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24 juin 2018 - par L'équipe

Is This Pop au Zénith de Lille : quand la musique est bonne8 min. de lecture

Is This Pop ? Oh yes it is !

Is This Pop, évènement qui s’est tenu le 16 juin 2018 au Zénith de Lille, est conçu comme un mini festival d’une seule journée. Il propose des concerts, DJ sets sur le thème de la pop, et à-côtés devenus quasi essentiels dans une offre de festival. De là à dire que la sauce prend tout à fait, c’est qu’on va voir ici.

En entrant sur le site du Zénith de Lille, on est surpris par la terrasse improvisée aménagée d’Is This Pop qui surplombe la route et les voies ferrées, à l’entrée du complexe.

Quelques tables sommaires et des chaises colorées en petit nombre (autour de trente) témoignent de la volonté d’offrir un cocon pop et léger au public. Un foodtruck et un van Volkswagen musical complètent logiquement l’ensemble.

Malgré cette bonne volonté, on pourra déplorer un espace extérieur qui manque d’envergure.

C’est assez petit et ça manque de charme. Il s’agit en effet d’un espace goudronné entouré de barrières recouvertes de bannières « Is this pop ». Il y a trop peu de chaises par rapport au nombre de personnes. C’est particulièrement frustrant pour un événement se voulant accueillant pour le – ou devrait-on dire – les – publics (parmi lesquels des personnes d’un certain âge).

On cherche également l’enchantement à l’intérieur du complexe.

L’une des rares animations non-payantes sera un photocall encore finalement assez classique pour ce type d’évènements.
Ainsi qu’un stand informant de la possibilité, en présentant son billet de concert, de se rendre gratuitement à l’exposition « Daho l’aime pop » à la Maison de la Photographie. Cette possibilité étant une très bonne idée.

Pour le reste, les amoureux de vinyles devraient pouvoir trouver leur compte chez Balades Sonores. Quelques snacks et sucreries (pas donnés cependant), le stand habituel de boissons du Zénith, une boutique vendant à prix d’or des créations textiles issues de la récupération, une manucure à 15 euros, des sacs en tissu rigolos et graphiques…

Et uniquement des manges-debout sans siège pour ce qui était annoncé comme… un « salon de thé ».

Voilà pour le décor à l’intérieur du Zénith, juste avant les portes de la salle.

Pour celui qui n’avait pas l’intention de dépenser son argent en investissant dans un nœud papillon en liège, le tour est finalement assez vite fait. Et comme le premier concert live commence deux heures après l’ouverture des portes, le risque est de tourner en rond… Et de devoir s’asseoir par terre, faute de sièges, en attendant le début des festivités.

Comme toute sortie du site est définitive, impossible de quitter quelques instants cet espace « festival » qui nous laisse sur notre faim. Plusieurs « festivaliers » ont d’ailleurs déploré des files importantes pour accéder à de la nourriture (à moins de manger pendant les concerts).

On est donc ravi quand Moodoïd commence à lâcher ses premières notes sur la scène du Zénith. Et on déchante assez vite face à des problèmes de son.

Le groupe présente une belle énergie, de belles influences funk, disco et afropop avec quelque chose de plus lumineux encore. On a pu apprécier de très jolies harmonies vocales entre le chanteur et les deux chanteuses, de bons solos de guitare et d’intéressantes textures de synthés. Le tout marche très bien, on se sent emporté par l’inventivité du groupe et l’envie de danser.

Malheureusement, le tout est noyé dans des fréquences basses (voire sub-bass ?) beaucoup trop puissantes par rapport au reste, qui font trembler gorges et cages thoraciques au détriment de la musique. Le côté pop de la formation est ainsi balayé par un bourdonnement quasi-incessant de fréquences basses qui parasitent l’ensemble.

Cette expérience justifie toutes les campagnes en faveur de la santé auditive, et on espère voir ce groupe ultérieurement dans de meilleures conditions.

Entre chaque concert durant Is This Pop (sauf avant celui d’Etienne Daho), un DJ set était proposé par JD Beauvallet, qui a pu démontrer tous ses talents de connaisseur et de curateur de l’esprit pop.

Marquis de Sade entre alors en scène, avec une introduction mystico-classique exécutée par la voix enregistrée d’une cantatrice soprano.

Les vétérans prennent place pendant cet interlude, puis balancent un rock teinté de blues dans un mélange de français et d’anglais. L’accueil du public est chaleureux, la voix du chanteur est expressive. Son attitude renvoie aux grands noms de l’époque tels que Bowie ou Iggy… Pop, bien sûr.

Le son de la première chanson semble plus équilibré que pour le groupe précédent, puis c’est le retour d’un mix sonore encore une fois déséqulibré. Les paroles de Marquis de Sade, qui pourtant avaient l’air intéressantes, sont recouvertes par des fréquences basses trop fortes, parfois à la limite du larsen. Une petite partie du public, pour protéger ses oreilles, est contrainte de regarder le concert au travers la porte d’entrée de la salle…

Pourtant, les têtes bougent, et bientôt les corps. Le rock franco-anglophone s’enfièvre et les gars en costume se donnent avec un plaisir communicatif. En espérant que les oreilles du public ne bourdonnent pas trop le lendemain…

Charlotte Gainsbourg forever

Après un autre set pertinent de JD Beauvallet qui fait la transition, la grande Charlotte prend possession du plateau avec ses musiciens et un système de portes lumineuses du plus bel effet.

Entourée de cinq musiciens dont un batteur chevelu qui ne s’économise pas, l’artiste nous sert un concert classe et sensible, dont les sonorités électriques servent à la fois la musique et le texte. Pour une fois, la voix et les paroles n’étaient pas recouvertes par un fatras de basses.

Le fascinant « Ring-A-Ring O’ Roses » dévoile un jeu de lumières nerveux et élégant, laissant toutefois les musiciens dans une certaine pénombre. Les défauts d’un réglage du son trop fort en basse rattrapent le set sur « Heaven can wait », ce qui empêche de profiter totalement de la chanson.

« Sylvia says » se révèle très entraînant. Charlotte Gainsbourg, debout, reste plutôt statique entourée des musiciens qui se démènent, mais sa voix se suffit à elle-même.

« Deadly Valentine «  est le point d’orgue de cette heure trop courte, avec sa montée en puissance lente et dingue au milieu du morceau. Les textures sonores s’entremêlent et font ralentir le temps dans un instant hypnotique.

Puis Charlotte Gainsbourg se livre dans « Kate », un morceau intimiste et poignant, d’autant plus lorsque sa voix se fait aiguë, au bord de la rupture, dans une esthétique vocale proche de celle de Jane Birkin. Elle ose ensuite reprendre « Charlotte forever », alors que la lumière de la scène se fait plus directe sur elle. Elle semble d’autant plus assumer sa filiation lorsqu’elle invoque « Lemon Incest » (cependant mangé par un bourdonnement de basses).

Le concert se termine sur un « Oxalis » implacable, une bonne façon d’affirmer une identité artistique riche et intense. Le public ne s’y est pas trompé et il s’est montré très enthousiaste et chaleureux lors du salut final.

Yan Wagner enchaîne sur un set savant proposant une musique électro créative un brin funky qui laisse le public extatique. Parfait pour se mettre dans le bain avant Étienne Daho. D’ailleurs, les deux artistes ont travaillé ensemble ! On aurait d’ailleurs bien apprécié un petit duo.

Étienne Daho, pape de la pop

Sans transition, la scène principale est baignée de lumière rouge et une sirène retentit. C’est signe que le Blitz Tour d’Étienne Daho n’est plus loin.

Le groupe arrive. Une chanson du dernier album de l’artiste est jouée, puis des morceaux plus connus, qui accrochent un peu plus avec le public, complètent le set. Le jeu de lumière, fait des leds en lignes et angles, se dévoile progressivement.

Étienne Daho, avec sa gestuelle caractéristique, parvient à motiver le public. Il lui suffit d’esquisser un signe d’approcher pour que les spectateurs suivent…

Entre deux morceaux de l’album « Blitz » dont on regrette que le traitement du son n’en rende pas les paroles plus compréhensibles, le groupe s’est essentiellement contenté d’enchaîner les tubes, à la plus grande joie de l’assistance.

Après un « Week-end à Rome » très dépouillé chanté sur des notes tenues, Étienne Daho fait carton plein sur « Tombé pour la France ». « Le premier jour du reste de ta vie », « Épaule tattoo » suivent très vite.

Au bis, Daho chante « Après le blitz » et nous enjoint à « rester léger face au danger ». Il quitte le public sur une chanson inédite plutôt rock et laisse un public comblé, ravi d’avoir été choisis pour assister au deuxième concert du Blitz Tour.

On s’attendait à un concert plutôt élégant où on aurait pu apprécier l’évolution artistique de Daho et ses paroles… On est tombé sur un concert éminemment populaire, au bon sens du terme, avec une belle générosité au détriment, peut-être, d’une forme de surprise.

Le public d’Is This Pop a pu regretter un manque de duos entre les différents artistes invités qui auraient pu former ensemble un plateau de rêve.

Mais s’il y a une chose que l’organisation a assuré d’une main de maître, c’était bien le rythme. Programmation réussie pour cette édition pop et chic nommée Is This Pop.

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