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Festivals, Fêtes

13 juin 2017 - par Nicolas FOURNIER

Lille fête le piano pour la 14e fois consécutive7 min. de lecture

Lille Pianos Festival 2017 : un succès populaire !

L’ONL organisait cette année encore son festival du piano à Lille. Une cinquantaine d’artistes ont présenté une quarantaine de concerts du 9 au 11 juin 2017 dans huit lieux différents. Véritable succès populaire porté par une programmation variée, 14000 spectateurs auront assisté aux spectacles proposés. Des spectacles annoncés en 4 par 3 dans toute la ville de Lille. Loin d’être exhaustif ni de prétendre avoir un avis technique sur les concerts, je préfère ici aborder, à ma manière, un compte-rendu de mon parcours de ce week-end.

Difficile de tout voir en effet. Toutefois, en si prenant bien, il est tout de même assez aisé d’assister à une dizaine de représentations au cours de ce chaud week-end de juin. Ce qu’il est donné de voir et surtout d’entendre cette année, était assez riche pour en rendre compte.

On commence au Furet du Nord de Lille

Le célèbre magasin de la Grand-Place est aussi partenaire du festival, proposait des rencontres musicales. On commence avec le talentueux Christophe Chassol. Déjà passé dans la région précédemment (notamment au Louvre-Lens pour y jouer Big Sun), il livrera ses réflexions sur sa manière d’aborder la musique. Avec lui on balaye sa carrière, ses origines familiales et son appétence pour les voyages trouveront un écho dans sa musique et les nouveaux concepts qu’il développe.

Il parle d’ultra-score. Une façon, non de superposer une bande originale à des images (le score) mais de composer à partir des images (on pourra le constater avec l’album Indiamore, tiré de son voyage en Inde). Ou encore l’harmonisation du réel avec l’exemple de la mise en musique d’un discours d’Obama, calé et samplé pour en devenir une œuvre musicale. Il se posera derrière le piano pour donner des exemples à son propos. Très sympathique et ouvert il livrera un avant-goût de sa prestation du soir même au nouveau siècle et donne vraiment envie de découvrir son univers musical foisonnant.

lpf4Même lieu, cependant une ambiance très différente avec le multirécompensé Philippe Bianconi qui présente deux œuvres de Schumann. Il les avait déjà joués le matin même au Conservatoire. Pour éviter la répétition, il en profite de sa performance pour entrecouper sa prestation de commentaires sur les œuvres. Il explicite le contexte dans lequel ces pièces ont été écrites ce qui facilite la compréhension des compositions auprès du public. Plus formaliste que son prédécesseur, on appréciera aussi bien son jeu souple que la pédagogie dont il a fait preuve.

On quitte maintenant la plus grande librairie de France pour le Nouveau Siècle

C’est un autre orchestre national qui s’y produit en cette fin d’après-midi. Il s’agit de celui de Belgique avec Hugh Wolff à la direction. Deux œuvres russes du 20e siècle sont au programme. On débute par un concerto de Prokofiev (le n°2) interprété avec énergie par l’Argentin Nelson Goerner. Ensuite, on passera à une oeuvre de Rachmaninov qui étonnement délaissera le piano.

On continue dans le même bâtiment, mais dans la petite salle Québec pour y entendre Bruno Angelini. Ce jazzman y interprète son album Leone Alone qui comme son nom l’indique offre des versions revisitées des musiques de films du maître du western italien. Prometteur sur le papier, le concert se révèle assez difficile d’accès. Ne connaissant pas très bien le thème d’Il était une fois la révolution, j’attends plus du second, celui du bon, la brute et le truand. Là encore, à part quelques gimmicks facilement identifiables, je peine à me laisser entraîner par ce concept.

chassol lpf1Enfin, on finit par l’un des temps forts du festival, la prestation de Chassol

D’abord seulement accompagné d’un batteur, il joue Animal Conducteur. Basé sur un film tourné au Nouveau Siècle même et centré sur la personne de son directeur de l’époque Jean-Claude Casadesus (le conducteur en question), il apporte une touche ludique et humaine aux coulisses d’un orchestre symphonique. Juste après, ce sera Indiamore, son album issu d’un voyage en Inde.

Accompagné cette fois-ci de trois flûtistes et toujours servi par un support vidéo, c’est une immersion dans cette culture (la danse, le rapport au Gange…) ponctuée de trouvailles malignes (le violoniste de « Fiddler of the street ». Expérimentale, certes, néanmoins abordable, la musique de Christophe Chassol a offert des perspectives nouvelles. Une véritable révélation ! Un artiste à conseiller à tout amateur de musique et de découvertes.

Le marathon se poursuit le dimanche

En début d’après-midi, Mikhail Rudy se produit à la gare Saint-Sauveur. Après avoir interprété des compositions de Scriabine et Tchaïkovski. On attend avec impatience la dernière partie du concert « Tableaux d’une Exposition » de Moussorgski soutenue par la projection d’une vidéo faite d’esquisses de Kandinsky. Plutôt bien conçues, les images captivent le public (on voit des gens sortir leur appareil photo pour garder des souvenirs). Et comme apparemment le maître franco-russe se sent bien avec nous, il prolonge l’aventure avec un rappel (une pratique qui ponctuera cette dernière journée) avec une Nocturne de Chopin.

Retour au Nouveau Siècle où la salle Québec accueille un autre grand moment

La prestation de Philippe Duchemin se lance dans une formule originale. En effet, ce récital Swing and Strings cumule un trio jazz (piano, contrebasse, batteur) et un quatuor à cordes. Outre les compositions originales du pianiste, on retrouve des interprétations de compositeurs jazz (Cole Porter) ou des classiques (Tchaïkovski, Bach) entrecoupés d’interventions présentant les œuvres et surtout celles de son favori Bach, à qui il dédicace une composition (« Take Bach »).

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Toutes les bonnes choses ont une fin. Ce festival aussi (rassurez-vous, il reviendra du 6 au 8 juillet 2018) !

En attendant l’Orchestre National de Lille reprend ses quartiers dans l’auditorium de son Nouveau Siècle. L’orchestre retrouve par la même occasion son chef fondateur : Jean-Claude Casadesus. Le programme débute avec un concerto pour deux pianos de Poulenc. Très technique cette œuvre est portée par deux Canadiens : Hélène Mercier et Louis Lortie.

Cette soirée conclut un week-end chargé pour tous les deux. Surtout pour Lortie, qui a enchaîné une masterclass en plus de son duo de la veille avec sa compatriote. Tout comme l’Orchestre National de Belgique le samedi soir, une composition de Prokofiev termine la soirée. Il s’agit du concerto pour piano n°3 dont le solo est assuré par l’américain Nicholas Angelich. Lui aussi paraît satisfait de sa prestation et revient à la fin recevoir son ovation. Il se lancera même dans un rappel !

Ça y est, il est désormais 21 heures. Le voile tombe sur Lille Piano(s) Festival

Je viens de constater que j’avais omis de citer le nom complet jusque-là. Comme je l’avais dit en introduction, tout n’a pu être vu, d’autres prestations de qualité étaient au programme. J’aurais voulu voir Thomas Enhco, petit-fils de Casadesus qui se produisait en duo avec Vassilena Serafimova (avec qui il avait joué au Colisée de Lens cette saison) ainsi qu’avec Ismaël Margain. Des conférences soutenues par le partenaire musical (Yamaha) étaient aussi au calendrier.

Certains lieux étaient trop éloignés pour être visités. Comme la maison natale de Charles de Gaulle ou le Forum départemental des Sciences. Les concerts adaptés aux enfants ont dû les réjouir (le Carnaval jazz des animaux, le dimanche matin). Que voulez-vous ? Il faut faire des choix ! C’est le signe d’une programmation importante et éclectique, réellement ouverte à tous et accessible (de nombreux concerts sont gratuits). C’est la première fois que j’assistais à ce festival. Vivement l’an prochain !

Les programmes du festival

Crédits photos : couverture et Chassol : Ugo Ponte/ONL. Philippe Bianconi et Philippe Duchemin : Nicolas Fournier.

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