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L'Orchestre Philharmonique de Radio France s'invite à Lille
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L’Orchestre Philharmonique de Radio France s’invite à Lille

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21 octobre 2018 - par Nicolas FOURNIER

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La nouvelle saison de l’orchestre national de Lille a débuté depuis plus d’un mois maintenant, mais c’est mon premier concert, attiré par le programme du jour prévu au Nouveau Siècle.

Cette soirée promet d’être intéressante. En effet, l’orchestre d’Alexandre Bloch a laissé son écrin à l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Cela faisait plus de dix ans que les musiciens de la formation de la station publique ne s’étaient pas produit dans la capitale des Flandres.

La soirée a une thématique… plutôt britannique. Outre le chef d’orchestre (Sir Roger Norrington), deux compositeurs assez méconnus du public français sont au programme : Michael Tippett avec un concerto audacieux et Edward Elgar, lui aussi avec une œuvre conceptuelle. Entre les deux ? Rien de moins que Frédéric Chopin et pour couronner le tout : le pianiste Lucas Debargue est invité.

La soirée commence donc avec un concerto pour double orchestre à cordes de Tippett

Réparti de façon symétrique de part et d’autre du chef, l’orchestre déroule cette sympathique pièce dont les musiciens jouent parfois indépendamment les uns des autres. L’ensemble est très agréable à écouter même pour les novices.

Place ensuite à l’invité spécial : Lucas Debargue. Le longiligne pianiste, révélation du concours Tchaïkovski il y a trois ans, a été choisi pour accompagner l’orchestre de Radio France pour le concerto pour piano de Chopin. Là aussi, la douceur de l’interprétation domine et les spectateurs peuvent apprécier le calme de la composition.

Une petite pause s’impose au milieu de ce programme chargé. Surtout pour Debargue, qui revient ensuite seul en scène pour trois œuvres brèves du compositeur polonais (Barcarolle, Berceuse et Nocturne). Il fait preuve d’une grande maîtrise dans cette partie solo qu’il exécute sans partition sous les yeux.

Dernière ligne droite de ce concert : les variations Enigma d’Elgar

Quelle énigme me direz-vous ? Vous n’en saurez pas plus, l’auteur ayant emporté son secret dans sa tombe. Sachez juste que chacune des quatorze variations du thème est dédiée à un de ses proches (sa femme, des amis…). Ce principe a notamment été utilisé par Camille Saint-Saëns pour Le Carnaval des Animaux.
L’orchestre parisien sera très applaudi, il s’offrira même un rappel avec la variation la plus connue de l’œuvre d’Elgar (la 9e baptisée « Nimrod » sans doute en référence au compositeur August Jaeger). Ainsi, se conclut un spectacle très plaisant de plus de deux heures trente très appréciés du public.

Et l’on ne quitte pas comme ça car le chef et le directeur restent sur le bord de scène pour répondre aux questions du public

Il y en aura peu compte tenu de l’heure avancée. Un spectateur ose une remarque sur l’âge de Norrington et demande s’il est difficile de conduire un orchestre à 84 ans. « Oui » répond laconiquement le chef britannique. Celui-ci sera ensuite interrogé sur la méconnaissance du public français sur les compositeurs anglais. Ce à quoi il répond qu’il les interprète souvent en Allemagne avant de faire plusieurs parallèles avec le Brexit (la question politique brûlante du moment) et de louer la variété de ces compositions comme celles jouées ce soir.

Le directeur de l’Orchestre de Radio France confirme la volonté de s’ouvrir de l’orchestre aussi bien en voyageant dans d’autres grandes villes de France et aussi en proposant des programmes audacieux comme celui de ce soir. Il conclura sur un débat plus technique sur le fait que l’orchestre ne vibre presque pas.

Un échange technique qui n’aura pas empêché le public Lillois d’apprécier le programme qui lui aura permis de découvrir des œuvres rares, servies par d’excellents interprètes.

Crédit photo : ONL.

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