un regard extérieur à mon travail. Pour Ash, j’aime et travailler en Angleterre était très attirant. Étienne Daho était une évidence. Je le vois comme un parrain depuis le Midi Festival, il y a deux ans et demi. Nous nous y sommes rencontrés et nous avions chanté un morceau à deux, sur scène. À l’avenir, j’aimerais composer avec Connan Mockasin ou James Blake.
CCC : À la Lune des Pirates le 11 avril, vous partagiez la scène avec Superbravo, le groupe de pop minimale. On vous met souvent dans le même genre musical que Voyou, Pépite, Fishbach ou Flavien Berger. Ce sont des artistes qui, comme vous, offrent une autre vision de la pop. Avez-vous l’impression que se crée un renouveau de la pop-électro française ?
M.D. : En effet, je trouve qu’il y a un vrai renouveau de la scène française. C’est génial, beaucoup d’identités parviennent à faire leur place dans le milieu. La scène française est comme une famille. Mais je ne me suis pas posé la question d’en faire partie. Je sors les choses qui sont au fond de moi.