Mademoiselle K et Théodora à L’Aéronef de Lille © Claire Kulaga.
Plus de 100 000 albums vendus, des succès inoubliables : 2006, début de l’aventure… Les titres Ça me vexe et Ça sent l’été inondent les ondes et propulsent Mademoiselle K au rang de phénomène ! S’en suivront des tournées sans relâche dans toute la France mais aussi en Chine, en Inde, en Amérique du sud…
« L’album Ça me Vexe sort en vinyle pour la première fois ! Et pour fêter ça, je fais une tournée un peu spéciale, en mode retour vers le futur, avec mes trois gars sûrs d’origine : Peter, Pilou et David. Une tournée où on jouera l’album Ça me Vexe dans son intégralité. Jalouse, Ça sent l’été, Le cul entre 2 chaises, Ça me vexe, Fringue par fringue, Plus le coeur à ça, je te laisse réviser le répertoire. À tout de suite ! Katerine » – Mademoiselle K. (novembre 2019).
Theodora ne s’est pas précipitée pour se lancer en solo.
Elle a d’abord participé en tant que bassiste au projet folk Théodore, Paul & Gabriel (signé chez Belleville Music) puis accompagné en tournée la crème de la nouvelle pop française (Barbagallo, Fishbach, Hypnolove). Elle est revenue de ses expériences collaboratives et voyages autour du monde avec l’envie de raconter sa propre histoire. Hybride et composite, la musique de Theodora n’en est pas moins homogène à l’image d’un album que l’on aborde d’un seul bloc.
Soucieuse de donner vie à des morceaux à la fois mélancoliques et dansants, elle travaille sur une musique équitablement organique et synthétique. Too Much For One Heart c’est un coeur qui déborde d’histoires qu’il ne peut plus garder pour lui et que Theodora livre au monde sous la forme de ces morceaux accrocheurs et émouvants à la production ample.
Soirée filles ce soir à l’Aéronef avec deux jeunes femmes à l’affiche : Théodora et Mademoiselle K.Cette dernière fait son retour dans cette salle où nous avions déjà pu la voir en décembre 2017.
On commence par Théodora, connue précédememnt comme membre du trio féminin Théodore, Paul et Gabriel (vu à Lens en 2015) et qui enchaine les 1ères parties afin de présenter son 1er album solo,Too much for one heart. Elle est seule sur scène et lance les instrumentaux avec un clavier posé près d’elle tout en s’accompagnant parfois à la basse. Autour d’elle les lumières sont tamisées et des stroboscopes sont braqués sur elle pour le mettre au 1er plan.
Musicalement le nom de Jeanne Added vient à l’esprit à l’écoute des sons électro très puissants (notamment les basses) sur lesquels Théodora chante principalement en anglais.
C’est effectivement entrainant et dansant, une invitation à une virée en club qu’elle confirme en esquissant elle-même quelques pas de danse.
Il s’agit d’une bonne découverte, la jeune femme s’en sortant très bien avec un style très différent de la tête d’affiche et sur un créneau apprécié des artistes féminins (Jeanne Added donc, Vive le Void également) et dont la musique froide et presque industrielle donne quand même fortement envie de se trémousser.
C’est ensuite au tour de Katherine Greliak, pardon Mademoiselle K, de se présenter devant le public lillois.
Aucune actualité particulière n’explique cette tournée, centrée sur l’album Ca me vexe, mais le plaisir de revoir le groupe est toujours présent. Le décor est simple, il se compose uniquement d’une oeuvre type compression de César, à l’horizontale au fond de la scène et sur laquelle les lumières se réfléchissent. Quant à la chanteuse, comme à l’accoutumée elle est habillée de façon extravagante, en l’occurrence par une sorte de collerette à frou-frou. Après une introduction (Reste-là) qui pose les bases du concert on enchaine très vite avec les morceaux les plus rock de l’album (Le cul entre 2 chaises, Ca sent l’été…). A l’aise avec les spectateurs de l’Aéronef (même si elle abordera ses problèmes de trac durant la soirée) elle en profitera pour réciter un poème de Prévert (Dans ma maison) pour introduire Fringue par Fringue. Dans une autre digression elle abordera son goût pour le yoga (En apnée) et groupera à la suite des morceaux plus calmes (Grimper tout là-haut, Plus le coeur à ça) . C’est le moment que j’ai le moins apprécié du concert mais on se rattrapera vite avec une suite de chansons rock (A l’ombre, A côté, Ca me vexe) qui fait du bien à tout le monde et particulièrement les musiciens qui semblent prendre à réel plaisir en s’amusant entre eux pendant A côté.
Pendant tout le concert, seuls les morceaux de l’album Ca me vexe sont joués (exception faite de Jalouse), une setlist utilisé pour les concerts depuis plus d’un an si on décompte la période du COVID.
D’ailleurs elle-même s’est fendue d’une chanson sur la période faite de confinement et de couvre-feu avec Gratin de tendresse. Le rappel est conséquent (5 chansons) avec deux nouvelles chansons interprétées avec la violoncelliste Julie Pertuy (Sous mon pull, C’est gâché) : deux morceaux très apaisés qui annoncent peut-être une nouvelle ligne musicale.
Enfin, deux morceaux issus de la période anglaise (R U Swimming et Someday) conclus ce concert où me pulic de l’Aéronef se sera beaucoup agité.
© Nicolas Fournier