
Pourquoi le développement durable est-il indissociable du Cabaret Vert ?
Dès sa première édition en 2005, le Cabaret Vert a été pensé comme un éco-festival intégrant le développement durable non comme une simple préoccupation, mais plutôt comme une dimension essentielle contribuant à sa qualité et à la fidélisation de son public.
Si cet engagement s’est d’abord concentré sur la gestion des déchets et l’alimentation, il concerne désormais l’ensemble des activités et des équipes du festival.
Par exemple, plus de 300 bénévoles sont directement associés et mobilisés sur cette question. Aujourd’hui, le festival souhaite se fixer de nouveaux défis environnementaux ambitieux – comme la décarbonation – et questionner son impact social et économique.
QU’EST-CE QUI CHANGE EN 2023 ?
Personne ne peut le nier : les impacts du changement climatique sont là et devraient se renforcer dans les prochaines décennies. Partant de ce constat, le Cabaret Vert doit franchir un nouveau cap et entamer une transformation écologique majeure. Cela passe par une meilleure compréhension de ses impacts. L’an dernier, le festival a réalisé le premier bilan carbone de son histoire pour mieux connaître la répartition de ses sources d’émission de gaz à effet de serre. Ce travail minutieux sera affiné en 2023, avec notamment des mesures plus détaillées en matière d’énergie et de consommation d’eau. Une étude des retombées socio-économiques du festival sur son territoire sera également réalisée pour la première fois cette année. Objectif ? Disposer de données précises pour réussir la transformation bas carbone.
QUELLES SONT LES PRINCIPALES SOURCES D’ÉMISSIONS DU CABARET VERT ?
Les résultats du premier bilan carbone du Cabaret Vert confirment les constats déjà dressés sur d’autres grands événements culturels. Sans surprise, le premier poste d’émission concerne ainsi les transports. L’ensemble des déplacements (festivaliers, principalement) représente environ 75% des émissions du festival. Puis viennent l’alimentation, en raison notamment de la consommation de viande et l’énergie s’expliquant principalement par l’usage de groupes électrogènes qui sont aujourd’hui indispensables pour faire fonctionner les scènes (50% de la consommation électrique du festival).
COMMENT RENDRE LE CABARET VERT PLUS VERTUEUX ?
La réussite de la transformation bas carbone du festival passera par une double mobilisation. En tant qu’organisateur responsable, l’association FLaP doit faire évoluer ses pratiques. Elle devra également embarquer les festivaliers dans ce défi. Les nouvelles actions engagées en 2023 cibleront prioritairement les principales sources d’émission mises en lumière par le bilan carbone, à commencer par les transports. Des lignes de bus – en direction des grandes villes françaises mais aussi des localités ardennaises – viseront à limiter le recours à la voiture individuelle. Très appréciées par les festivaliers l’an dernier, les initiatives en faveur des transports doux (vélo…) seront également renforcées. Concernant l’énergie, un travail sera mené pour raccorder le plus de points électriques possibles au réseau de la ville de Charleville-Mézières. Le festival travaille également sur un plan d’équipement en énergies renouvelables pour les prochaines années. Enfin, l’offre de restauration – qui fait déjà la part belle aux circuits courts et aux produits artisanaux – sera enrichie d’une plus grande offre végétarienne. En 2023, les stands de restauration afficheront d’ailleurs les scores carbone de chaque plat proposé.
FAUT-IL CONTINUER DE FAIRE LA FÊTE SUR UNE PLANÈTE EN FEU ?
Oui ! Nous vivons dans un monde confronté à de multiples crises, il est salutaire d’y proposer des espaces de liberté et de fête comme le Cabaret Vert. Cela dit, il est de notre devoir de nous adapter et de concevoir une expérience qui soit la plus éco-responsable possible. Le Cabaret Vert a la chance de ne pas partir de zéro. Il faut amplifier les logiques de travail existantes pour les adapter aux nouvelles exigences climatiques. Nous voulons enclencher un mouvement qui rayonne au-delà des portes et de la période du festival. Cela implique de créer des réflexes éco-responsables auprès des festivaliers comme des parties prenantes locales (fournisseurs, partenaires..). Nous devons trouver des trajectoires communes vers le bas carbone.
DECARB-ON !
Un projet européen pour décarboner Le Cabaret Vert
Expérimenter et partager des pistes concrètes inspirantes pour la décarbonation des grands festivals. Voilà l’ambition du projet DECARB-ON ! engagé par le Cabaret Vert de juin 2022 à mars 2023. Soutenu par les fonds européens Music Moves Europe et Musicaire (An Initiative Recovery For Europe), cette opération s’est déclinée en quatre grands thèmes : sensibiliser, diagnostiquer, essaimer et concrétiser. En plus de la réalisation du premier bilan carbone de l’histoire du festival, ce projet a notamment été marqué par l’organisation d’ateliers de sensibilisation des équipes du Cabaret Vert (permanents, bénévoles…) et de sessions d’échanges avec d’autres professionnels des musiques actuelles (Fifty Lab à Bruxelles, Transmusicales de Rennes…). !

Le développement durable au Cabaret Vert en chiffres :
– 81% des déchets collectés par le festival sont valorisés dans des filières de recyclage agréées. (Baisse de 3,45% des tonnages de déchets collectés entre 2022 et 2019 malgré une hausse de la fréquentation de 23%)
– 8,1 tonnes de biodéchets valorisés en compost
– 184 389 plats vendus au public en 2022 dont 21% sans viande
– plantation d’arbres (65 m linéaire) pour revégétaliser la nouvelle scène GreenFloor
– 75% de l’énergie consommée (bâtiments, compteurs provisoires et groupes électrogènes) sur le festival provient d’une source d’énergie bas carbone
– 35% des festivaliers ont choisi l’écomobilité (marche à pied, vélo, train, bus et co-voiturage) pour leurs déplacements sur le festival. (étude de mobilité 2022 réalisée dans le cadre du porjet DECARB-ON!)
– mise en place d’un plan de prévention et de prise en charge des violences sexistes et sexuelles “Safer”